2.2.2- Les activités socio-économiques
Les transports sont un élément
déterminant dans la bonne marche des activités économiques
d'un pays, d'une région ou d'une simple localité donnée.
Les secteurs bénéficiant sérieusement des transports
(infrastructures et moyens) sont par excellence l'agriculture, le commerce et
les services administratifs.
2.2.2.1- L'agriculture
L'activité agricole est très intense dans la
préfecture de la Kozah. Elle occupe 95.5 % de la population rurale et
est essentiellement tournée vers la production de céréales
pour la consommation locale, (recensement national de l'Agriculture de 1996/
DRSCN-Kara). La nature abrupte des pentes et la pauvreté des sols ne
favorisent pas la culture des plantes à tubercules telles que l'igname
qui est surtout importée de la préfecture de Bassar. Le
système d'occupation des terres en pays kabyè est très
original. Il intègre en effet des techniques à caractère
intensifs et du fait de la pauvreté des sols et des pentes raides des
versants, les paysans développent une culture en terrasses à
laquelle ils associent la fumure par des déchets ménagers, afin
d'obtenir de bons rendements. La route, en favorisant le désenclavement
des milieux ruraux, a également favorisé l'accès des
paysans aux intrants et aux techniques agricoles, entraînant l'abandon
des pratiques anciennes. L'usage des engrais va augmenter la
productivité des champs et la diversification des productions.
A la production céréalière
constituée essentiellement de maïs, de sorgho, de riz, de soja, du
millet, notons l'importance des cultures maraîchères qui se
développent le long de la rivière Kara et plus
particulièrement dans les cantons de Lassa, Soumdina et Lama. On y
cultive les choux, les laitues, les carottes, les tomates, le piment vert, le
gombo et beaucoup de plantes légumineuses. Grâce aux transports,
une grande partie de cette production n'est plus laissée pour la
consommation locale, mais plutôt destinée à la vente
à l'intérieur de la préfecture, ou est exportée
vers le sud du pays. Il est à noter aujourd'hui l'abandon progressif de
l'agriculture par les jeunes. Ceux-ci préfèrent s'orienter vers
d'autres activités telles que l'armée, la conduite, l'artisanat,
etc., ou migrer vers le centre
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urbain de Kara à la recherche d'une petite
activité. A défaut de cela, ils migrent vers d'autres
régions ou d'autres pays. Ce désir d'avoir vite de l'argent
pousse même certains jeunes à vendre des terres agricoles, vente
favorisée par le boom immobilier et le désir d'avoir un toit que
connaît la ville de Kara. La baisse de la production, à laquelle
s'associe la libéralisation du commerce de céréales avec
les pays voisins ont entraîné de graves crises alimentaires
enregistrées beaucoup plus dans la préfecture. On se souvient
encore du prix du bol de maïs passé à plus de 1000 F CFA au
cours des périodes de Juin 2005 et 2008. Des services comme l'ANSAT
(Agence. Nationale de la Sécurité Alimentaire du Togo) ont
été mis d'urgence sur pied pour combler les déficits et
régulariser le prix du bol des produits alimentaires sur les
marchés nationaux.
La disponibilité des produits agricoles sur les
marchés se fait grâce aux infrastructures et aux moyens de
transport. En effet, en favorisant le désenclavement des milieux ruraux,
les routes et les engins motorisés ont véhiculé des
techniques agricoles et favorisé l'accès aux intrants agricoles
permettant aux paysans d'accroître les rendements des champs. De plus, il
est important de reconnaître que même si la qualité d'un
produit est excellente, il ne sera pas possible de le vendre si on ne peut pas
l'expédier à temps à l'intérieur d'un pays ou
à l'étranger. C'est pourquoi il importe de concilier
l'agriculture aux transports en se dotant d'infrastructures et des moyens de
transport nécessaires en vue d'accélérer la croissance et
le développement économiques de nos régions.
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