III.1.2 Organisation sociale et distribution dans la
RSFG
III.1.2.1 Organisation et comportement social
Nous avons souvent observé des mouvements de
dislocation-reconstitution. En effet, il était rencontré de temps
en temps un groupe composé de quatre individus mâles, des
individus solitaires et un autre groupe composé d'au moins cinq
individus dans lequel se trouvait toujours le plus jeune ou
«sub-adulte». Celui-ci pourrait constituer le «noyau» de
cette population car s'élargissait jusqu'à regrouper neuf
à treize individus. Il semble ne pas avoir de populations distinctes
avec une hiérarchie comme c'est souvent le cas chez cette espèce
grégaire. En conséquence, aucun comportement particulier de
territorialité n'a été observé. Quelque soit leur
activité : alimentation, repos ou simplement mobile, elles sont toujours
sur un qui-vive permanent avec une grande visibilité à distance.
Lorsqu'elles sont surprises ou entendent un bruit suspect, s'arrêtent et
fixent attentivement le regard en direction de la source sonore. Avant de
prendre la fuite on pouvait voir chez l'individu qui regarde une agitation
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caractérisée par des balancements de la queue,
un marquage de pattes suivi d'un reniflement fort qui ressemble à un
éternuement, signal à la fuite. C'est une course rapide et grands
sauts en présence de hautes herbes en sens opposé au danger. Puis
elles s'arrêtent à une bonne distance en milieu ouvert, en
regardant vers le danger, si aucun mouvement suspect n'est observé elles
reprennent un déplacement normal.
III..1.2.2 Distribution
En vu d'établir une relation entre distribution et
habitat, nous avons tenu à la description des deux transects parcourus
durant ce dénombrement.
Le tronçon représenté par le transect 1
(T1) présente un tapis herbacé bien plus abondant. Il est
rencontré sur presque tout le tronçon et plus fréquemment
en association avec des arbres. La végétation ligneuse est
très dense. Des arbres en majorité de la famille des acacias sont
présents sur la quasi-totalité du parcours, soit «
isolés» mais le plus souvent en « bosquets1 »
formant parfois de vastes zones boisées au sous-bois
dégagé et couvrant une dense strate herbacée (planche 3).
Il est situé sur le passage aménagé pour véhicules
et visites, plus exposé aux intrusions du bétail.
Planche 3 : Végétation du transect 1
(Mbouyou B., 2011)
Le transect 2 (T2) présente quant à lui un
couvert végétal plus contrasté et
généralement moins dense (planche 4).
1 Bosquet : zone boisée isolée de faible
surface, caractérisée par une futaie au sous-bois
dégagé et formant des canopées fermées.
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Certes, présent sur la quasi-totalité du
parcours mais «steppique2 » et majoritairement «
épars », il est légèrement boisé. On rencontre
une végétation ligneuse faite d'arbres isolés et des
bosquets uniquement qui longent la pleine herbeuse de la côte, formant
une « haie ». On note une forte présence de Euphorbia
balsemifera, de Commiphora africana et du cactus Opuntia
tuna. Cette association restreint les passages et ne favorise pas la
poussée des herbacées.
Planche 4 : Végétation du transect 2
(Mbouyou B., 2011)
Carte 2 : Distribution des G. dama
mhorr dans la RSFG (Mbouyou B., 2011).
2 Steppique : de steppe : formations herbacées
marquées par la prédominance du tapis graminéen
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Malgré une strate arbustive souvent favorable, la
fréquentation du T1 est moyenne (IKA=0,5) par rapport au T2 avec une
fréquentation forte (IKA=1,125). La densité est de 5
ind./Km2 dans cette partie de la réserve et de 0,01
ind./Km2 par rapport à toute la réserve.
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