II.2.2- Elops lacerta (Valenciennes, 1846), figure 6
C'est une espèce marine estuarienne dont les
écophases juvéniles ont lieu en estuaire. Poisson osseux primitif
de la famille des Elopidae, son corps est fusiforme. E. lacerta
présente de gros yeux partiellement recouverts par une
paupière adipeuse. La bouche, largement fendue est terminale et la
mâchoire supérieure dépasse nettement le bord
postérieur de l'oeil, par contre la mâchoire inférieure est
proéminente. Ces deux mâchoires sont
séparées
19
par une plaque gulaire osseuse ventrale. Très
souvent confondu avec Elops senegalensis, il présente 17
à 19 branchiospines sur la partie inférieure du premier arc
branchial et 72 à 83 écailles en ligne latérale,
ornées de tubules non ramifiés. Ses flancs sont argentés
et brillants; le dos noir gris et les nageoires toutes pâles sont
teintées de jaune et plus ou moins largement bordées de gris
sombre. La TMO est de 900 mm (longueur totale).
E. lacerta est présent sur les
côtes ouest africaines de la Mauritanie à la Namibie. Cette
espèce colonise les eaux côtières peu profondes au-dessus
des fonds sablo-vaseux. Elle pénètre en eaux saumâtres et
dans le cours inférieur des fleuves. E. lacerta est susceptible
de supporter des salinités allant de 0 à 110 (Pandaré
et al., 1997). E. lacerta est une espèce
carnassière à tendance piscivore (Hié Daré, 1980).
C'est une espèce à reproduction marine (Albaret, 1987). Sa
croissance est généralement rapide en lagune où elle est
réprésentée par sa phase immature. Il existe une
corrélation positive entre l'âge et la longueur à la
fourche d'E. lacerta. (Hié Daré, 1982).
II.2.3- Sarotherodon melanotheron heudelotii
(Duméril, 1859), figure 6
S. m. heudelotii appartient à la
famille des Cichlidae. C'est une espèce estuarienne stricte (Albaret,
1999). Comme toutes les espèces du genre, elle présente des
écailles ventrales ayant presque la même taille que celles des
flancs. La papille génitale du mâle est petite. L'os pharyngien
inférieur cordiforme est plus long que large ou aussi long que large. Sa
partie dentée est plus courte que la partie antérieure. Cette
espèce se caractérise particulièrement par la
présence en moyenne de 29 écailles en ligne latérale et de
15 à 19 branchiospines sur la partie inférieure du premier arc
branchial. La longueur de la tête constitue 33,5 à 37,7% de la
longueur standard. S. m. heudelotii présente
généralement une coloration bleu-nacré plus foncée
vers l'arrière. Les jeunes poissons sont argentés avec des
nageoires impaires grisâtres ou transparentes. La TMO pour cette
espèce est de 230 mm (longueur standard).
Cette espèce a une large répartition.
Elle est connue des lagunes et estuaires du Sénégal
jusqu'à la Sierra Leone (Freetown). S. m. heudelotii est un
incubateur buccopharygien (Lowe-McConnell, 1982). S m. heudelotii a
une reproduction continue (Albaret, 1987 ; Legendre, 1991 ; Pandaré
et al., 1997) et une fréquence de ponte élevée
avec une protection poussée des oeufs et des larves qui contribuent
largement à l'efficacité de sa reproduction (Albaret, 1994). Sa
fécondité relative est plus élevée en saison
séche qu'en saison des pluies. En enclos d'élevage S m.
heudelotii produit des ovocytes plus petits et plus nombreux que dans le
milieu naturel (Legendre & Ecoutin, 1989). Cette espèce a un
régime alimentaire omnivore (Fagade, 1971). Mais elle peut
altérer son régime alimentaire avec les changements des
conditions
20
environnementales (Kone & Teugels, 2003). Sa
croissance est réduite en environnement hypersalé (au dessus de
60 dans le Saloum (Panfili et al., 2004b)). S. m. heudelotii
est une espèce euryhaline qui a été retrouvée
à des salinités de 130 (Laë & Vidy, comm. intern.) dans
le Saloum. En Casamance elle a été retrouvée à des
salinités supérieures à 90 (Albaret, 1987).
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