2.2.4 Essai de la Cogestion du
Parc National des oiseaux du Djoudj au Sénégal
Dans cette Aire Protégée, un scénario a
été vécu où un modèle de gestion des
ressources naturelles et de l'AP était typique de la zone
sahélienne qui est encore lié à l'héritage
coloniale francophone soit dans la rigide structure administrative que dans
l'approche relationnelle avec les communautés locales qui se trouvent
dans la périphérie.
Eu égard à la situation susmentionnée, il
s'est développé des conflits d'intérêt et de
propriété qui ont causé des rivalités historiques
entre les services de conservation des ressources et les utilisateurs des
ressources à savoir la population riveraine.
La préoccupation majeure de la population s'est
focalisée sur la question en rapport avec l'administration des
ressources naturelles autour comme à l'intérieur du Parc,
à la régularisation des pratiques traditionnelles d'exploitation,
à la sensibilité vers les nouvelles politiques de
médiation.
Par ailleurs, la reconnaissance des savoirs et valeurs locaux
était sous-estimées par le gestionnaire du Parc ;
d'où l'absence du rôle joué par ce partenaire potentiel de
la cogestion des ressources naturelles qu'est la population locale.
C'est pourquoi, une étude approfondie du Co-management,
c'est-à-dire l'implication des communautés riveraines dans le
processus de gestion du Parc National des Oiseaux du Dioudi au
Sénégal a été amorcée.
Le fait qu'en Afrique Occidentale ; la gestion de la
plupart des Aires Protégée est confiée à des corps
paramilitaires au contrôle central et étatisé ; ceux
-ci empêchent aux populations locales, habitants historiques de ces
zones ; de résider et d'exploiter les ressources naturelles que
contient le Parc. Cet état de chose a engendré un comportement
d'éloignement des communautés vis-à-vis des gestionnaires
des APs. Ces mesures malgré la rigidité normative, peuvent
être aussi lues comme une sorte de reterritorialisations. (Germano Ch.,
2010)
Ces derinières décennies, les politiques pour
l'environnement ;principalement « Protection-Conservatives » ont
eu le pouvoir de renverser l'ordre naturel des espaces sur lesquels l'homme
avait instauré pratiques d'usage et accès
centenaires,consacrés aux activités économiques
traditionnelles comme à celles sacro-religieuses, en rompant, dans ce
sens, les équilibres historiques d'une identité territoriale et
culturelles liée à l'expolitation des
territoires »ancestaux » à l'heure devenus
inaccessibles à cause des nouveaux réglements.
Suite à la création des Comités
Intervillageois Communautaires (CIVC) et d'un Comité Villageois pour les
Développement (CVD) opérationneles dans 17 villages
périphériques ; ainsi que leur intégration dans la
gestion de ce Parc , le conflict entre ces deux parties ont été
attenués tout en contribuant au developpement socio-économique de
ces populations riveraines.
Cette façon de faire a eu un impact positif sur la
gestion des ressources naturelles qui jadis était gérées
d'une manière anarchique suite au mécontentement de la population
locale.
Par ailleurs le respect des dispositions du plan
aménagement par le gestionnaire du Parc a inspiré confiance
à cette population qui s'est maintenant sentie impliqué dans la
gestion de ce Parc.
En somme, l'appropriation de la Conservation peut,donc
signifier pour les villages : l'acceptation de l'AP avec ses
restrictions,la compréhension qui peut apporter avantages et pas
seulement sacrifices ou responsabilités, entre l'officiemme dans le
« Système aire protégée » et la
construction d'une seule stratégie partagée.
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