2.2.5 Aperçu sur la
mise en oeuvre du processus de Cogestion en Tanzanie
En Tanzanie,on a accordé aux groupes d'utilisateurs
locaux du district de Babati pleins pouvoirs de décision sur la
conservation et l'utilisation des ressources dans les forêts
communautaires proches de leur village.
Le Service forestier et l'agence suédoise d'aide au
développement ont en fait travaillé avec les groupes
d'utilisateurs pour mettre au point des outils de gestion, et pour
arrêter des critères correspondants, mais les décisions
sont entièrement du ressort de ces groupes. La gestion des `forêts
communautaires' locales est prévue et en parfait accord avec la
législation du pays. Des discussions sont en actuellement en cours pour
élargir leur responsabilité de gestion aux ressources proches qui
appartiennent à l'Etat( Johansson et Westemen,1992).
Des expériences pilotes se tiennent en fait dans le sud
du District (Duru-Haitemba) où plusieurs forêts villageoises
contrôlées par les communautés locales ont
été déclarées Reserves de forêts
villageoises,avec la publication relative dans le journal officiel.
La planification, la gestion, la surveillance et le respect
des règlement ( établis en tant qu'arrêtés
municipaux) resteront entre les mains des populations locales.
Dans ce sens,les groupes locaux sont non seulement reconnus en
tant que detenteurs de certaines droits et responsabilités, mais ont
également pleins pouvoirs et contrôle sur les ressources locales
qu'ils veulent eux-mêmes sous protection(Wily et Haule,1995)
2.2.6 Aperçu sur la
mise en oeuvre du processus de Cogestion en Ouganda
En Ouganda, un accord pilote a été signé
entre l'organisme responsable des parcs du pays (Uganda National Parks ) et
quelques communes situées à la limite de la forêt
impénétrable de Bwindi ; un des parcs nationaux les plus
connus et précieux du pays,où vit le gorille de montagne, une
espèce rare de singe. Cet accord prévoit l'exploitation,par un
nombre réduit d'utilisateurs locaux autorisés,d'une
quantité limitée de ressources déterminées du parc
telles que les lianes,le miel,les plantes médécinales.
En échange,les habitants des communes
concernées acceptent de respecter les reglementations et les
restrictions et de fournii une assistance pour la conservation de l'habitat
dans son ensemble (Borrini,1997). De même les accords ont
été signés dans le Parc national du mont Elgon par
l'organisme responsable des Parcs nationaux et les communes locales.Les accords
assignent une partie de la responsabilité de surveillance à des
groupes locaux qui sont autorisés,en échange,à collecter
les ressources naturelles pouvant être extraites selon des
critères de durabilité (ex.,les pousses de Bamboo) (Scott,1996).
Les accords ont pu être établis grâce à des longues
séries de réunions au cours desquelles les détails ont
été discutés à fond.( Borrini,1997)
La solution au conflit
« concertée » entre le pouvoir de la
légalité et celui de la légitimité sanctionne ,
ainsi, le passage « d'un modèle de conservation acritique
à un de conservation dynamique (Repasseuse ,2007),où le but
crucial devient incorporer le plus possible la légitimité dans le
pouvoir institutionnel, donc « regulariser la
légitimité » ( Germana,2010)
Par ailleurs, Fisher(1995) souligne qu'on reconnaît de
plus en plus depuis quelque temps, qu'il serait impossible de conserver les
ressources naturelles sans tenir compte des exigences du développement
économique, notamment lorsque les populations locales vivent en
étroite relation avec l'environnement naturel et qu'elles en
dépendant pour leur survie et leur bien-être.
Les approches collectives de la gestion des ressources
naturelles supposent que l'on admette la nécessité
d'intégrer conservation et développement, et la
légitimité des droits des populations locales de s'assurer un
avenir économique, et l'importance d'une implication active des
populations locales dans la protection et la gestion environnementale.
Cet auteur souligne que les aires protégées
présentent un intérêt considérable pour la
conservation mais elles ne couvrent qu'une faible proportion de la superficie
terrestre et il est évident que des mesures de conservation doivent
être prises tant en dehors qu'au sein des aires protégées
pour assurer la protection d'une grande partie de la diversité
biologique du monde.
Il renchérit par ailleurs en montrant que la cogestion
des forêts a déjà contribué de manière
significative aux efforts de conservation dans de nombreux pays, dont le
Népal, les Philippines et l'Inde par exemple où on estimait
qu'en 1992 près de 500.000 ha de zones dégradées
étaient placées sous une quelconque forme de protection
communautaire.
Cependant, deux constats s'imposent.
Premièrement, « depuis son introduction, cette approche
est caractérisée par un décalage entre la théorie
et la concrétisation de cette nouvelle idée en une pratique
conversationniste cette approche générant toute série de
contradictions et problèmes » (Blaikie et Jeanrenaud, 1997)
Ainsi, contrairement aux travaux précédents
respectivement focalisés sur la Cogestion de zones
d'intérêt cynégétique, sur la Cogestion des
forêts pour la conservation et le développement ; et enfin
sur les tentatives de cogestion du Parc National des oiseaux du Djoudjou au
Sénégal ; notre travail consistera quant lui à
apporter une humble contribution sur l'instauration du processus de cogestion
du Domaine de Chasse et Reserve de Bombo-Lumene.
Etant donné qu'il n'est toujours pas aisé de
faire la projection des résultats trouvés ailleurs afin
d'éviter le biais, et considérant que les contextes et
contingences des milieux se diffèrent selon les
sociétés ; l'utilisation des outils du diagnostic
participatif s'avère nécessaire pour découvrir les
problèmes qui guettent cette aire protégée se trouvant en
République Démocratique du Congo.
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