ANNEXES
Annexe I. Données générales sur le
pommier
Le pommier a comme origine l'Asie de l'Ouest et serait issu
d'hybridations entre plusieurs espèces du genre Malus. Bien qu'un nombre
élevé d'espèces existe, les variétés du
pommier cultivées sont issues d'hybridations entre différentes
espèces de Malus et sont dénommées Malus domestica Borkh.
Cette espèce développe un arbre buissonnant qui est encore
rencontré à l'état spontané en Europe.
Elle est largement cultivée en zones
tempérées avec une concentration particulière dans
l'hémisphère nord, entre les latitudes 30° et 60°. Dans
l'hémisphère sud, cette espèce est localisée en
Nouvelle Zélande, en Afrique Australe, en Australie, en Argentine et au
Chili.
1. LE POMMIER AU NIVEAU MONDIAL
La pomme compte parmi les fruits les plus cultivés dans
le monde et connaît un important flux commercial. La production mondiale
a été estimée à 66 millions de tonnes en 2007
(FAO).
La Chine est devenue le premier pays producteur de pomme dans
le monde avec un potentiel supérieur à 30 millions de tonnes. La
production européenne est parmi les plus importantes du monde avec
environ 9 à 10 millions de tonnes (FAO). Le profil variétal
renferme 15 cultivars (Golden Delicious, Red Chief, Red Delicious, Cox's
Orange, Granny Smith, Juji, Braeburn, Pink Lady et autres) dont le tiers
environ revient à Golden Delicious (Oukabli A. et al. 2011).
Source : FAO
Figure 10. Evolution de la production des cinq premiers
pays producteurs de pommes (1990-2010).
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2. LE POMMIER AU MAROC
La culture du pommier est probablement d'origine
étrangère et a longtemps existé dans les jardins royaux et
les jardins de notables. Son développement économique a
certainement commencé avec le protectorat français.
Les premières plantations du pommier ont probablement
été installées en 1928 sur la base de la
variété Llorca. Les plants de cette variété,
d'origine espagnole, ont été introduits d'Algérie (Oran et
Barigou) en transitant par Berkane. La précocité de
maturité de cette variété, ses faibles besoins en froid et
le développement de l'arboriculture fruitière à
l'époque dans la région de Marrakech, ont constitué les
facteurs déterminants pour l'installation et l'extension de la culture
du pommier dans le Haouz.
Au cours de cette période, le Maroc importait des
pommes, essentiellement d'Italie. L'importation débutait à partir
du mois de novembre et couvrait toute la période hivernale. Elle
concernait les variétés Belford et Rome Beauty. La qualité
médiocre des fruits de ces variétés et de celles
introduites à partir du mois de mai a conduit les négociants
à importer les pommes d'Argentine. Il s'agissait essentiellement des
variétés Golden Delicious et Richared. A l'époque, ce pays
entretenait avec le Maroc, des échanges commerciaux, basés sur
les céréales. A la fin des années 1940, le pommier fut
introduit dans la région d'Azrou et s'est propagé dans le plateau
de Saïss vers Immouzer (Oukabli A. et al. 2011).
2.1 Zones de production et évolution des
superficies
L'extension de la culture a connu un essor considérable
avec le code des investissements agricoles promulgué en 1969. En effet,
si le Maroc importait environ 2 500 T de pommes en 1960, il en produit
aujourd'hui plus de 500 000 T et importe, selon les années, 14 000 T
environ (DDFP, 2011).
Le pommier occupe actuellement une superficie d'environ 30 662
ha et se place au 2ème rang des rosacées après l'amandier
(DDFP, 2011). Les premiers vergers commerciaux ont été
créés en zones de montagne où les conditions climatiques
sont favorables au développement et à la fructification de
l'espèce. Sa culture a ensuite été étendue à
d'autres zones, quoique moins propices, par simple transposition des
modèles de culture.
Les plus importantes zones de production sont
localisées en zones de haute ou moyenne altitude du Moyen et du
Haut-Atlas (Meknès, El Hajeb, Khénifra, Sefrou, Ifrane, Midelt,
Asni...). La culture du pommier a connu une évolution très rapide
durant la décennie 19821992, durant laquelle les superficies ont
triplé en passant de 8 800 ha à 30 662 ha actuellement.
Le développement rapide des superficies au milieu des
années 80 a été donc lié à la
rentabilité élevée de la culture. La durée de
conservation élevée de ce fruit (5 à 6 mois) permettait
l'approvisionnement du marché pendant une période creuse. La
demande de ce fruit sur les marchés potentiels du pays a
été élevée et a facilité l'écoulement
des pommes tant au niveau des producteurs qu'au niveau des collecteurs et des
détaillants.
Aujourd'hui, les superficies connaissent, en
général, une certaine stagnation, sauf dans de nouveaux
périmètres de petite et moyenne hydraulique comme la
vallée d'Aït Bougamaz, Oued Lakhdar dans la province d'Azilal,
Aghbala, le Gharb où l'on assiste à une extension des
superficies. La limitation constatée au niveau des zones traditionnelles
de culture est liée à
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plusieurs contraintes climatiques (rareté de l'eau,
grêle, gelée) et commerciales (capacités de stockage
limitées, multiplicité des intermédiaires, concurrences
avec d'autres fruits comme le melon, la pastèque, la fraise et la
pêche). Le coût de production particulièrement
élevé (environ 2 à 3 DH/kg) lié à la
cherté des intrants (produits phytosanitaires, énergie,...) est
un facteur supplémentaire qui a concouru à la limitation des
superficies plantées (Oukabli A. et al. 2011).
2.2 Importance économique
Le secteur a produit, en 2010, environ 540 551 tonnes de
fruits (DDFP, 2011), soit un rendement moyen national de 17t/ha correspondant
à 16 kg de pommes par habitant/an. Les rendements réalisés
accusent une variation interannuelle assez importante, due à
l'alternance des aléas climatiques (gelée, grêle). Les
variations sont plus importantes sur le plan quantité et qualité
en zones d'altitude. L'écart de rendement par rapport aux zones de
moyenne altitude pourrait atteindre 5 à 10 t/ha. Les performances
réalisées varient d'une région à l'autre et en
fonction de la taille de l'exploitation et du niveau technique des
agriculteurs. Certains terroirs de culture (comme celui d'Aït Ayach, Asni,
Dayt Aoua,...) réunissent des conditions favorables telles que des sols
profonds (d'alluvions), des basses températures, les
disponibilités en eau et les fortes amplitudes thermiques pour optimiser
la production en quantité et en qualité.
La production de ces terroirs est réputée pour
la qualité du fruit notamment sa couleur, sa fermeté, son
goût et sa conservation de longue durée (6 à 8 mois).
La production nationale en pommes est actuellement soumise
à la concurrence étrangère avec l'ouverture des
frontières. Le Maroc importait annuellement 5 000 à 6 000 t de
pommes à base de Golden Delicious et de Red Chief. En 2005, un quota de
2 000 t en franchise de douane était ouvert à l'importation et
les quantités importées sont appelées à augmenter
surtout pendant les années de faibles production. Ainsi, en 2009, une
quantité de 14 300 t a été importée (Oukabli A. et
al. 2011).
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