III.2.2 Organisation sociale et distribution de la
population
Ces espèces peuvent passer d'une organisation sociale
à l'autre selon la densité de la population, elle même
dépendant des ressources du biotope (Corson, 2004). Ces gazelles se
retrouvent soit isolées, soit en harems de 5-10 individus (Niang, 1990),
composés d'un mâle dominant, de quelques femelles adultes et des
jeunes ce qui correspondrait à notre groupe «noyau». On
rencontre aussi des «clubs» de mâles (groupe de quatre)
(Beudels-Jamar et al., 2006), ceci confirme nos observations bien que
ces subdivisions soient «temporaires». Cependant, aucune
territorialité n'a pu être observée en cette période
propice à la reproduction et pourtant les mâles sont très
territoriaux durant celle-ci (Le Berre, 1990). La situation de
réintroduction, la pression des prélèvements
aléatoire, l'espace... sont autant de facteurs pouvant modifier cette
structure. Partant du postulat selon lequel «tout comportement
possède des bases adaptatives», cela revient à dire que les
systèmes sociaux sont avant tout des adaptations écologiques
(Ramade, 2008). On pourrait maintenant comprendre qu'on la trouve en groupe
plus important, sur de bons pâturages et aux bonnes périodes
(saison des pluies). Nous pensons donc qu'il s'agit d'une distribution
aléatoire, que les individus sont repartis dans l'espace disponible. En
effet, il est à noter que même dans leurs territoires, les
individus utilisent le plus souvent certaines parties de l'espace que les
autres, les meilleurs endroits (Rickleifs et Miller, 2005), pour s'alimenter et
se reposer par exemple. La présence et la densité d'arbres et
d'herbacées, les facteurs «inaccessibilité» et
«quiétude» paraissent conditionner sa distribution. Ce qui
pourrait expliquer la forte fréquentation au niveau du T2 (IKA2). En
effet la présence des hautes herbes qui diminuent la visibilité
du sous-bois au T1 et ensuite T2 est situé du coté
intérieur de la réserve et qu'il se termine par un plateau. En
plus de la densité d'arbres dans une partie de la réserve, zone
assez éloignée du bruit des voitures, des visites touristiques et
même des intrusions du bétail. Cette population n'occupe
qu'environ 240 ha sur 720 ha soit 33% du territoire. Elles semblent
étroitement liées aux boisements d'acacia et leur cortège,
milieu dans lequel la végétation et le tapis herbacé
restent en meilleur condition et sert surtout de fourrage ou d'abri en
période chaude. Le comportement relatif
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à la fuite a également été
observé chez d'autres antilopes notamment les impalas, sous-famille des
Aepycérotinae (Breuil M. et al., 1998).
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