Le principe de la responsabilité de protéger : une issue pour la protection des populations civiles. Cas de la république démocratique du Congo( Télécharger le fichier original )par Patience KATUNDA AGANDGI Université de Kinshasa RDC - Licence en droit international 2010 |
B. Le RwandaBien qu'ayant reconnu son implication dans les deux grandes guerres qu'a connu la RDC, le Rwanda n'a jamais avalisé les violations massives des droits de l'homme et du droit international humanitaire imputées à ces militaires, encore moins son implication comme complice des différents groupes rebelles qui alimentent la terreur à l'Est de la République Démocratique du Congo. A la sortie du rapport du projet mapping, les protestations les plus bruyantes sont venues du Rwanda. Du Président de la République au Ministère des Affaires étrangères, en passant par la délégation permanente du Rwanda à Genève et des députés rwandais. Tous ont tenté de ridiculiser les auteurs du rapport e les taxant des « menteurs, des tricheurs, des incompétents, des irresponsables et pour tout dire des complices des génocidaires hutu ». Le Président rwandais Paul Kagamé, a même menacé de retirer ses 3550 soldats de la Mission des Nations Unies et de l'Union Africaine au Darfour (MINUAD), avant de se raviser suite au voyage en catimini de Ban Ki-moon, Secrétaire Général de l'ONU262(*). Cette réaction du Rwanda n'est pas étonnant, le gouvernement rwandais n'a jamais voulu reconnaitre le génocide des hutu sur le territoire congolais, estimant que seuls les hutu sont les vrais génocidaires, et que par conséquent il faut fermer sur toutes les violations dont ils sont victimes. C. L'OugandaL'Ouganda malgré sa condamnation par la CIJ pour les activités militaires de ses troupes sur le sol congolais, n'a jamais fléchi quant à la commission des crimes par ses troupes sur le territoire de la RDC. Et le gouvernement ougandais a fermement rejeté le rapport du projet mapping et a, comme son complice le Rwanda, menacé de retirer ses effectifs déployés au Darfour au sein de la MINUAD263(*). D. Le BurundiLe Burundi a toujours nié son implication dans la guerre qu'a connue la RDC, et par ricochet toute responsabilité dans les violations du jus in bello et des droits de l'homme commises en RDC. C'est ainsi que le gouvernement burundais, par la voix de son porte-parole, Monsieur Philippe NZOBONARIBA, a demandé avec insistance au Secrétaire Général de l'ONU d'être rayé de la liste des pays impliqués dans les crimes au Congo par le rapport du projet mapping264(*). Le gouvernement burundais nie « la présumée implication » des Ex-Forces Armées Burundaises (FAB) et les Ex-Forces pour la défense de la démocratie (FDD, ex-rébellion) dans plusieurs violations graves des droits humains en RDC. Il critique ces allégations en affirmant qu'elles « n'ont pas des raisons d'être dans la mesure où nie les Ex-FAB, ni les Ex-FDD n'ont jamais été en collusion avec aucune des forces présentes sur le sol congolais265(*). Par cette réaction, le gouvernement burundais cristallise d'avantage son ralliement avec le Rwanda et l'Ouganda, mais rester en déphasage total avec tous les rapports et enquêtes qui prouvent sa présence sur le sol congolais pendant la période de guerre relève de l'ironie. * 262 Grands Lacs Echos, « Les réactions des ONG et pays de la région sur le rapport mapping », publication mensuelle du réseau européen pour l'Afrique centrale (EURAC), n° 69 octobre 2010, disponible sur www.eurac-network.org * 263 Ibidem. * 264 Grands Lacs Echos, « Les réactions des ONG et pays de la région sur le rapport mapping », publication mensuelle du réseau européen pour l'Afrique centrale (EURAC), n° 69 octobre 2010, disponible sur www.eurac-network.org * 265 Ibidem. |
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