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Sigles et abréviations
ADI : Africa Development Indicators
BM : Banque Mondiale
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de
l'Ouest
CNUCED : Conférence des Nations Unis pour le Commerce et
le Développement
CSAO/OCDE : Commission des pays du Sahel et de l'Afrique de
l'Ouest /
Organisation de Coopération et de développement
économiques
DPDA : Déclaration de Politique de Développement
Agricole
DSRP : Document de Stratégie de Réduction de la
Pauvreté
FAO : Food and Agriculture Organization (Organisation des
Nations Unies
pour l'alimentation et l'agriculture)
FRDA : Fonds Régional de Développement Agricole
GOANA : Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et
l'Abondance
INS : Institut National de la Statistique
LOA : Loi d'Orientation Agricole
LOASP : Loi d'Orientation Agro-Sylvo-Pastorale
LPDI : Lettre de Politique de Développement
Institutionnel
MCE : Modèle à Correction d'Erreurs
MCO : Moindres Carrés Ordinaires
MEP : Maison des Eleveurs de Porcs
MRA : Ministère des Ressources Animales
NEPAD : Nouveau partenariat pour le développement de
l'Afrique
NLPDA : Nouvelle Lettre de Politique de Développement
Agricole
NPA : Note de politique agricole
OMC : Organisation Mondiale pour le Commerce
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PAU : Politique Agricole de l'UEMOA
PIB : Produit Intérieur Brut
PMA : Pays les Moins Avancés
PSRSA : Plan Stratégique pour la Relance du Secteur
Agricole
PVD : Pays en voie du Développement
ReSAKSS : Regional Strategic Analysis and Knowledge Support
System
REVA : Retour vers l'agriculture
SAO : Sahel et Afrique de l'Ouest
SDDR : Schéma Directeur du Secteur
Développement Rural
SDN : Stratégie Nationale de Développement
SDR1 : Stratégie de Développement
Rural
SDR2 : Stratégie de Développement du
Secteur agricole
SIAR : Système d'Information Agricole
Régional
SRPA : Stratégie de Relance de la Production
Agricole
UA : Union Africaine
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africain
VECM : Vectorial Error Correction Model
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1 Mise en oeuvre au Burkina-Faso et au Niger.
2 Mise en oeuvre au Togo.
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INTRODUCTION GENERALE
Succédant à l'Union monétaire
ouest-africaine (UMOA) créée en 1963, l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a été
créée à Dakar (Sénégal) le 10 janvier1994 et
a son siège à Ouagadougou (Burkina Faso). C'est un espace
sous-régional composé de 8 pays en voie de développement
à savoir le Bénin, le Burkina-Faso, la Côte d'Ivoire, la
Guinée-Bissau3, le Mali, le Niger, le Sénégal
et le Togo. Elle a pour mission la réalisation de l'intégration
économique des États membres à travers le renforcement de
la compétitivité des activités économiques dans le
cadre d'un marché ouvert et concurrentiel et d'un environnement
juridique rationalisé et harmonisé.
Les 8 pays de l'UEMOA sont tous des pays en voie de
développement de l'Afrique subsaharienne. L'agriculture joue un
rôle important dans la croissance économique de ces pays. On
estime que dans la majeure partie de l'Afrique subsaharienne, l'agriculture
« peut alimenter la croissance de l'économie nationale, offrir
des opportunités d'investissement au secteur privé et être
le principal moteur des industries apparentées et de l'économie
rurale non agricole » (B.M., 2008 : p.3). Elle est le pilier de
l'économie des Pays les Moins Avancés (PMA).
Les principaux centres d'intérêts de ce travail
de recherche sont d'étudier, d'une part, la contribution du secteur
agricole à la croissance économique et d'autre part, l'apport de
la croissance du PIB et des autres secteurs au développement de
l'agriculture dans les pays de l'UEMOA.
La présente introduction est structurée comme
suit : contexte et problématique, objectifs, hypothèses et
organisation du travail.
· Contexte et problématique
L'un des thèmes d'actualité largement
débattus dans le monde entier est celui du rôle de l'agriculture
dans le développement des Pays les Moins Avancés (PMA). L'analyse
de l'importance de l'agriculture dans la réduction de la pauvreté
dans ces pays a fait l'objet de plusieurs études. Ces études ont
montré que dans les pays en développement, l'agriculture est
3 Elle a fait son entrée en mai 1997.
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considérée comme le pilier de l'économie
et le secteur productif le plus important à travers la part importante
qu'elle occupe dans le PIB.
L'agriculture constitue la principale activité
économique et occupe une grande partie des populations actives : 40%
à 90% dans la plupart des cas (FAO, 2001) et près de 70% de la
population active pour les pays membres de l'UEMOA (UEMOA, 2003). Elle joue un
rôle important dans l'amorçage du développement
économique de ces pays et, comme l'affirme BELLA (2009), elle est un
secteur en amont des autres secteurs d'activités car elle fournit des
ressources nécessaires à leur développement.
En définitive, l''agriculture occupe, ipso facto, une
place capitale et constitue le moteur de l'économie des pays en voie de
développement et spécialement dans l'UEMOA.
La figure suivante illustre le lien entre l'agriculture et la
croissance économique sur la période 1970-2003. On note sans
surprise l'existence d'une corrélation positive entre le taux de
croissance du PIB réel par tête et le taux de croissance du PIB
agricole au sein de la zone UEMOA. Le Bénin, le Burkina Faso et le Mali
ayant, dans l'ordre, les plus forts taux moyens de croissance du PIB agricole,
ont des taux moyens de croissance économique
élevés4. Le Niger reste le pays ayant le plus faible
taux moyen de croissance du PIB agricole et le plus faible taux moyen de
croissance économique.
Graphique 1: Taux de croissance du PIB réel par
tête -taux de croissance du PIB agricole
Taux de croissance du PIB réel par tête (en %)
-2 -1 0 1 2
1.5 2 2.5 3 3.5 4
Taux de croissance du PIB agricole (en %)
Niger
Taux de croissance du PIB réel par tête (en %)
Fitted values
Sénégal
Togo
Guinée Bissau
Côte d'Ivoire
Mali
Burkina Faso
Bénin
Source : auteur
4 La corrélation entre l'agriculture et la
croissance économique semble moins forte au Bénin qu'au Burkina
Faso et au Mali. Car il a le taux moyen du PIB agricole le plus
élevé, mais sont taux moyen de croissance économique est
moins élevé par rapport à celui de ces deux pays.
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Étant donné que cette représentation
graphique ne tient pas compte de la valeur ajoutée des secteurs
industriels et des services qui pourraient avoir une incidence sur la
croissance économique et éventuellement influencer l'effet de
l'agriculture, il convient de mener une étude empirique de
manière à cerner plus spécifiquement cette relation dans
la zone UEMOA.
Bien que plusieurs chercheurs aient accordé un
intérêt particulier à la relation agriculture-croissance
économique, peu d'études empiriques sont faites, notamment, en ce
qui concerne les pays de l'UEMOA.
Ce mémoire cherche à analyser empiriquement non
seulement la contribution de l'agriculture à la croissance
économique, mais aussi la contribution des autres secteurs de
l'économie à la croissance du secteur agricole dans le but de
suggérer des politiques pour une croissance durable. C'est ce qui
justifie le choix du thème : « agriculture et croissance
économique dans les pays de l'UEMOA ».
Depuis quelques décennies, cette agriculture
considérée comme la cheville ouvrière de l'économie
de l'Afrique subsaharienne connaît quelques difficultés
liées aux facteurs institutionnels, politiques et structurels.
Conscients de ces difficultés, les gouvernants de plusieurs pays ont
procédé à des réformes en vue de restaurer à
l'agriculture son rôle historique. C'est ainsi que les Chefs d'Etats de
l'espace UEMOA par exemple, dans le souci de développer l'agriculture
qui constitue le moteur de l'économie, ont adopté en
décembre 2001 une politique agricole : la Politique Agricole de l'UEMOA
(PAU) dont un des objectifs est de contribuer durablement au
développement économique et social des Etats membres.
La problématique du développement du secteur
agricole de l'Union en vue d'un développement économique et
social durable est plus que jamais d'actualité et une réflexion
approfondie sur la question s'impose. Quelle est la contribution de
l'agriculture à la croissance économique ? Le P11B et les autres
secteurs stimulent-t-ils le développement du secteur agricole ? La
présente étude essaye d'apporter des réponses à ces
interrogations.
· Objectifs
· · Objectif principal
Cette étude a pour objectif principal de quantifier
les relations entre le secteur agricole, le P11B et les autres secteurs dans
les pays de l'UEMOA sur la période 1970-2007.
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· · Objectifs spécifiques
Pour aboutir à l'objectif principal, les objectifs
spécifiques fixés par cette étude se résument comme
suit :
y' analyser la contribution de l'agriculture à la
croissance du P113 ;
y' analyser l'influence de la croissance du P113 ainsi que celle
des secteurs industriels et des services sur le secteur agricole.
· Hypothèses
Les deux hypothèses suivantes sont posées :
1- La croissance du secteur agricole entraîne celle du
P113 dans les pays de l'UEMOA ;
2- L'accroissement du P113 et celui des secteurs industriel et
des services ont un effet négatif sur le secteur agricole dans les pays
de l'UEMOA.
· Organisation du travail
La suite du travail est structurée en trois chapitres.
Le premier chapitre propose, d'une part, une définition des concepts et,
d'autre part, une revue de la littérature présentée par
thème. Le deuxième chapitre caractérise les
économies de l'UEMOA en cinq sections à savoir la structure
économique des pays étudiés, la monographie de leur
secteur agricole, la politique agricole commune de l'Union (PAU) et les
politiques agricoles nationales, le financement de l'agriculture et enfin la
structure des exportations de la zone. Le troisième chapitre est
scindé en trois sections et a premièrement pour objet de
spécifier le modèle. Ensuite, il présente et analyse les
résultats des estimations. Enfin, il donne les implications de politique
économique.
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