II.2.4- Tilapia guineensis (Bleeker in Günther,
1862), figure 6
Tilapia guineensis appartient
également à la catégorie des espèces estuariennes
strictes (Albaret, 1999). Cette espèce diffère de la
précédente par l'os pharyngien inférieur, qui est aussi
long que large avec la pointe antérieure plus courte que la partie
dentée. Les dents pharyngiennes postérieures sont tricuspides.
Elle présente des dents pharyngiennes médianes élargies et
des dents externes des mâchoires bicuspides, non spatulées. Elle
est pourvue de 2930 écailles en ligne latérale et de 8-10
branchiospines sur la partie inférieure du premier arc branchial. La
coloration est généralement argentée, passant au
blanchâtre sur le ventre et au jaune-vert sur le dos et le dessus de la
tête. Elle présente sur les flancs six à huit bandes
verticales plus sombres et très peu marquées. La nageoire dorsale
est grisâtre et transparente avec une tache « tilapienne » bien
marquée. La caudale n'est pas tachetée mais présente une
partie supérieure grisâtre et une partie inférieure
jaunâtre. La gorge et l'abdomen sont parfois rougeâtres ou
noirâtres après conservation. La TMO est chez T. guineensis
est de 282 mm (longueur standard).
L'espèce est connue des eaux douces et
saumâtres du Sénégal jusqu'en Angola. Tout comme S. m.
heudelotii, T. guineensis a une reproduction continue (Albaret, 1987 ;
Pandaré et al., 1997), une protection poussée des oeufs
et des larves et une croissance lente (Albaret, 1987). En enclos
d'élevage T. guineensis produit plus d'ovocytes mais de tailles
plus petites qu'en milieu naturel (Legendre & Ecoutin, 1989) C'est un
constructeur de nids (Lowe-McConnell, 1982 ; Legendre & Ecoutin, 1989). Son
régime alimentaire est omnivore à forte tendance phytophage
(Fagade, 1971). T. guineensis est une espèce euryhaline
(Albaret, 1999) pouvant supporter des salinités largement
supérieures à celle de la mer. Sa présence a
été notée à des salinités de 89-91 en
Casamance (Albaret, 1987).
II.2.5- Hemichromis fasciatus (Peters, 1852), figure 6
C'est une espèce estuarienne d'origine
continentale (Albaret, 1999). H. fasciatus est un Cichlidae piscivore
très vorace (Fagade & Olaniyan, 1973 ; Adebesi, 1981). Son corps est
cylindrique. Elle a une dentition très réduite ainsi que des
prémaxillaires extrêmement protractiles, une mâchoire
inférieure très proéminente. H. fasciatus dispose
en moyenne 29
21
écailles en ligne latérale et 7<8
branchiospines sur la partie inférieure du premier arc branchial. H.
fasciatus est pourvu de cinq bandes verticales sombres sur chaque flanc.
Le museau présente un profil supérieur droit ou concave. Sa
coloration est généralement rouge cuivrée à
olivâtre jusqu'au brun foncé sur le dos. La partie
inférieure du corps est rouge orangé, plus rose sur le ventre. A
la partie supérieure de l'opercule se trouve une grande tache
irrégulière noire. La TMO est de 204 mm (longueur
satandard).
H. fasciatus est largement distribuée
dans les eaux douces et saumâtres de l'Afrique, depuis le
Sénégal jusqu'à l'Angola (Paugy et al., 2003b).
C'est une espèce extrêmement commune en Côte d'Ivoire tant
en eau douce qu'en eau saumâtre. Hfasciatus est une
espèce monogame gardant et protégeant ces oeufs et alevins mais
ne pratiquant pas l'incubation buccale (Albaret, 1982).
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