La voiture a toujours été le moyen
privilégié pour se rendre aux quatre coins du monde. A travers le
temps, elle a connu des modifications tant au niveau de la performance qu'au
niveau de la capacité de charge en fonction des besoins qui se
présentaient, spécialement dans les pays
développés.
En Afrique et particulièrement au Togo, les moyens de
transport routier utilisés pour le transport des hommes et des biens
n'ont pratiquement pas connu une modification significative devant
répondre aux besoins d'une population sans cesse croissante et à
la nouvelle donne de l'économie mondiale qui met en avant la vitesse, la
sécurité et le confort des moyens.
Si le sud du pays (particulièrement Lomé) a
bénéficié des innovations intervenues dans les pays
voisins en matière de transport en commun, Kara par contre n'a pu
s'ouvrir au monde que grâce au minibus. Ce mode de transport a longtemps
été le moyen le plus approprié pour un milieu naturel peu
planifié et pour une économie encore à la traîne.
Mais les réalités sont autres aujourd'hui. Face à une
croissance démographique sans précédent, la
première du genre au Togo, et à une croissance économique
en pleine expansion, les minibus se retrouvent insuffisants et inadaptés
à une telle croissance effrénée. Un parc auto
vieillissant, des infrastructures en plein délabrement, des prix
d'essence qu'il faut rattraper par les surcharges, etc., voilà autant de
difficultés auxquelles font face les usagers de Kara dans leurs
déplacements.
Heureusement, et ce depuis seulement six ans, un nouvel espoir
d'amélioration des conditions de voyage de la population de Kara
était possible avec l'arrivée dans le courant des années
2000 des compagnies de transport interurbain. Celles-ci, armées de la
volonté d'apporter du confort, de la sécurité et de la
rapidité dans les voyages, vont mettre à la disposition de la
population de Kara et du reste du Togo méridional, des cars de transport
en commun de capacité très élevée. Ces cars,
conformément au confort, à la sécurité et à
la rapidité des voyages qu'ils assurent, auxquels s'ajoutent les
multiples services proposés, vont attirer des classes différentes
de voyageurs en fonction de
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plusieurs statuts des usagers. Ce sont en effet des
fonctionnaires, des universitaires, des étudiants, des jeunes et
adultes, des célibataires qui fréquentent les autocars d'une
manière permanente ou occasionnelle pour des raisons de service,
d'affaires, de démarches administratives ou pour des raisons de famille.
Les commerçants, les femmes de niveau d'étude bas, les vieux se
retrouvent toujours conditionnés à voyager à bord des
minibus qui, quelquefois, répondent à certaines exigences
auxquelles les autocars ne peuvent répondre. Outre ces
spécificités, il faut relever l'impact positif des compagnies
dans la création des emplois et de la richesse pour les caisses de
l'Etat.
Si aujourd'hui, les autocars ont raflé la côte
de popularité la plus élevée, exprimée à
plus de 94% de satisfaction parmi les moyens de transport interurbain en raison
de leur importance et de leur prestation de service, ce n'est pas pour autant
dire qu'ils ne rencontrent pas des difficultés dans leur fonctionnement.
Ces problèmes qui sont propres à tout le système des
transports routiers au Togo, sont caractérisés par un état
délabré du réseau routier, le vieillissement de l'ensemble
du parc auto, une incapacité des autocars à assurer tout le
transport routier, les surcharges, la corruption routière qui est la
principale cause des accidents de circulation, etc
A ces problèmes, des solutions durables ont
été proposées. Ainsi, si le renforcement des parcs auto et
l'amélioration des gares sont privilégiés, tout se fonde
sur la cohabitation parfaite de tous les acteurs du transport routier et la
promotion et le développement du transport en commun.
En somme, l'analyse portée sur le transport
interurbain qu'assurent les compagnies de transport a permis de mettre en
évidence quelques éléments. Il y a d'abord l'importance
des compagnies pour les transports interurbains de passagers et ensuite leurs
répercussions socio-économiques en relation avec les emplois
générés et la richesse créée pour l'Etat.
Toutefois, des insuffisances et des problèmes apparaissent à leur
niveau, les empêchant de participer normalement à la
création de la richesse. Aussi, avons-nous estimé
nécessaire de formuler à l'endroit des responsables de
compagnies, des acteurs syndicaux du transport routier du Togo, des
autorités togolaises et de tous les usagers certaines propositions en
vue d'apporter notre modeste contribution à l'amélioration des
transports interurbains au Togo. Ainsi, par rapport à cette analyse que
nous avons menée et conformément aux résultats obtenus,
nous pouvons affirmer que nos objectifs sont atteints et que nos
hypothèses sont vérifiées.