Le site présente une faune riche et variée,
composée d'espèces autochtones et d'espèces
réintroduites.
I.5.2.1 Faune autochtone
C'est une faune très diversifiée. Elle compte
entre autres des phacochères (Phacochoerus aethiopicus), des
singes rouges (Erythrocebus patas), des mangoustes (Cynictis
sp.), des lièvres (Lepus crawshayis), des écureuils
(Xerus erythropus), des genettes (Genetta sp.), des reptiles
notamment les tortues terrestres (Geochelone sulcata), les varans du
Nil (Varanus niloticus) (cf. annexe 1, planche 1). Parmi ces
espèces, les singes rouges constituent l'effectif le plus important. La
cuvette abrite une importante avifaune et environ cinquante-deux (52)
espèces d'oiseaux fréquentant ou nichant dans la Réserve
sont dénombrées par mois par les agents (PG RSFG, 2010). Toutes
ces espèces retrouvent en ce site une relative quiétude et
sécurité.
I.5.2.2 Faune réintroduite
Outre la gazelle, Gazella dama mhorr qui fait
l'objet de notre étude, la faune réintroduite est essentiellement
composée des espèces d'antilopes sauvages qui avaient disparues
ou qui sont menacées de disparition dans cette partie du Sahel, une de
leurs aires de distribution historiques.
I.5.2.2.1 Oryx algazelles
Grandes et robustes antilopes (cf. annexe 1, planche
2), avaient disparu dans la zone depuis 1950 (PG RSFG, 2010). Elles sont en
élevage dans la réserve depuis 1999. Actuellement elles sont en
semi- liberté et on ne note pas moins de cinquante (50) têtes
Cette réintroduction représente une seconde après celle
des Gazella dama mohrr. La population initiale était de sept
individus (3 mâles et 4 femelles) et provenait de la réserve de
Haï Bar en Israël. Les Oryx se sont multipliés grâce
à une bonne adaptation dans le milieu. En effet, selon Wacher
6
(1988) sur les cinq isolats évolutifs du genre Oryx,
l'Oryx dammah est celui qui est adapté à des habitats
semi-désertiques ou subdésertiques (Beudels-Jamar et
al., 2006).
I.5.2.2.2 Les Addax
Antilopes de taille moyenne(cf. annexe 1, planche
2), ont été introduites dans la réserve le 17
décembre 2006 en provenance de MountainViewFarms au Canada, avec un
effectif de six (6) dont trois (3) mâles et trois (3) femelles.
Aujourd'hui il n'est dénombré que trois individus.
I.5.2.2.3 Gazelles dorcas
Elle a le statut d'espèce vulnérable
(Vulnérable A2cd ver 3.1 IUCN 2007). Depuis leur arrivée en 2007
au nombre de dix (2 mâles et 8 femelles), elles sont maintenues en
captivité et les populations se reproduisent normalement. En
captivité, la reproduction de Gazella dorcas (cf.
annexe 1, planche 2) est relativement facile donc un objectif de
repeuplement serait plus facile à atteindre probablement qu'avec les
autres espèces de gazelles (Abaigar et al. 1990). Elles sont au
nombre de vingt et un dont huit mâles et treize femelles actuellement.
I.5.2.2.4 Gazelles dama mhorr
I.5.2.2.4.1 Position systématique
La première description de la G. dama sous sa
variété mhorr, pour le monde occidental fut
faite par Bennet (1833) dans « Characters of a new
species of Antilope (Antilope Mhorr)»,
échantillons à l'appui et il l'attribua le nom
«Antilope Mhorr». Cependant, Adanson (1757)
avait déjà signalé dès le
XVIIIe siècle, la présence de la G. dama au
Sénégal où elle était
connue sous le nom de «Nanguer» et dont la preuve fut
fournie par Bouffon (1764) (Jebali,
2004) (cf. Illustration annexe 2).
Classification :
Règne : Animalia
Embranchement : Vertebrata
Classe : Mammalia
Sous-classe : Eutheria
Super-ordre : Ongulata
Ordre : Artiodactyla
Sous-ordre : Ruminanta
Famille : Bovidae
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Sous-famille : Antilopinae
Genre : Gazella
Espèce : dama
Sous-espèce : mhorr (Bennet, 1833)
I.5.2.2.4.2 Données Biologiques
La plus grande des gazelles (hauteur au garrot : 90 à
110 cm et longueur du corps 1,30 à 1,65 m), avec une
longévité de douze ans dans la nature, a typiquement un
régime mixte de brouteur (consommation du feuillage des ligneux) et de
paisseur (graminées ou des herbacées non-graminoïdes),
lesquels jouent un rôle particulièrement important dans ses
exigences écologiques. Les arbres et arbustes dont elle utilise
préférentiellement le feuillage dans la région
sahélienne comprennent : Acacia senegal, Acacia raddiana, Acacia
erhenbergiana, Maerua crassifolia, Capparis decidua, Capparis
corymbosa, Cadaba farinosa, Boscia senegalensis, Guiera senegalensis, Grewia
villosa, Grewia tenax, Balanites aegyptiaca, Chrozophora senegalensis,
Leptadenia pyrotechnica, Commiphora quadricenta. Les herbes, frutescents
et graminées paissés incluent Limeum viscosum,
Monsonia senegalensis, Boerhavia repens, Cucumis melo, Tephrosia
lupinifolia, Tephrosia obcordata, Indigofera aspera, Tribulus terrester,
Borreria radiata, Blepharis linariifolia, Commelina forskalai, Eleusine
flagellifera, Cyperus gemenicus, Aristida mutabilis, Aristida pallida,
Schmidtia pappophoroides, Panicum turgidum, par Brouin, 1950; Malbrant,
1952; Newby, 1974; Grettenberger et Newby, 1986; Dragesco-Joffé, 1993
(Beudels-Jamar et al., 2006). Elle consomme aussi les gousses et
fleurs d'Acacia spp. Assez résistante à la sécheresse,
elle tire ses besoins en liquide des plantes dont elle se nourrit et notamment,
comme pour beaucoup d'autres espèces sahélo-sahariennes de la
citrouille sauvage, Citrullus colocynthis d'après les travaux
de Dragesco-Joffe (1993) ; Newby (1993) et Beudels-Jamar et al.(2006).
Elle occupe les mêmes zones écologiques que l'Oryx
dammah, et les deux espèces ont une écologie similaire (Le
Berre, 1990).
I.5.2.2.4.3 Statut de conservation et choix de
l'espèce
Elle fait partie des espèces menacées
d'extinction au niveau mondial. Un statut inquiétant qui
nécessite que des mesures de protection urgentes soient prises. Ainsi
donc plusieurs grandes zones protégées, potentiellement capables
d'abriter d'importantes populations d'antilopes sahélo-sahariennes ont
été créées. C'est une espèce qui se
reproduit actuellement en captivité
ou semi-captivité dans plusieurs jardins zoologiques
et ranchs privés à travers la planète (Beudels-Jamar
et al., 1998).
Le statut actuel de conservation UICN de la gazelle dama,
toutes sous-espèces confondues, établi selon les
catégories et critères adoptés par la CSE de l'UICN en
1994 (version 2.3.) est : EN A1c, C1. Ce statut signifie que le taxon est
confronté à un risque d'extinction à l'état sauvage
très élevé et à court terme (EN) en raison d'une
diminution importante, constatée, estimée, induite ou
supposée, d'au moins 50% au cours des dix dernières années
causée par une réduction de la zone d'occupation, de la zone
d'occurrence et/ou de la qualité de l'habitat (A1c) et par le fait que
la population présente un déclin continu estimé à
20% au moins au cours des cinq dernières années (C1) (Lamarque,
2005). Réintroduites en 1984, en provenance de la station de
reproduction des antilopes d'Almeria, en Espagne, elles étaient
élevées en enclos avant d'être lâchées dans
l'espace clôturé de la RSFG depuis novembre 2003.