IV.3- Facteur de condition (K)
IV.3.1- Les tilapias
L'absence de différence significative du
facteur de condition des tilapias entre les stations et les mois suggère
une tolérance de ceux-ci aux variations des conditions d'amont et d'aval
du barrage. Ce fait peut s'expliquer également par l'effet de l'eau
salée qui avait envahi la partie amont au mois de mai. Ceci aurait
induit un comportement qui n'est pas trop différent de celui des
poissons d'aval du barrage.
Les faibles moyennes du facteur K au mois de mai
montrent que les conditions rencontrées par S. m. heudelotii, T.
guineensis et H. fasciatus durant les mois d'octobre et de
février étaient meilleures que celles dont ces espèces
étaient exposées pendant le mois de mai. Cela peut être
lié aux effets des fortes salinités mesurées durant cette
période. Panfili et al, (2004b) ont constaté une
variation du facteur de condition au Saloum dont ils prétendent
être en relation avec les variations saisonnières de la
salinité. Pour le cas particulier d'Hemichromis fasciatus les
conditions lui ont été plus favorables en octobre (mois où
l'eau était pratiquement douce dans toutes les stations où cette
espèce a été capturée) que pendant les autres mois
d'échantillonnage. La forte valeur atteinte par la salinité
durant le mois de mai constituerait un élément d'explication
à la faible moyenne du facteur K durant cette période. Cette
observation s'avère logique car Hemichromis fasciatus est une
espèce estuarienne d'origine continentale (Albaret, 1999).
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IV.3.2- Ethmalosa fimbriata et Elops lacerta
L'absence de différence significative entre
les stations situées en aval du barrage s'expliquerait par les faibles
variations de la salinité et de la température qui y sont
enrégistrées. Néanmoins la faible valeur moyenne de K
à Sakar révèle des conditions plus favorables à ces
espèces dans cette station qu'à Maka aval. La plus forte valeur
de K d'E. fimbriata a été observée au mois
d'octobre où la salinité dans cette station était de 5.
Par contre ce facteur était plus élevé pour E. lacerta
en février qu'en octobre et mai. Ces résultats laissent
présumer que les meilleures conditions pour ces deux espèces
correspondraient à des seuils de salinité. Les valeurs faibles du
facteur K d'E. fimbriata en février et mai et surtout à
la station de Diana Malary, montrent qu'en dessous ou en deçà de
ces seuils les conditions deviennent défavorables à ces
espèces. En Gambie les conditions les plus favorables à E.
fimbriata ont été rencontrées en fin de saison des
pluies et elles suivent un cycle annuel (Panfili et al., 2004a). Mais
vu les faibles variations de ce paramètre entre ces deux stations, il
est probable que d'autres paramètres soient impliqués en plus de
la salinité. La catégorie écologique à laquelle
appartient E. fimbriata : estuarienne d'origine marine (Albaret, 1999)
peut aussi servir d'élément explicatif à cette situation
observée. La forte valeur de K en octobre et en février
respectivemen pour E. fimbriata et E. lacerta montre que le
seuil de cette dernière espèce serait plus élevé
que celui d'E. fimbriata. E. lacerta résisterait alors mieux
aux variations de la salinité qu'E. fimbriata. Pandaré
et al, (1997) ont observé une plus large répartition
d'E. lacerta suivant un gradient positive de la salinité que
d'E. fimbriata.
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