I.4
Durabilité des types d'utilisation des terres vis-à-vis de
l'érosion pluviale
Pour évaluer la durabilité des types
d'utilisation des terres, nous avons dut adopter un point de vue analytique qui
inclus la notion de temps comme paramètre de base pour extrapoler et
élaborer des scénarios plausibles. En effet, grâce à
la perte en terre (en tonne/ha/an) et à la densité apparente
estimée de 0,85g/cm3en moyenne chez les Andosols typiques
(Yerima et Van Ranst, 2005), nous avons pu calculer l'épaisseur de terre
qui se perd chaque année par classe de risque d'érosion pluviale.
A partir de ce résultat, nous avons déterminé le temps
qu'il faudrait pour que la totalité de l'horizon A s'érode
complètement en prenant une épaisseur moyenne de 35 cm (les
Andosols typiques ayant une épaisseur variant de 20 à 50 cm
(Yerima et Van Ranst, 2005)). Le tableau ci-dessous restitue les informations
que nous avons générées.
Tableau22 : Epaisseur de perte en terre
et durée nécessaire pour érosion complète de
l'horizon A par Classe de risque d'érosion pluviale
Classe de risque d'érosion
(en t/ha/an)
|
Epaisseur de terre perdue (en mm/ha/an)
|
Pourcentage de terre arable perdue par an
(%)
|
Durée nécessaire pour érosion
complète de l'horizon A (en années)
|
[0-5[
|
0-0,6
|
0-0,17
|
Plus de 588
|
[5-12[
|
0,6-1,4
|
0,17-0,4
|
250-588
|
[12-25[
|
1,4-2,9
|
0,4-0,8
|
125-250
|
[25-60[
|
2,9-7
|
0,8-2
|
50-125
|
[60-150[
|
7-17,6
|
2-5
|
20-50
|
Plus de 150
|
Plus de 17,6
|
Plus de 5
|
Moins de 20
|
Ce tableau révèle des situations intrigantes sur
la durabilité des types d'utilisation des terres vis-à-vis du
risque d'érosion pluviale. En effet pour des pertes en terre
supérieures à 60t/ha/an, correspondant aux risques
d'érosion extrêmement élevé et très
élevé, la durée de vie des systèmes de production
en question sont estimées à 50 ans au maximum : ce sont les
systèmes les moins durables ; une absence de prise de mesure de
conservation efficace sur ces zones, pourrait à terme rendre ces terres
totalement inaptes à la production agricole. La pratique d'une bonne
jachère améliorée (de 3 ans minimum) combinée
à d'autres mesures conservatoires pendant la période de
production telles que sus citées dans le point précédent,
pourraient permettre de restaurer efficacement les sols de ces zones. Pour des
risques d'érosion variant de 12 t/ha/an à 60t/ha/an, les types
d'utilisation des terres sont moyennement durables ; la jachère
améliorée et des méthodes de conservation conventionnelles
peuvent améliorer leur efficacité. Les risques inférieurs
à 12 t/ha/an, sont durables et correspondent aux utilisations des terres
où les pratiques conservatoires et surtout le niveau de paillage est
élevé ce qui est conforme aux normes de l'agriculture durable sur
le plan de la lutte efficace contre l'érosion pluviale.
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