I.3 Causes et
conséquences de l'érosion pluviale sur les types d'utilsation des
terres et mesures de conservation des sols à entrevoir
Dans les deux secteurs d'étude, les régions
présentant un risque d'érosion très faible et faible
correspondent aux types d'utilisation des terres où soit :
ü Il y'a paillage complet du sol (lots en bleu),
ü les parcelles sont en jachères
ü la surface du sol est rugueuse (extrêmement
pierreux)
ü Les intensités de pente sont très faibles
(inférieures à 5%).
Si l'on prend un seuil de tolérance de perte en terre
de 12 t/ha/an (qui correspond au seuil de tolérance maximal pour les
sols), les zones en bleu et bleu ciel, maintiendront leur productivité
naturelle malgré l'érosion en nappe ; néanmoins les
zones (de production) à risque d'érosion faible soit 26% à
Nassif Haut et 16% à Loum 1, doivent être paillées
convenablement si leur surface n'est pas suffisamment rugueuse pour
réduire d'avantage l'érosion. La pratique du paillage se
révèle être la méthode quasi idéale pour
réduire l'érosion en nappe même sur des pentes
élevées. Dans les cas où la biomasse foliaire ne permet
pas d'effectuer un paillage complet du sol, d'autre méthode telle que le
semis sur couvert végétale (SCV) en utilisant des plantes de
couverture adaptées pourraient solutionner efficacement cette
restriction.
Les zones de risque d'érosion modéré
correspondent aux unités d'utilisation des terres où les
bananeraies sur paillis minimal, sont situées sur des pentes allant de
10% à 15%. La longueur de pente pouvant aussi accentuer l'effet de
l'intensité de la pente. La productivité naturelle des terres de
cette zone sera sans doute entamée par l'érosion car celle-ci est
supérieure au seuil de tolérance de 12t/ha/an ;
néanmoins un paillage adéquat, les SCV et les méthodes de
conservation conventionnelle (billonnage et l'andainage isohypse) peuvent
ramener les pertes en terre en un niveau acceptable pour permettre une
production beaucoup plus durable.
Les types d'utilisation des terres dans la région
à risque d'érosion pluviale élevé, ont pour
caractéristique des intensités de pentes très
élevées (entre 15 et 20%) et un paillage minimal de la surface du
sol. D'autres formes d'érosion (érosion en rigole) sont
déjà très actives dans ces zones. Des méthodes de
lutte conventionnelles (paillis abondant, billonnage isohypse et les SCV)
peuvent diminuer les pertes en terre sur le court terme mais à long
terme, les mesures plus intensives (terrassement ou utilisation des haies
vives) visant à réduire l'incidence de la longueur et de
l'intensité de la pente sont à préconiser.
Enfin, les zones les plus critiques (risque très
élevé et extrêmement élevé) bien que faibles
en superficie sont celles-là où la priorité d'intervention
doit se focaliser pour rapidement réduire les pertes en terre. Elles
représentent respectivement 4% (8,57 hectares) et 9,3% (26,09 hectares)
de Loum 1 et Nassif Haut.La principale cause de ces risques est
l'intensité de pente très élevée (supérieure
à 20%) avec un facteur LS entre 10 et 20. En effet, ces régions
sont sans doute le point de départ des eaux de ruissellement qui
dévalent en aval vers les habitations limitrophes des plantations
causant des inondations qui peuvent être fatales. Pour ce type
d'érosion, il est recommandé d'utiliser les terrasses ou dans les
cas alarmants pour les zones à risque extrême, les méthodes
empruntées au génie civil (terrasses à talus
stabilisé avec des pierres) si et seulement si celles-ci sont
économiquement rentables.
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