CHAPITRE 1 : DEFINITION DES CONCEPTES ET REVUE DE
LA LITTERATURE
Ce chapitre se propose de passer en revue les écrits
relatifs au sujet et de décrire l'agriculture dans l'UEMOA.
1.1. Définitions des concepts
1.1.1. Agriculture
L'agriculture dans son acception large désigne
l'ensemble des travaux transformant le milieu naturel pour la production des
végétaux et des animaux utiles à l'homme. En plus donc de
la culture des végétaux, sont également prises en compte
les activités d'élevage, de pêche et de chasse.
Du point de vue économique, l'agriculture
représente un secteur d'activité, une activité
génératrice de revenu à partir de l'exploitation des
terres, de la culture des animaux, etc. A ce titre, elle contribue à la
formation du revenu national et emploie de la main d'oeuvre. Les principes
d'économie politique peuvent donc s'appliquer à l'agriculture
afin de comprendre les différents mécanismes qui concourent
à son fonctionnement en tant qu'activité économique. Il
s'agit des mécanismes de production, de maximisation du profit, de
formation des prix, d'écoulement du produit, etc. C'est un secteur
d'activité doté d'un caractère spécifique pour
l'économie d'un pays ; il répond au besoin le plus important de
l'être humain : l'alimentation.
L'agriculture, en tant que secteur d'activité de
l'économie peut contribuer à la croissance de celle-ci. Dans la
théorie économique, la contribution de l'agriculture à la
croissance économique se fait selon plusieurs points de vue. Le
caractère `primaire' des activités agricoles en fait souvent un
secteur en amont des autres. Il est donc un secteur d'activité au
service des autres secteurs dans le processus du développement. Mais
au-delà de ce rôle de secteur en amont du développement,
d'autres auteurs estiment que le développement du secteur agricole pour
lui-même offre aussi des gages d'un véritable
développement.
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1.1.2. Croissance économique
Le meilleur indicateur qui sert à évaluer la
production de biens et services d'un pays pendant une année
donnée est Produit intérieur brut (PIB). La croissance
économique est captée par le PIB par habitant. Il illustre
l'importance de l'activité économique d'un pays ou encore la
grandeur de sa richesse générée pour chaque individu.
La croissance annuelle du Produit intérieur brut (PIB)
représente la variation relative d'une période à une autre
du volume du PIB en dollars constants d'une année de
référence. Elle reflète l'augmentation (ou la baisse dans
le cas d'une croissance négative) du niveau d'activité
économique dans un pays. Il s'agit d'un indicateur souvent retenu
lorsque l'on veut faire des prévisions à court et à moyen
terme sur la situation économique d'un pays. Normalement, une croissance
économique équivaut à un enrichissement. Cependant, cet
indicateur pourrait s'avérer trompeur dans la mesure où la
croissance du PIB serait redevable d'une croissance démographique et non
d'une amélioration de l'économie. Il importe alors de
considérer la croissance du PIB par habitant.
Lorsqu'on parle de croissance dans le sens courant, on entend
par là un accroissement ou une augmentation. La croissance traduit le
fait d'apporter à ce qui existe une valeur supplémentaire.
En économie, la croissance désigne
l'augmentation du stock de richesse nationale sur une longue période. Le
lexique d'économie en fournit une définition plus quantitative.
Il la définit comme une augmentation sur une longue période du
Produit National Brut (PNB) par tête. L'idée de longue
période permet de faire ressortir la caractéristique
évolutive de la croissance, ce qui la distingue de l'expansion dans ce
sens. La croissance est ainsi une notion quantitative qui se distingue du
développement à résonance plus qualitative.
La question de la croissance économique est une
préoccupation pour tous les gouvernements du monde moderne. Elle est
nécessaire pour faire face à la croissance de la population ainsi
qu'à la croissance des besoins de cette population. Elle est un
préalable à tout développement économique et les
politiques économiques en font un de leurs objectifs précis.
Guerrien (2002) note que le problème de la croissance
est clairement apparu dans la pensée économique chez les
classiques, à commencer par Smith. Jusqu'alors, l'économie se
souciait plus de la survie de la population face aux fléaux tels que :
la sécheresse, la famine,
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l'épidémie, etc.. Il s'agissait d'une
"reproduction simple" du système. Cette vision restrictive ne
reflète pas exactement la réalité mais elle permet tout de
même de comprendre que la croissance bien qu'étant en quelque
sorte présente, n'était pas explicitement une
préoccupation pour les économistes d'alors. Avec les classiques,
l'idée de surplus se fait plus formelle. Il apparaît plus
clairement qu'à chaque période, un excédent peut
être dégagé et réinvesti pour accroître
davantage la production grâce à la division du travail et le
progrès technique.
Par la suite, de nombreuses théories économiques
seront développées sur la croissance économique.
L'économiste britannique Harrod et l'économiste américain
Domar ont développé le célèbre modèle
Harrod-Domar. Les deux principales notions sont le capital et l'épargne.
Le capital est le déterminant principal de la croissance,
l'épargne a pour rôle d'induire l'investissement. Dans les
modèles de croissance endogène, en plus du capital physique, les
auteurs de cette théorie reconnaîtront l'importance d'un capital
immatériel dans la génération de la croissance
économique.
La notion de croissance économique est ainsi devenue
une préoccupation pour les économies car au-delà de la
satisfaction des besoins de la population, l'objectif de l'économie est
aussi de connaître la phase de croissance et de développement
économique. Au Cameroun, un taux de croissance à deux chiffres
reste une condition nécessaire à un développement
économique.
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