III.1.3 Comportement alimentaire
Au début de l'hivernage il n'y avait pas encore assez
d'herbes, les gazelles étaient souvent rencontrées aux pieds de
Euphorbia balsemifera dont elles arrachaient les écorces pour
accéder à la sève. La strate herbacée est
dominée sur les deux tronçons par Cenchrus biflorus
ou «cram-cram
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'' d'où la préférence
observée pour les jeunes feuilles, fleurs et jeunes
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bourgeons des ligneux : Commiphora africana, Euphorbia
balsemifera, Acacia raddiana, Acacia senegal, Acacia seyal, Balanites
aegyptiaca, dans la moindre mesure Acacia nilotica et
Prosopis juliflora, accessibles (planche 5) . Elles s'alimentent
beaucoup plus en matinée (6h30-9h30) qu'en soirée (16h30-19h) et
aucun point d'eau n'a été observé. En fin août
début septembre vu que le niveau de visibilité diminuait de plus
en plus avec la forte densité d'herbes qui devenaient à la limite
envahissante, elles se retrouvaient de temps en temps sur le plateau qui
présentait des surfaces mixtes : nues-herbacées.
Planche 5 : Gazella dama mhorr broutant les feuilles
de Prosopis juliflora et de Acacia sp. (Mbouyou B., 2011)
III.1.4 Facteurs influant sur la taille de la
population
III.1.4.1 Perturbations ou perte de quiétude
Nous nous attèlerons à rappeler un certain
nombre d'évènements qui ont jalonné la vie de cette
population jusqu'à présent. En janvier 2003 furent
transférés neuf individus (4 mâles et 5 femelles) dans la
Réserve de Faune du Ferlo-Nord, immobilisés avec un fusil
anesthésiant après rabattage et confinement. En novembre 2003,
presque 20 ans après leur arrivée dont le but est l'acclimatation
en vue d'une réintroduction, les animaux dont l'effectif a
considérablement augmenté se trouvent encore confinés dans
un enclos d'environ 40 ha se
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faisant de plus en plus étroit. Deux troupeaux,
Oryx et G. dama mhorr y étaient contenus. En plus de
cette situation, la réserve est confrontée à une
difficulté de financement de l'alimentation des animaux. Ces deux
facteurs vont amener le conservateur en novembre 2003, à lâcher
les animaux dans tout l'espace clôturé (720 ha), pour qu'ils
jouissent d'aliments verts tout en maintenant l'alimentation aux
granulés dans les bacs. La stratégie s'est avérée
efficace puisque les animaux revenaient de temps en temps aux points
d'abreuvement et d'alimentation et cela permettait un suivi continu. En 2006,
des chiens errants entraient dans la réserve et abattaient 5 individus.
En 2009, par le même procédé dans un espace plus grand,
cinq individus furent capturés et envoyés en Mauritanie, seule
une femelle a survécu et quelques jours après deux cadavres sont
découverts. En 2010, une tentative de capture avorte, un individu est
signalé hors de l'aire, il se tord le coup dans la tentative de
rabattage dans la réserve.
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