CONTEXTE DE L'ETUDE
L'entreprise, élément central de
l'activité économique doit non seulement être
créée, mais se développer. Créer une entreprise
n'est dès lors pas perçu comme une fin en soi ; encore
faut-il qu'elle survive. Sammut (2005) le faisait d'ailleurs remarquer :
« créer c'est une chose, durer en est une autre ».
L'entrepreneur qui est concerné au premier plan doit donc tout mettre en
jeu pour que son entreprise ait une espérance de vie assez longue. Pour
y parvenir, il doit posséder un certain nombre de connaissances
nécessaires pour le développement performant de son
organisation. Ceci nous amène à remarquer que le créateur
d'entreprise qui, dans le cas d'une PME, est généralement
propriétaire-dirigeant, doit posséder un peu de savoir, de
savoir-faire et de savoir être pour s'adapter à son environnement.
C'est dotant plus vrai qu'on est passé d'une logique de type recherche
de la productivité à une logique de type recherche de la
flexibilité et de la réactivité des entreprises.
En outre, l'environnement de l'entreprise étant en
perpétuelle évolution, la ressource humaine disponible en son
sein devrait être mobilisée et essayée de s'adapter au
contexte. Les propriétaires-dirigeants doivent posséder certaines
habilités afin de pouvoir faire face aux nouveaux défis de la
mondialisation et de la société de l'informatisation. Que
ça soit les salariés, les responsables hiérarchiques ou le
top manager, ils doivent tous mettre un accent sur le développement des
compétences. Ce dernier est généralement dans le cadre des
PME, le propriétaire-dirigeant qui doit mettre sa
«compétence au service d'une mobilisation collective qui se
mesure en terme d'efficacité de résultats et d'adaptation au
changement » (Monchatre, 2003).
De même, dans les PME et TPE, le propriétaire
est très visible, il est présent sur les lieux de travail et
entretien un dialogue constant avec les employés ; il est dans la
plupart des cas un propriétaire-exploitant, un entrepreneur qui
consacre beaucoup de temps à l'exploitation de son entreprise (CQRHT,
2005). C'est dire donc que la réussite de cette entreprise dépend
de ce dernier ou en d'autres termes, de ses aptitudes et de ses
capacités.
Plusieurs études montrent qu'il y a une certaine
passivité des créateurs d'entreprises vu le nombre sans cesse
croissant de disparition d'entreprises. Dans une étude menée par
Quinty (2005) au Canada sur les cent quarante mille cinq cent (140 500)
PME créées chaque année, il n'en survit que huit mille
cinq cent (8 500) soit seulement 6 %. Qu'arrive-t-il aux 94 %
restant ? Quel mauvais sort les forces donc à fermer leurs
portes ?
Au Cameroun et particulièrement dans sa partie
septentrionale, le problème de survie des entreprises demeure. Selon
Kombou (1999), 73 % des entreprises créées dans cette partie du
pays ferment leurs portes avant leur 5e anniversaire. Cette
situation désastreuse n'est-elle pas due aux capacités même
des propriétaires-dirigeants ? Ces managers ont-ils des
compétences nécessaires pour pouvoir se maintenir dans un
contexte où la concurrence est de plus en plus rude ?
Au vu de tous ces impératifs, il y a lieu de se
préoccuper ou de se préoccuper davantage des compétences
des managers d'entreprise. C'est en tenant compte de tous ces problèmes
que nous avons choisi intituler notre présente étude :
Analyse des compétences des
propriétaires-dirigeants d'entreprise au Grand
Nord-Cameroun.
Pour nous permettre de mieux cerner les contours du sujet, il
nous parait indispensable de faire ressortir le problème posé par
cette recherche.
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