1.3. Revue de la littérature
Les débats sur la faillite des systèmes de
retraites en régime de répartition tournent autour des
différents déterminants sur lesquels les politiques de
réformes doivent être axées pour obtenir l'équilibre
financier, susceptible d'être conservé sur le long terme. Mais
avant d'aborder ce qui a été dit à propos de ces
déterminants, essayons de comprendre ce qu'est un système de
retraite par répartition et ce qu'implique son équilibre
financier.
1.3.1. Système de retraite par
répartition
Un régime de retraite par répartition se
définit comme un régime dans lequel les actifs du moment cotisent
pour les actifs d'hier, c'est-à-dire les retraités du moment, et
à leurs ayants droits : orphelins, veuves ou veufs. Au fur et à
mesure que ces fonds de cotisations sont collectés, ils sont
immédiatement distribués aux bénéficiaires :
d'où le nom de « répartition ». Ces régimes de
répartition vivent généralement sur les
prélèvements sur salaire complétés parfois par les
recettes publiques.
7
1.3.2. Equilibre financier des systèmes de retraites
par répartition
Walras (1874)7, dans ses « Eléments
d'économie politique » a développé et
étudié un modèle abstrait de d'équilibre
général. D'après sa théorie, on ne peut parler
d'équilibre que lorsque la demande n'est ni supérieure ni
inférieure à l'offre sur tous les marchés.
L'équilibre financier des systèmes de retraites implique donc que
tout au long de ce système, il faut rechercher une équation
d'équilibre (Gillis et al, 1998)8 assurant une
égalité comptable (égalité entre les ressources et
les emplois).
Au sujet de cet équilibre (ou
déséquilibre), plusieurs déterminants sont indexés
: la qualité de la gestion des ressources, le taux de recouvrement des
cotisations, le taux de cotisation, le rapport démographique,
l'âge de la retraite et le taux de remplacement (ou le taux de pension
net).
1.3.2.1. La gestion des ressources et
l'équilibre financier des systèmes de Retraites
Plusieurs auteurs ont évoqué dans leurs
écrits le problème de la gestion des ressources dans les
systèmes de retraites par répartition. En général,
ces systèmes sont réputés être mal
gérés ; et cette mauvaise gestion est partiellement imputable
à une ingérence des pouvoirs publics9.
Soungalo continue dans cette même logique en disant que
c'est la mauvaise gestion des régimes existants qui aggrave la faillite
et expose une large part de la population mondiale à la pauvreté
durant la vieillesse. En d'autres termes, elle représente l'une des
principales causes de déséquilibre financier de ces
régimes. Selon les spécialistes regroupés en Association
Internationale de Sécurité Sociale (AISS)10, des
dépenses de fonctionnement supérieures à 15% des
dépenses totales indiquent une mauvaise gestion de ces
régimes.
Cette façon d'insister et d'attribuer la mauvaise
gestion des ressources aux systèmes de retraites par répartition,
semble être un peu exagérée. Même si c'est le cas
dans certains pays, elle ne doit pas être
généralisée pour tous les pays où ces
systèmes sont mis en place.
7 Léon Walras, Elément
d'économie politique, in Michel Albert, encyclopédie
économique, Douglas Greenwald, éd. Economica, Paris, 1984,
p.386.
8 Malcolm Gillis et al, Economie du
développement, Nouveaux horizons, Belgique, 1998, p.88 (4è
édition).
9 BIT, La sécurité sociale pour la
majorité exclus : étude de cas dans les pays en
développement, Genève, 2000, p.10, (1ère
édition).
10 Se référer à OURO-SAMA
Mohamed-Sad, Etude pour une gestion optimale des caisses de retraites : cas de
la Caisse de Retraites du Togo, 1999, p.41.
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