L'école et la violence. Analyse sémio- pragmatique de l'ONG IDI (Initiatives pour le Développement Intégral )en RDC( Télécharger le fichier original )par jean- Claude MUHINDO MATABARO Université catholique du Congo - 2012 |
2.1.1.2. TexteLa plaquette est constituée de quatre textes. Les deux premiers textes de la première page sont comme des recommandations, des informations. Ces deux textes sont en bleu blanc. Le fond est en bleu tandis que les écrits sont en blanc. Cela renvoie à l'uniforme des élèves. Le premier texte a comme titre principal : « Méthode d'apprentissage basée sur la discipline positive ». Le sous-titre est intitulé : « la discipline » et vise à développer le comportement de l'élève par des moyens positifs qui lui apprennent la maitrise de soi et la confiance en se concentrant sur ce qu'il doit apprendre. Le deuxième texte porte sur la méthode traditionnelle d'enseignement et est focalisée sur la punition. En effet, cette punition selon l'esprit du texte visait à contrôler le comportement de l'élève par des moyens négatifs qui développent en lui l'esprit de résolution des problèmes par la violence. Le troisième texte, ce que l'enseignant doit faire est en fond de couleur verte mais écrit en blanc et jaune. Il s'agit d'un texte de cinq recommandations qui est au conditionnel et conjugué à la deuxième personne du pluriel. Si l'enseignant respecte le droit de ses élèves, il apprend aux élèves de respecter les droits des autres élèves. Si l'enseignant écoute attentivement ses élèves, il leur apprend d'écouter les autres élèves. Si l'enseignant accepte que se tromper fait partie de l'apprentissage, il apprend à ses élèves à mieux travailler en classe. Si l'enseignant protège ses élèves, il apprend à ses élèves de protéger d'autres élèves. Si l'enseignant encourage ses élèves à travailler ensemble, il développe chez ses élèves l'esprit d'équipe, etc. 2.1.1.3. InterprétationL'instance énonciatrice de ce dispositif interpelle justement les enseignants à l'aide de la marque « vous ». Il s'agit de tous les enseignants qui ne respectent pas, qui n'écoutent, qui tapent, qui insultent,... leurs élèves. Ce « vous » collectif qui ne pointe nommément pas du doigt un enseignant qui commet cet acte insolent mais de ceux qui se comportent mal envers leurs élèves. · La dimension visuelle
Même si l'écriture reste la culture la plus puissante socialement, l'image est la culture la plus répandue207(*). En effet, l'image a pour fonction première de raffermir, de conforter, de préciser notre rapport au monde visuel, c'est donc une activité cognitive importante208(*). Toute image peut être vue/lue comme un récit, même s'il y a quelque chose qui se cache. Toute image peut être reçue comme un récit. Raison pour laquelle, nous affirmons que l'image d'IDI dont il est question ici est donc un récit. Ici, le dénoté référentiel - le montré - nous met en présence d'un enseignant. A priori la scène cristallisée par l'objectif renvoie à une situation où il se passe manifestement quelque chose. L'enseignant, décidemment se résoud de jeter son bâton, qui du reste est un instrument incontournable pour l'éducation des élèves et écoliers en Afrique. Ce personnage est bien en acte. Le montré lui-même invite au narratif, et comme le dit P. Marion, « Il confère donc une légitimité importante à l'interprétation narrativisante de la situation référentielle »209(*). Le dessin dont il est question est tiré de la bande dessinée d'IDI modules 5 & 6 : violences et la discipline positive. Notre dessin comme « tout autre dessin est une illustration qui assure, dans l'espace de lisibilité du journal, une continuité entre la lisibilité de l'information écrite et la visibilité de l'information picturale. Il se situe dans une continuité sémiotique avec l'écriture parce qu'il repose, fondamentalement, sur le même rapport énonciatif qu'elle »210(*). On l'aura constaté, la communication visuelle est un mode d'expression absolument majeur en raison de trois de ses caractéristiques : sa vitesse, sa séduction, sa mémorabilité211(*). La force de cette communication réside dans le fait que le consommateur traite très rapidement et complètement une information visuelle qui peut communiquer aussi bien des éléments concrets que des éléments abstraits plus symboliques. D'après B. Lamizet, « la force de l'image réside dans sa capacité à générer chez le consommateur une imagerie mentale suscitant tous ses sens. Elle fait par exemple émerger à partir d'une image d'autres images et sensations internes plus ou moins riches en fonction du vécu et de la culture du consommateur »212(*). C'est ainsi que nous pouvons voir dans ce dessin sous examen qu'il s'agit d'un enseignant qui s'adresse à ses collègues. Comme le dit encore B.Lamizet « le moment où l'on découvre la représentation de l'événement par l'image institue, pour nous, un stade du miroir médiaté, qui fonde la dimension politique et institutionnelle de notre identité. Seule la reconnaissance spéculaire de l'autre, dans la découverte de l'image des acteurs de l'événement, nous permet de nous penser nous-mêmes comme acteurs potentiels de l'événement, et, de cette manière, comme citoyens »213(*). Devant un tel dessin, les enseignants qui fixent le temps de l'événement, et, en ce sens, ils se l'approprient pleinement en l'inscrivant dans leur conscience et dans leurs pratiques symboliques214(*). D'autres éléments interviennent la grille d'analyse d'une image de l'événement : la façon dont les couleurs et les surfaces organisent l'espace pictural. C'est ce qui caractérise la sémiotique de l'image. Quant à la couleur, elle est très significative car elle contribue à construire ces surfaces, ces aires de signification constitutives de la représentation. Elle contribue à coder le tableau en permettant l'identification des différents lieux qui le composent. Il y a tout d'abord dans le dessin d'IDI la dominance de la couleur rouge : chemise de l'enseignant, son bâton, l'estrade sur lequel il est posé et même le fond de la salle de classe. Nous savons que la couleur rouge est une couleur de sang, donc de l'homme et de la guerre. Depuis son utilisation en signalétique routière, le rouge est associé au danger et à l'interdit. Cette couleur pour le cas de notre carte postale est utilisée pour attirer l'attention des enseignants aux valeurs négatives qu'il faut bannir. Elle peut indiquer l'abolition des mauvaises habitudes et on présente le carton effectivement que l'arbitre lors du match de football ,exhibe généralement aux joueurs qui transgressent les règles du jeu mais ici le carton rouge c'est pour inviter l'enseignant à adopter un nouveau comportement ? Chaque fois que l'enseignant procédera aux punitions corporelles , aux intimidations, aux manquements graves contre l'élève, au lieu d'être félicité ou acclamé comme un bon joueur, il aura un carton rouge qui le disqualifiera sur son terrain : la salle de classe. La couleur verte symbolise ce qu'il faut faire ordinairement afin de promouvoir les valeurs positives et indique les principes qui peuvent créer le changement de comportement dans le but de faire surgir des nouvelles mentalités. Notre portrait cependant prête à confusion. L'on peut se demander s'il s'agit d'un magicien, d'un père de famille, d'un berger, d'un kuluna, etc. étant donné que le contexte n'est pas pris en compte. Nous ne savons donc pas, si l'enseignant est dans une salle de classe ou dans sa maison. Dans le cas qui nous concerne, l'image prête à confusion. Toutefois, la légende rassure et enlève le doute. Le « je renonce à la punition corporelle envers mes élèves » qui est en bas de l'image et qui est noyé dans le vert exprime justement la décision de l'enseignant qui n'en veut plus avec le bâton. Le « je », laisse voir que l'énonciateur est une personne sûre de lui-même. La marque « je » est placée ici pour s'affirmer aux yeux de ses interlocuteurs, c'est-à-dire les autres enseignants qui utilisent encore la chicote d'une part et d'autre part de ses détracteurs, c'est-à-dire des élèves et écoliers. Ces derniers devront comprendre que l'enseignant est devenu un bon parce qu'il renonce à son instrument de commandement. Pour ce faire, l'enseignant invite les élèves à fréquenter l'école, elle ne sera plus cette « école mal aimée »215(*). Le « je » ici a la valeur de vérité, et cela se voit dans la façon dont l'enseignant se positionne par rapport au bâton. L'enseignant n'a plus le bâton en main mais l'a jeté, il se décide de s'en débarrasser. Le titre de l'image « dix mesures à observer par l'enseignant » est lui aussi noyé dans la couleur verte. Il est très significatif vu sa position d'en haut. On a l'impression que l'ordre venant d'en haut vient donner de directives à l'enseignant. On a presque affaire à Dieu qui s'adresse à Moïse au Mont Sinaï et lui donne le Décalogue (Cf. Exode 19-20). C'est ici que nous faisons plus appel à l'approche sémio pragmatique. On le sait, l'analyse sémio pragmatique consiste en une analyse des traces laissées (consciemment ou inconsciemment) par l'émetteur d'un message au sein de ce dernier, et de la manière dont elles font sens pour le destinataire216(*). Pour le cas de notre image, nous sommes en face non pas d'une logique linéaire (qui voudrait que le message influence le récepteur) mais plutôt dans la logique d'interaction mutuelle217(*). Cette vision ne nie pas l'importance de l'émetteur car, bien sûr, les auteurs ont marqué leur empreinte dans le message. Cependant, ils ont laissé une grande part d'inconscient. L'essentiel ne se situe donc pas dans l'analyse de ce que les auteurs espéraient faire en réalisant tel ou tel document mais bien dans l'analyse de ce qui se donne concrètement à voir, de ce qu'ils ont effectivement réalisé218(*). Notre ambition n'est pas de démontrer si l'ONG IDI en concevant son dessin fait allusion au Décalogue c'est - à - dire aux « dix commandements de Dieu » à Moïse mais plutôt de dégager les effets potentiels du document en présence. Etant donné que notre regard nous permet d'être des co-constructeurs du sens. Cependant, il est bon de savoir, quelle est l'utilité du bâton possède et dont il veut se débarrasser ? Comment les hommes l'ont toujours appréhendé ? Un bâton est un objet dur de mêmes proportions mais généralement plus gros qu'une baguette. Un bâton peut être fait de divers matériaux (bois, fibre de verre, aluminium, jambon, charcuterie, etc.). Le bâton est un moyen de soutien, pour le voyageur, le pèlerin, le berger ou le pasteur. Il peut être placé comme un repère ou marquer une autorité, servir à une menace ou à une punition. Il peut également servir pour jouer avec son chien. Il peut s'agir également d'une arme. La bastonnade (littéralement, donner des coups de bâton) peut-être utilisée comme un châtiment corporel. Retenons en passant que le bâton est en usage dans la Bible comme dans la vie quotidienne. En effet, plus précisément dans l'Ancien Testament, Moïse fait traverser le peuple d'Israël dans la mer Rouge grâce au bâton : « Toi, lèves ton bâton, étends ta main sur la mer et fends-la, que les Israelites puissent pénétrer à pied sec au milieu de la mer » (Exode 14,16). Grace au bâton, Moise fait jaillir l'eau du rocher (Exode 17,5). Le bâton de Moise est un puissant symbole. Le psalmiste considère le bâton comme un instrument non négligeable : « Passerais-je un ravin de ténèbres, je ne crains aucun mal, car tu es près de moi, ton bâton, ta houlette sont là qui me consolent » (psaume 23(22),4). Dans l'ancien testament, le bâton est un instrument qui fait du bien. Dans le Nouveau Testament, l'on a toujours représenté Jésus comme un bon Pasteur qui pait son troupeau grace à son bâton. En Asie, les dragons sont apprivoisés au moyen d'un bâton et en Chine les forces du mal étaient chassées avec un bâton. Dans l'Eglise Catholique, les Evêques ont des bâtons qu'on nomme crosse. L'Eglise a toujours considéré le bâton à l'instar de la crosse épiscopale comme un signe de pouvoir et de commandement. Dans la vie ordinaire, surtout dans les coutumes royales, le bâton est un instrument de commandement. Il est inséparable de la mission du chef. Toutefois, l'usage du bâton a fait polémique ou du moins il est paradoxal parce que c'est grâce au bâton que le policier maintient de l'ordre et du coup maitrise une foule en colère ou en manifestation. Jusqu'il n'y a pas longtemps, l'enseignant était maitre de la classe grâce à son bâton. Le bâton étant vu depuis l'époque coloniale comme un outil dans l'apprentissage. Selon F.-J Azon, T. Tchombe, « l'action pédagogique a toujours reposé sur des violences verbales (insultes, humiliations) et physiques (corvées à effectuer, brimades, coup...)219(*). La bastonnade comme méthode pédagogique est une pratique courante en Afrique. Les parents sont aussi complices parce qu'eux aussi ont été éduqués sous la bastonnade220(*). Sous la colonisation belge, le bâton servait à punir les congolais qui outrepassaient le règlement colonial, surtout à l'époque de l'Etat Indépendant du Congo. Cette punition coutumière a été remise en application après l'indépendance du Congo par le président Mobutu221(*). La chicotte est utilisée dans les établissements scolaires, au Congo pour faire apprendre de leçons de mathématique, français...La correction était alors infligée selon le nombre d'erreurs. Le bâton a un sens paradoxal parce que son usage est ambivalent, il est symbole de simplicité, de dépouillement. En ce qui nous concerne, nous remarquons que l'instrument auquel l'enseignant dans les « dix mesures à observer par l'enseignant » de l'ONG IDI est loin d'être un bâton de commandement comme celui de Moise ou celui de Jésus ou celui des Evêques ou encore aussi celui de chefs traditionnels. Mais, il s'agit d'un fouet, d'une bastonnade comme celui d'un policier (maintient de l'ordre). Ce fouet sert à corriger, à orienter les récalcitrants élèves à l'ordre, à recadrer leur vie. · Texte Les « Dix mesures à observer par l'enseignant », loin d'être un récit, ce dispositif se révèle être un discours. Le discours, on le sait, se particularise par la présence du locuteur. Pour G. Tshilombo, « dans son extension la plus large, le discours, désigne toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur, et chez le premier l'intention d'influencer l'autre en quelque manière »222(*). Le discours est repérable à l'aide des marques de personnes aussi bien le couple « je » / « tu » et « il ». Le discours est également reconnaissable par l'emploi de tous les temps, à l'exception du passé simple et du passé antérieur, la préférence allant au présent223(*). Dans ce qui suit, nous allons essayer de voir si le dispositif répond à ces critères de l'énonciation discursive (discours).
Partant de la relation texte et image : ces deux éléments se complètent et l'image contribue ici à la vulgarisation du savoir et grâce à elle, la plaquette a plus de chance d'être lue. Le texte du recto dégage les caractéristiques de deux périodes : la méthode traditionnelle d'enseignement et la méthode d'apprentissage nouvelle basée sur la discipline positive. C'est ici qu'intervient la métaphore. Comme nous le savons, cette figure de rhétorique structure le monde de manière dichotomique : bien/mal, bon/mauvais, exemple à suivre/à ne pas suivre. Il y a superposition de deux mondes à l'origine séparés. Ainsi, pour notre cas, la méthode traditionnelle d'enseignement s'oppose à la méthode d'apprentissage basée sur la discipline positive. Alors que la punition de l'ancien monde est mise en quarantaine parce qu'elle cherche à utiliser les moyens négatifs d'éducation et instaurer la violence comme un moteur d'enseignement, la discipline positive du nouveau monde développe le comportement de l'élève par de moyens positifs. De premier abord, on a l'impression qu'il s'agit de décalogue de Moïse parce que comme nous l'avons souligné plus haut, l'ordre est venu d'en haut (du ciel) : « dix mesures à observer par l'enseignant ». Loin de là ici. Alors que le décalogue de Moïse est justement fondé sur dix lois, le dessin d'IDI est fait de cinq lois à faire et cinq lois à ne pas faire. Le pronom « tu » du décalogue n'est pas le même que le « vous » d'IDI. Toutefois, à l'oeil nu, on peut le considérer comme un décalogue. L'usage de « vous » est très significatif. Le « vous » synonyme d'énonciataire dans les énoncés constatifs revient 11 fois et « vos » revient 14 fois, sans pour autant faire allusion aux verbes qui sont conjugués à la deuxième personne du pluriel. Le « vous » permet à l'énonciateur d'interpelle son énonciataire. En réalité, il s'agit de maintenir le contact avec lui. Il s'agit d'inscrire la relation dans un rapport de face - à - face (virtuel) dans lequel il monopolise la parole : - Respectez les droits de vos élèves : vous apprendrez à vos élèves à respecter les droits des autres élèves ; - Ecoutez attentivement vos élèves : vous apprenez à vos élèves à écouter d'autres camarades de classe quand ils parlent ; etc. Le « vous » utilisé ici, globalement, est une manière de référence, c'est la forme de politesse(employée en italien, en allemand ou dans les formes de majesté qui élève l'interlocuteur (l'enseignant) au dessus de la condition de personne et de la relation d'homme à homme224(*) * 207 Cf. I. LABEL, « Images de la communication pour la santé publique : médiation publicitaire ou éducative », dans Supplément à Recherches en communication, n°4, 1995, p.4. * 208 Ibid., p.5. * 209 P. MARION, « Les images racontent-elles ? Variations conclusives sur la narrativité iconique », dans Recherches en communication, n°8, 1997, p.134. * 210 B.LAMIZET, Sémiotique de l'événement, Paris, Lavoisier, 2006, p.133. * 211 H. JOANNIS, V. BARNIER, De la stratégie marketing à la création publicitaire, Paris, Dunod, p.2005, p.97. * 212 Ibidem. * 213 B.LAMIZET, op.cit., p.150 * 214 Ibid.p.152 * 215 L'allergie scolaire demeure un fait fréquent. Souvent l'enfant craint l'école ou qu'après un certain temps de curiosité il la prend en grippe, en attendant peut être de la contester, parce que à longueur des journées, il subit de sévices de toutes formes, c'est la raison pour laquelle, E. CHANEL, parle de « l'Ecole mal aimée ». Pour cet auteur, il faut aujourd'hui faire en sorte que l'école soit heureuse. Cf. E. CHANEL, L'école mal aimée, Paris, centurion, 1974. * 216 F.THOMAS, op.cit. (Consulté le 12 avril 2013) * 217 Ibidem. * 218 Ibidem. * 219 F.-J AZON, T. TCHOMBE, Education, violence, conflits et perspectives de paix en Afrique subsaharienne, Paris, Karthala, 2009, p.192. * 220 E. TASSE, P. KENNE, « Education :la chicotte frappe encore » : http://www.syfia.info/index.php5?vieuw=articles&action=voir&id...(consulté le 22 mars 2013) * 221 La chicotte : http://fr.wikipedia.org/wiki/chicotte (consulté le 22 mars 2013) * 222 G . TSHILOMBO, op.cit., p.71. * 223 Ibidem * 224 Cf. J.-P. MEUNIER, D. PERAYA, op.cit., p.86 |
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