III. De la capacité du Burkina à
réaliser la vision prospective sur le plan de la politique
extérieure
En ce qui concerne la visibilité extérieure du
Burkina, tout d'abord, il est important de souligner que le pays est le lieu
d'importantes rencontres internationales, comme les sommets d'institutions
internationales et les formations de standing international. Cela est la
résultante, d'une part, de la stabilité sociopolitique dont jouit
le pays depuis deux décennies et de son hospitalité et, d'autre
part, de l'urgence de diversifier les sources de la richesse nationale,
notamment en développant le secteur tertiaire, non tributaire des
aléas climatiques, à l'opposé du secteur primaire
burkinabè. Ces rencontres permettent au Burkina à la fois de
mieux se faire connaître, et d'obtenir des retombées
économiques. En outre, les artistes burkinabè commencent à
se faire connaître à l'international, à travers des
tournées et des stages de perfectionnement.
Cependant, le sport important créneau pour un pays en
vue de la reconnaissance internationale, est au ralenti au Burkina. En effet,
il y a peu de disciplines dans lesquelles le
Ces travaux ont été financés par le Projet
REGE 28
pays brille lors des compétitions d'envergure
internationale. Cela est dû à cette culture de l'urgence selon
laquelle l'on s'entraîne pour la compétition peu de temps avant
son début.
L'image du Burkina Faso s'est nettement
améliorée. Suspecté, dans les années 90,
d'être mêlé à de nombreux conflits internes de pays
voisins ou même lointain comme l'Angola, le pays est, depuis une
décennie, devenu le médiateur dans les conflits de pays
voisins.
Dans le domaine de la diplomatie burkinabè, il faut
souligner que le pays est représenté à la hauteur des
moyens dont il dispose. Le Burkina dispose de vingt- huit (28) ambassades et de
six (06) consulats généraux à travers le monde. Chacune de
ces représentations entretient des relations diplomatiques avec plus
d'un pays pour pallier le manque de moyens financiers. Lesdites
représentations accompagnent les opérateurs économiques,
autant que faire se peut, dans leurs affaires sur le plan international.
Malgré ces moyens limités, le pays intervient
dans les conflits sous régionaux à travers son Président
qui intervient comme médiateur. Le Burkina s'est trouvé au centre
de la sortie de crise en Côte d'Ivoire qui est en train d'organiser les
premières élections présidentielles depuis dix (10) ans
qui sont prévues pour le 31 octobre 2010. Cependant, force est de
constater que le Burkina reste toujours dépendant de l'Aide Publique au
Développement (APD), si bien que les Partenaires Techniques et
Financiers (PTF) influent sur l'élaboration des politiques de
développement du pays, et partant sur la gouvernance économique
du pays.
De la précédente analyse, nous pouvons dire que
le Burkina est plus où moins sur le chemin de la réalisation de
la vision prospective, en ce qui concerne sa politique extérieure. En
effet, le pays a, ces dernières années, oeuvré pour
améliorer son image auprès de ses voisins et de la
communauté internationale. Cela s'est traduit entre autres, par une
spécialisation dans l'organisation de rencontres d'envergure
internationale et par un interventionnisme confirmé du pays dans les
conflits internationaux et sous-régionaux.
Mais, le pays de par son besoin grandissant d'aide
extérieure, a du mal à s'approprier ses politiques de
développement. Cette situation est d'autant plus décrite par
L'ENP.
En ce qui concerne le second point qui a trait à
l'APD, force est de reconnaître que le Burkina Faso est tributaire des
financements extérieurs qui couvrent près de 80% des besoins de
financement des projets et programmes d'investissement public. Le pays doit
compter sur la générosité de ses partenaires au
développement même pour les dépenses de
souveraineté
Ces travaux ont été financés par le Projet
REGE 29
(élection par exemple). Une telle situation
de dépendance financière limite singulièrement la
souveraineté nationale et rend le pays très
vulnérable et exposé au chantage au
triple plan économique, financier et politique [...].
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