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Le transport routier interurbain à Â  Kara ( nord-Togo )

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par Koulnté SIMMALA
Université de Kara (TOGO ) - Maà®trise es-Lettres et sciences humaines. Option : géographie des transports 2009
  

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CHAPITRE 1 : LE CADRE CONCEPTUEL ET LA
MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

1.1-LE CADRE CONCEPTUEL

1.1.1-Problématique

Les multiples déplacements des hommes nécessitent une bonne structuration de l'espace par la mise en place des systèmes de transport. Ces systèmes de transport se sont modernisés et se sont perfectionnés suivant les progrès techniques et scientifiques, répondant ainsi aux besoins et aux exigences des économies. L'évolution des infrastructures et surtout des moyens de transport a été impressionnante dans le monde développé. Les faits historiques, les régimes politiques et économiques, ont permis la mise sur pied des divers réseaux et moyens de communication expliquant la variété des modes de transport dans ce monde. Pour WOLKOWITSCH M., (1982), « la diversité des équipements correspond au degré d'aptitude des sociétés humaines à mettre leur territoire en valeur ». La dynamique de l'économie actuelle est le fruit d'une révolution des transports qui a eu lieu entre le XVIIIème et le XIXème siècle dans les pays les plus développés d'aujourd'hui. Il faut reconnaître que là où les moyens de transport n'existent pas ou sont défaillants, les activités économiques sont aussi bloquées au stade de subsistance et d'autoconsommation ; ce qui empêche de profiter des avantages offerts par la division du travail et de la spécialisation.

Dans cette même optique, SEGBOR K.P., (1991), dans son article « Transport et développement au Togo : approche géographique » affirme que « les Transports constituent des phénomènes géographiques dont la plus ou moins bonne organisation permet de se faire une idée de l'économie d'une région ».

Les pays en voie de développement et particulièrement ceux de l'Afrique n'ont pas connu ce genre de progrès. C'est seulement la route et ses moyens de transport qui ont été développés pour des raisons d'intérêt économique colonial.

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Aujourd'hui, dans bon nombre de pays en développement, la voiture est le moyen qui assure en grande partie le transport des personnes et des marchandises sur moyenne et longue distance. Face à la croissance démographique à laquelle s'associe la faiblesse des revenus financiers pour disposer de voitures personnelles, les Etats en développement ont promu le transport collectif pour répondre à la demande sans cesse croissante des déplacements de leurs populations.

Dans certains pays africains tels que la Côte d'Ivoire, le Burkina Faso, le Mali, etc...., ce mode de transport existe déjà pour le transport longue distance avec une capacité de charge variant entre 25 et 70 places.

Ce mode de transport crée également une dynamique et une reconfiguration des espaces dans lesquels il assure les liaisons. Il contribue en une part importante dans l'économie des pays de par les taxes, les impôts et les rémunérations qu'il procure aux acteurs qui y travaillent.

Au Togo, ces moyens de transport collectif communément appelés bus ou autocars n'ont pas été vite intégrés au circuit comme cela a été le cas dans certains pays de la sous région. Arrivés principalement en début des années 2000, ces bus, gérés par des compagnies privées, vont très vite ouvrir un lien entre le nord et le sud du pays en reliant quotidiennement Lomé et Kara. En effet, 18 ans après l'indépendance du Togo, le parc automobile était évalué pour l'ensemble du pays à 22000 véhicules légers, 7000 camionnettes, 150 autocars, 4000 camions, des véhicules spéciaux et des tracteurs ; (Atlas du Togo, 1981). La surprise a été de constater qu'à la fin des années 90, aucun autocar ne sillonnait les routes du pays sauf au sud et particulièrement à Lomé où on pouvait rencontrer des autocars ghanéens, burkinabés, maliens ou encore des bus de l'Université de Lomé.

Selon des travaux réalisés sur Kara, le parc automobile de la préfecture de la Kozah s'évaluait, au cours de l'année 2000, à cent quarante sept (147) véhicules affectés au transport en commun interurbain, dont seulement dix et neuf (19) pour l'axe Kara-Lomé. Il a été débarqué à la gare routière de Kara-sud et à la gare routière du grand marché, au cours de la période du 10 juillet au 18 Août de cette même année, plus de 14000 passagers, soit une moyenne journalière de 350. Chaque véhicule de transport en commun (taxi brousse ou minibus) charge en moyenne 18 passagers au lieu de 15 que

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doit contenir le véhicule, (BILANTE B, 2001). Face à ces chiffres, il est à remarquer l'importance de la demande par rapport à l'offre.

En effet, pendant longtemps la population de Kara a eu du mal à se rendre facilement et aisément à Lomé ; tellement les minibus étaient insuffisants qu'il fallait attendre des heures, avant de se faire embarquer.

Dans la préfecture de la Kozah et particulièrement dans la commune de Kara, ces nouvelles compagnies de transport interurbain ont stimulé l'éclosion d'une nouvelle forme d'économie se remarquant par des changements socio-économiques notables dans la vie des hommes. Au-delà de la simple fonction de faire voyager sur Lomé tout passager qui sollicite leurs services, les nouvelles compagnies de transport interurbain ont comblé les attentes des populations de par leurs prestations de qualité et par les changements observés dans les activités socio-économiques de la commune.

Notre thème intitulé « les nouvelles compagnies de transport interurbain à Kara » porte précisément sur l'importance de ces compagnies dans la commune de Kara et partant de là, le degré de satisfaction observée chez les usagers autrefois contraints à se faire embarquer dans les taxis brousse et minibus, dans des conditions déplorables. De ce problème de recherche découlent un certain nombre de questions secondaires qui sous-tendent notre problématique :

- D'abord, quel est l'état des lieux du système de transport interurbain à Kara ?

- Dans quelles circonstances ces nouvelles compagnies ont-elles fait leur apparition à Kara ?

- Quel est le profil des passagers qui les utilisent ?

- Quel est l'impact des ces nouvelles compagnies sur la vie socio-économique des populations ?

- Quelles relations entretiennent-elles avec les transports en commun existants ?

Voilà autant de questions que soulève notre sujet et dont nous trouverons des approches de solutions dans ce mémoire.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus