4.3.3. Modèle à correction d'erreur
A l'instar de Jansen (1996), la modélisation suivante
utilisée en séries temporelles sera appliquée aux
données de panel non stationnaires.
A(I/ Y)ita (3 S Y
it y S Y i t I Y i t
= + A ( / ) (( / ) , 1 ( / ) , 1 ) ( / ) , 1
+ - + 8 S Y i t u it
- - - +
Avec (3 le coefficient de rétention de
l'épargne de court terme, y la force de rappel vers l'équilibre
de long terme, (S / Y ) i , t -1 - (I
/ Y ) i , t -1 la balance courante, 8
une mesure de la
mobilité du capital vue par le lien épargne
investissement.
Si y est statistiquement différent de zéro et
positif, il existe une relation de cointégration
entre l'épargne et l'investissement.
|
Coefficient de rétention de l'épargne De
court- terme
|
P-value
|
Force de rappel
|
P-value
|
Coefficient 8
|
P-value
|
Zone CFA
|
0.23
|
0.02
|
0.39
|
0.000
|
-0.12
|
0.03
|
UEMOA
|
0.35
|
0.000
|
0.42
|
0.000
|
-0.31
|
0.02
|
CEMAC
|
0.07
|
0.73
|
0.35
|
0.002
|
-0.17
|
0.008
|
GOUV1
|
0.26
|
0.10
|
0.55
|
0.000
|
-0.14
|
0.09
|
GOUV2
|
0.21
|
0.12
|
0.28
|
0.000
|
-0.10
|
0.08
|
Tableau 6 : Résultats de l'estimation du
modèle à correction d'erreur
La force de rappel des différentes zones est positive
et significativement différente de zéro. Il existe donc bien une
relation de cointégration entre l'épargne et l'investissement. Le
coefficient 8 étant significativement différent de
zéro pour les zones CFA, UEMOA et CEMAC, cela implique que le compte
courant n'est pas stationnaire dans ces zones, d'où l'existence d'une
intégration financière dans ces zones à long terme. Les
zones GOUV1 et GOUV2, par contre ont un coefficient 8 statistiquement
non significatif ; la conclusion quant à la mobilité des capitaux
dépend du coefficient (3 . Ce coefficient étant peu
élevé pour
chacune des zones, 0.26 et 0.21 respectivement, elles sont
donc financièrement intégrées à court terme.
Le coefficient de rétention de l'épargne du
modèle à correction d'erreur révèle qu'à
court terme les pays producteurs de matières premières sont
financièrement plus intégrés que les

34
et que les pays à niveau de gouvernance 1 et ceux
à niveau de gouvernance 2 ont sensiblement le même degré
d'intégration financière.
Les balances courantes de l'UEMOA et de GOUV1, convergent plus
vite vers l'équilibre de long terme que celles de la CEMAC et de GOUV2,
respectivement.
Concernant la vitesse d'ajustement la balance courante de la
zone CFA, la présente étude révèle que la balance
courante converge plus vite vers son équilibre de long terme, par
rapport à l'étude de Bangake et al(2010) où la vitesse de
convergence est de 0.27.
Les résultats des différentes approches montrent
que les pays de la zone CFA ont un coefficient de rétention de
l'épargne relativement faible. Cela s'expliquerait par les
déséquilibres constatés de la balance courante dans ces
pays. En se référant à Obsfeldt (1986), l'explication
suivante peut être apportée aux faibles valeurs des coefficients
de rétention de l'épargne. En effet, les
déséquilibres sont équivalents à la non
stationnarité de la balance courante, ce qui implique l'absence d'une
relation de long terme entre l' épargne et l'investissement. Cette
absence de lien entre l'épargne et l'investissement équivalent
dans un certain sens à la faiblesse constatée de la
corrélation entre l'épargne et l'investissement, traduit le fort
degré d'intégration financière des pays de la zone CFA.
En outre, les résultats obtenus sont conformes à
ceux d'études précédentes, qui montrent que les pays en
développement sont financièrement plus intégrés que
les pays développés.

35
|