Il se pratique partout à Kara, du simple
détaillant au bord de la route jusqu'au grossiste du grand
marché. Par le jeu combiné des immigrations et de la dynamique
urbaine, des établissements et activités commerciaux sont
nés et ont envahi tout le paysage urbain de la ville. Ils se sont plus
développés aux alentours du grand marché et le long des
axes principaux de la ville. Ces établissements sont venus en
substitution aux établissements commerciaux de l'époque coloniale
tels que la SGGG, la CFAO...
Parmi ces nouveaux établissements commerciaux, nous
pouvons distinguer les supermarchés tels que ARC-EN CIEL, MAROX, M.
MARIE, les boutiques de vente de pièces détachées de
vélos, motos et autos telles que les Ets BISSIMILAYE, DONA MOIN CHERE,
ADEOLA..., SOLEIL D'AFRIQUE, SAMEDI SOIR...qui s'intéressent au commerce
général. La vente de tissus est détenue par les nagos de
l'étage du grand
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marché et les Ets LARABU BINGUI. Les Ets ALAHOU
Waïdou et l'AURORE (ex-CFAO-Kara) vendent, quant à eux, les
chaussures de toutes sortes. Les Ets CONCORDE, MAOUSSI et AKPE NA
MAWU,...s'occupent de la quincaillerie. L'électroménager, le
matériel informatique et technologique sont distribués surtout
par les Ets MILAN, ARC-EN-CIEL, MINIMARKET ...Les Ets CONCORDE sont
également spécialisés dans la distribution des produits
« ROYAL AIR ». Outre ces établissements
spécialisés, il existe des centaines de boutiques vendant la
même gamme de produits précités.
Il existe également des maisons de distribution en
gros comme en détail telles CAMEL, ELINO, SAMEX, BARIA... qui
ravitaillent les commerçants de la préfecture et de toute la
région en plusieurs produits. Des établissements de
cosmétique, de prêt à porter, de vente de pagnes, de
bijoux...longent également les artères de la voirie urbaine de
Kara. Cette multiplicité et diversité de boutiques oeuvrent pour
satisfaire les besoins des artisans et surtout des populations de la
préfecture.
Les Nigérians sont plus représentatifs dans le
domaine du commerce où ils détiennent plus de 60 % des magasins,
boutiques de vente des pièces de rechange pour moto ou auto. Plus de 40
% des boutiques ou baraques pour quincaillerie, électroménager,
textile... sont détenues par les nigériens (BILANTE B. 2001).
Depuis quelques années, on rencontre de plus en plus de
Burkinabés qui détiennent surtout des boutiques de commerce ou
d'alimentation générale
En dehors de la vente des produits industriels, celle des
produits locaux est très représentative. Ainsi, à
coté de l'ANSAT qui vend les produits agricoles, surtout le maïs et
régularise en même temps son prix, les femmes togolaises, surtout
kabyè, éwé et Kotokoli, gèrent dans le grand
marché de Kara et à travers la ville, des étalages de
céréales, de produits pharmaceutiques et plantes
médicinales, des denrées périssables telles les fruits,
les légumes.... A ce type de commerce s'ajoutent les vendeurs d'animaux,
les ateliers ou salons de couture, de coiffure, la cordonnerie, menuiserie ....
Les cabarets de boisson locale (le tchoucoutou), les bars et maquis, les
restaurants et hôtels ...occupent aussi l'espace urbain de Kara.
Afin de rendre le commerce plus dynamique dans la Kozah, des
structures d'Etat et privées ont été installées
pour collecter les taxes et impôts, collecter les épargnes, faire
des prêts aux entrepreneurs privés... Il s'agit essentiellement
des services tels que la direction du marché de Kara, la direction
régionale du contrôle des prix, la direction
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régionale du contrôle des impôts, les
micros finances telles que IDH, COOPEC, ... des banques telles que la BTCI,
l'UTB, ECOBANK.
Dans l'ensemble, le commerce est très
développé dans la ville de Kara du fait de sa position de
carrefour. Les transports ont favorisé une forte migration
d'étrangers qui ont à leur tour contribué à la
dynamique commerciale de Kara.
En effet, les opérateurs économiques, les
acheteurs, évalués en milliers à Kara, doivent chaque jour
parcourir des centaines de kilomètres pour répondre aux besoins
d'une population sans cesse croissante. Il en sort donc clairement qu'outre le
déplacement des milliers de personnes que les moyens de transport
assurent chaque jour à partir de la ville de Kara, ils assurent
également une permanence et un développement des activités
commerciales dans la région à partir des ravitaillements des
produits qu'ils rendent possibles.