3.1.2- Les pistes rurales
Comme leur nom l'indique, elles relient les
différentes zones les plus reculées du Togo notamment les
villages et les campagnes. Il existe deux catégories de pistes rurales :
celles dites classées et celles non classées. Les pistes rurales
classées sont celles ayant un intérêt économique du
fait de l'importance qu'elles jouent dans la promotion de l'agriculture en
milieu rural. On peut citer par exemple les pistes DGTP (ouvertes et
entretenues par la direction générale des travaux publics), les
pistes SOTOCO, les pistes Café-Cacao. Les pistes non classées
désignent celles dont le trafic est moins dense que celui des pistes
classées. C'est le cas des pistes communautaires ouvertes par l'Etat,
les ONG, le Ministère du Plan et de l'Aménagement du
Territoire.
Les pistes rurales occupent une part importante dans
l'ensemble du réseau routier. Elles totalisent une longueur de 6802.10
km, correspondant à 68.88% du réseau soit une densité de
0.087km/km2 selon la Direction Nationale des Transports Routiers et
des Travaux Publics.
Au total, 9933.1 km de route, toutes catégories
confondues desservent le Togo.
Tableau 2 : Classification par
catégorie de routes
Types de routes
|
Longueur (km)
|
Densité (km/km2)
|
Routes revêtues
|
1688
|
0.03
|
Routes non revêtues
|
1463
|
0.03
|
Pistes rurales
|
6802.1
|
0.087
|
TOTAL
|
9953.1
|
0.17
|
|
Source : Ministère des Travaux Publics et des
Transports/ Direction de l'Entretien Routier
40
3.1.3- Un réseau interurbain en pleine
dégradation
Le réseau de circulation d'un pays, par rapport
à son extension et à sa qualité, fournit un premier indice
quant à l'aménagement de l'espace et au degré de
développement de son économie. Mais quand il va mal, c'est toute
une vie économique qui est bouleversée. Si au Togo, le
réseau interurbain routier constitue le véritable poumon de
l'économie, il est cependant confronté à un
problème de dégradation dû à sa surexploitation et
au manque d'entretien. La nationale N°1 est la plus affectée par
cette dégradation du fait qu'elle soit constamment empruntée par
un parc automobile en pleine croissance. Le trafic routier, avec les pays du
sahel, a beaucoup contribué a la dégradation de nos routes en
raison de la crise ivoirienne, multipliant la présence de gros chargeurs
sur celle-ci. Cette situation de dégradation des routes n'est pas
nouvelle au Togo. En effet, au cours des vingt dernières années,
le réseau routier a connu une série de dégradations,
suivie à chaque fois de mesures de réhabilitation insuffisantes
et inefficaces. Ainsi, entre 1992 et 1997, il a été
enregistré une dégradation de 51.57% du réseau soit une
longueur de 4076.72 km (Ministère des Travaux Publics et des Transports/
Direction de l'Entretien Routier). Entre 1997 et 2002, une réduction de
l'état dégradé de la route a été
observée suite à l'intensification des travaux d'entretien de la
route et, 44.15% soit une longueur de 3490,01km de route étaient
dégradés au cours de cette période (Ministère des
Travaux Publics et des Transports/ Direction de l'Entretien Routier).
Aujourd'hui, l'état dégradé des routes
est à son comble. Des ponts arrachés, une partie de la
chaussée emportée par l'eau, des trous béants en plein
milieu de la chaussée, des nids de poule innombrables, etc, tels sont
les obstacles auxquels sont confrontés les usagers. Cet état des
routes entraîne avec lui un nombre inimaginable d'accidents de
circulation très graves. Les endroits dégradés des routes
nationales sur l'ensemble du territoire sont consignés dans le tableau
3.
41
Tableau 3 : Répartition par
région des routes nationales
dégradées.
Région
|
Routes nationales dégradées N° :
|
Longueur totale dégradée en km
|
Région Maritime
|
1,
|
3, 4, 5, 36
|
|
|
|
300
|
Région des Plateaux
|
1,
|
5, 8, 13, 15, 15A,
|
15B,
|
15C,
|
30
|
399.5
|
Région Centrale
|
1,
|
27
|
|
|
|
266
|
Région de la Kara
|
1,
|
16, 17, 19, 20, 21
|
|
|
|
329
|
Région des Savanes
|
1
|
|
|
|
|
170
|
TOTAL GENERAL
|
|
|
|
|
|
1511.35
|
|
Sources : Ministère des Travaux Publics et des
Transports/ Direction de l'Entretien Routier
N.B : la longueur totale générale est
composée de la longueur totale des routes nationales
dégradées et de la longueur totale des rues
dégradées de la voirie urbaine revêtue.
Tableau 4 : Longueur totale de routes
dégradées par catégorie
Catégories de routes
|
Routes nationales revêtues
|
Routes nationales non revêtues
|
Pistes rurales
|
TOTAL
|
Longueur (km)
|
1511.35
|
1307
|
1280
|
4098.35
|
|
Sources : Ministère des Travaux Publics et des
Transports/ Direction de l'Entretien Routier
Ce tableau montre clairement que sur un total de 1688 km de
routes revêtues, 1511,35 km sont dégradés soit un taux de
dégradation de 89.53%.
Dans l'ensemble, le réseau routier a connu un niveau de
dégradation qui a varié au cours du temps. En effet, de 1992
à 2009, la dégradation du réseau routier s'est faite de
manière régressive comme le montre la figure 3.
42
Graphique 3 : Evolution de l'état
dégradé du réseau routier de 1992 à 2009.
Sources : Ministère des Travaux Publics et des
Transports/ Direction de l'Entretien Routier
Mais cette dégradation régressive du
réseau routier cache bien des réalités assez
surprenantes.
A partir de l'observation du tableau qui suit, on constate en
effet que par rapport aux périodes de 1992 à 1997 et de 1997
à 2002 le circuit revêtu a connu une détérioration
assez profonde au cours de la période allant de 2002 à 2009 comme
le montre le tableau 4 ci-contre. En réalité, c'est la faible
dégradation des autres circuits (routes nationales non revêtues et
pistes rurales) qui nous fait croire la régression de l'état
dégradé de l'ensemble du réseau routier.
Tableau 5 : Evolution de
l'état dégradé du circuit revêtu de 1992 à
2009
Périodes
Longueurs
|
1992-1997
|
1997-2002
|
2002-2009
|
Longueur dégradée
(km)
|
931
|
996.37
|
1511.35
|
Longueur du circuit (km)
|
1633.40
|
1633.40
|
1688
|
Taux de dégradation (%)
|
57
|
61
|
89.53
|
|
Sources : Ministère des Travaux Publics et des
Transports/ Direction de l'Entretien Routier
Cette progression de la dégradation du circuit
revêtu, surtout la nationale N°1, est due non seulement aux
aléas climatiques, mais aussi et surtout au non respect des normes de
43
construction de la route. A cela s'ajoute la crise ivoirienne
qui a poussé bon nombre de transporteurs routiers de l'Afrique de
l'ouest à emprunter le circuit togolais.
Dans la région de Kara, le réseau routier est
beaucoup plus dans un état citrique et constitue une entrave à
l'exercice des activités de transport
|