L'école et la violence. Analyse sémio- pragmatique de l'ONG IDI (Initiatives pour le Développement Intégral )en RDC( Télécharger le fichier original )par jean- Claude MUHINDO MATABARO Université catholique du Congo - 2012 |
3.2.2. Discours et récitLes travaux d'E. Benveniste, ont mis en exergue l'existence d'au moins deux plans d'énonciation dans tout message : l'énonciation discursive (discours) et l'énonciation historique (récit)127(*). Ces deux systèmes sont distincts et complémentaires mais chacun correspondant à un plan d'énonciation particulier128(*). En effet, pour caractériser le récit et le discours, plusieurs indicateurs sont à prendre en ligne de compte. On peut citer : les temps verbaux, les pronoms soulignant la présence du locuteur dans ce qu'il énonce, les références spatiales et temporelles129(*). L'énonciation historique, dont les temps fondamentaux sont le passé simple et l'imparfait, se caractérise par le « récit des événements passés ». Elle use exclusivement de la troisième personne et donc, exclut le je et le tu qui manifestent clairement la relation de personnes propre au discours. A vrai dire, il n y'a même plus alors de narrateur. Personne ne parle ici, le récit, les événements semblent se raconter eux-mêmes130(*). Le discours quant à lui regroupe tous les genres où quelqu'un s'adresse à quelqu'un, s'énonce comme locuteur et organise ce qu'il dit dans la catégorie de la personne131(*). Le discours se particularise par la présence du locuteur. Dans son extension la plus large, le discours, désigne « toute énonciation supposant un locuteur et un auditeur, chez le premier l'intention d'influencer l'autre en quelque manière »132(*). Le discours est repérable à l'aide des marques de personne aussi bien le couple « je/tu » et le « Il ». Le discours est également reconnaissable par l'emploi de tous les temps, à l'exception du passé simple et du passé antérieur, la préférence allant au présent133(*). La distinction entre histoire et discours est fondamental en ce qu'elle permet de distinguer deux grandes formes d'énonciation. Toute fois, cela comporte une certaine ambigüité. En effet, elle pourrait laisser croire que tout ce qui se présente sans indicateur de personne relève de la narration. Or , il est des formes de discours qui, comme le récit proprement dit, se présentent sans référence aux interlocuteurs à tout autre aspect de la situation d'énonciation. C'est le cas des énoncés scientifiques, par exemple, dont les énoncés portent sur des faits indépendants de l'énonciation ou d'autres formes de discours généralisantes134(*). Pour J.-P. Meunier et D. Peraya, il vaut sans doute mieux, afin de donner à la distinction sa portée la plus générale, substituer au couple discours-histoire, le couple embrayage-désembrayage. Cette terminologie permet également de mieux préciser les différentes manières dont un énoncé peut indiquer sa situation d'énonciation135(*). * 127 G. TSHILOMBO, La femme dans la presse africaine. Approche sémio-pragmatique, Paris, L'Harmattan, 2003, p.70. * 128 J.-P. MEUNIER, D. PERAYA, op.cit., p.83. * 129 G.TSHILOMBO, op.cit. p.70. * 130 J.-P. MEUNIER, D. PERAYA, op.cit., p.83. * 131 Ibidem * 132 G. THILOMBO, op.cit., p.71. * 133 Ibidem * 134 J.-P. MEUNIER, D.PERAYA, op.cit., p.83 * 135 Ibidem |
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