I.5. 2. Les rites funéraires chez les
protestants
Chez les protestants, deux cérémonies
très courtes sont observées : une pour la levée du corps
du défunt et une autre pour le cimetière. La
cérémonie la plus longue a lieu au temple. Le
cérémonial lié à l'enterrement, peut être
présidé par un fidèle à l'Eglise. La levée
de corps se fait dans l'intimité, suivie d'une inhumation. Lorsque l'on
transporte le cadavre dans sa dernière demeure, des chants des cantiques
l'accompagnent jusqu'au site funéraire. Il n'y a pas de sacrement des
malades ou des mourants (extrême onction) mais un accompagnement de la
communauté (visiteurs, pasteurs), une préparation au
départ.
Les protestants ne prient pas pour les morts qui, se trouvant
entre les mains de Dieu, n'auraient pas besoin de prière. Le rituel de
l'inhumation est sobre, dépourvu de fleurs, et le dernier geste d'adieu
consiste à jeter une poignée de terre ou de sable sur le
cercueil. Une simple croix de bois indiquera l'emplacement de la
sépulture.76 Qu'en est-il de l'Eglise catholique?
75. Enquête orale effectuée à Buyenzi
auprès du Sheh YUSUFU, octobre 2005.
76. Enquête orale effectuée à l'Eglise
vivante de JABE auprès du pasteur Edmond Kivuye, juillet 2005.
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I.5.3. Les rites catholiques
Selon Butoyi Paul, un diacre que nous avons interrogé,
lors d'une enquête effectuée à la paroisse Mubimbi, la
célébration religieuse vise avant tout à honorer le
défunt. L'Eglise donne un sens à cet événement : la
mort est un élément de plus en plus présent dans notre
société. Ainsi, la cérémonie des funérailles
va exprimer la dignité de l'homme au moment de sa mort. Après
constatation du décès, la famille va rencontrer un
représentant paroissial, en l'occurrence un prêtre, pour
préparer la cérémonie. La pratique est surtout
observée en Occident. On profite de l'occasion pour parler de la
personnalité du défunt, définir ensemble le sens que l'on
souhaite donner à la cérémonie, choisir les lectures
appropriées à l'événement et enfin formuler les
intentions de prière pour la prière universelle. Les deux parties
s'entendent également sur la musique et les chants adaptés
à la circonstance. La question de la participation des proches et
éventuellement un témoignage sur le défunt
n'échappe pas généralement à l'échange.
A l'église, le cercueil précède la
famille qui se place au premier rang devant l'autel, suivie des amis et
connaissances du disparu. Selon les cas, le cercueil peut être
déjà présent ou alors, les maîtres de
cérémonie le feront entrer dans le choeur de l'église.
C'est après son installation que la famille et l'assistance pourront
s'asseoir. La décision de disposer les fleurs sur et autour du
défunt, ou de les laisser à l'extérieur appartient au
prêtre. On peut retenir que la cérémonie religieuse suit
quatre étapes :
- L'accueil et le rite de la lumière : c'est
le fait de prendre la flamme du cierge pascal pour allumer les cierges qui
entourent le cercueil pour signifier que la lumière du Christ
ressuscité est source d'espérance;
- Le temps de parole : le prêtre lit alors un
texte de l'ancien testament ou des apôtres, chante un psaume et termine
cette étape par la lecture de l'évangile et de
l'homélie;
- Le moment de la prière au cours duquel la
prière universelle et le " Notre père " sont dits.
Eventuellement, la prière eucharistique peut avoir lieu si la famille le
demande et si un membre de l'assistance souhaite communier;
- Le temps de l'adieu consacré aux chants pour
le dernier adieu, à l'encensement (signe de respect pour le
défunt symbolisant une prière qui monte devant Dieu) et à
l'aspersion de l'eau bénite. A l'issue de la cérémonie, la
famille bénira à son tour le défunt avec un goupillon
placé au pied du cercueil.
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L'assistance (généralement la famille proche)
sera invitée par l'ordonnateur à bénir le cercueil et
à s'incliner devant le passage du défunt. La famille et
l'assistance quittent l'église, le corps est levé et le
cortège se dirige vers le cimetière. Le cercueil est ensuite mis
dans la sépulture, un dernier adieu est adressé par le jet des
fleurs (en milieu urbain) ou par des miettes de terre (en milieu rural), avant
la fermeture de la sépulture par un dépôt de terres.
Pendant l'inhumation, des chants soulageant les proches du disparu et mettant
en défaite la mort accompagnent cette célébration. Ainsi,
donc, les chrétiens voient la mort comme le début d'une vie
éternelle; c'est le "dies natalis" ou jour de la naissance pour
la vie éternelle.
Ces rites qui, comme on se rend compte, concernent
particulièrement le monde urbain diffèrent en quelque sorte des
pratiques funéraires rurales qui s'inspirent plutôt de la
tradition et se montrent tout simplement neutres.
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