WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La révision constitutionnelle en droit positif congolais et français. Analyse comparative des procédures et limites à  la révision

( Télécharger le fichier original )
par Hervé KIDIA KUBATAKANA
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION

Placé au sommet de la hiérarchie des normes, la constitution est incontestablement l'assise fondamentale d'un Etat et le symbole d'une gestion rationnelle de la res publicae. Mais cette dernière, pour conserver ces caractéristiques, doit aussi être capable de s'adapter aux nouvelles mentalités et aux transformations sociopolitiques que subissent la société. Et le procédé par lequel la constitution s'adapte aux nouvelles mentalités, c'est ce que l'on appel révision constitutionnelle.

Mais cette révision ne s'opère pas dans l'imbroglio ou d'une façon abracadabrantesque de peur de se retrouver face à une situation de la masturbation constitutionnelle. C'est ainsi que le constituant originaire a toujours pris le soin au moment de l'élaboration de la constitution, de prévoir des procédures à suivre et des limites à respecter. La procédure d'une révision constitutionnelle passe généralement par trois étapes, à savoir : l'initiative, l'élaboration et enfin l'adoption ou la ratification. Pour ce qui est de limites à la révision, elles sont généralement de deux ordres, à savoir : les limites matérielles qui sont liées à la matière constitutionnelle non susceptible de révision et les limites temporelles qui sont elles, liées au temps pendant lequel une révision constitutionnelle ne peut s'opérer. Il existe également certaines limites qui ne sont pas inscrites explicitement dans la constitution. La doctrine qualifie ces dernières de limites supra-constitutionnelles ou extraconstitutionnelles.

Les constitutions française du 4 octobre 1958 et congolaise du 18 février 2006, contiennent elles aussi des procédures ainsi que de limites à la révision, C'est ce qui explique d'ailleurs leur rigidité. En confrontant les procédures et limites à la révision contenues dans ces deux constitutions, certes nous avions remarqué de ressemblances. Mais il faudra aussi et surtout souligner que nous avions relevé quelques dissemblances. Nous avions donc remarqué que sur cette question de la procédure et des limites à la révision, la constitution congolaise du 18 février 2006 est théoriquement plus démocratique que la constitution française du 4 octobre 1958.Car, non seulement qu'elle est prolifique en terme d'énumération de limites à la révision constitutionnelle en rendant même intangible la mandature et la durée de la présidence de la république ;ce qui est difficilement et rarement lisible dans bon nombre de constitutions, elle confie en outre le pouvoir d'initiative d'une révision constitutionnelle au souverain primaire ;ce qui n'est pas aussi l'habitude de bon nombre des constituants originaire de part la planète. Pendant que la constitution française se contente, elle, à rendre intangible que la seule forme républicaine du gouvernement et à interdire toute révision lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire ou encore pendant l'intérim à la présidence de la république. En sus, elle se limite à confier le pouvoir d'initiative d'une révision constitutionnelle au chef de l'Etat et aux membres du parlement. Elle écarte donc le souverain primaire dans cette phase.

Mais à la question du contrôle de la constitutionnalité de la loi de révision constitutionnelle ou la loi constitutionnelle, nous avions remarqué que, contrairement à la république française où le conseil constitutionnel à eu déjà à se prononcer sur cette question, en République Démocratique du Congo, non seulement que la constitution est muette là-dessus, mais aussi la cour constitutionnelle ne s'est pas encore jusqu'ici prononcée sur cette question.

C'est la raison pour laquelle, à la suite d'autres auteurs, nous plaidons en faveur de la constitutionnalisation du contrôle de la constitutionnalité formelle et matérielle de la loi de révision constitutionnelle ou loi constitutionnelle. Considéré comme une caractéristique du constitutionnalisme moderne, le contrôle de la constitutionnalité est sans aucun doute un de ces mécanismes efficaces contre les éventuels abus de l'autorité de révision. D'une manière explicite et claire, nous suggérons à ce que la solution française puisse être transposée dans le contexte congolais, bien sur avec quelques nuances. C'est-à-dire, que la cour constitutionnelle soit déclarée incompétente pour statuer sur la révision constitutionnelle émanant du souverain primaire. Car, la démocratie veut aussi que les actes du souverain primaire ne soient limités et soumis à un contrôle quelconque. Le respect de la voix du souverain primaire est donc la véritable expression de la démocratie. Par contre, les révisions constitutionnelles émanant du chef de l'Etat, du gouvernement et du parlement doivent obligatoirement passer par un contrôle de la constitutionnalité au niveau de la cour constitutionnelle. Car, ces autorités ne sont dotées que d'un pouvoir constitué et non constituant comme c'est le cas avec le souverain primaire. De part ce point de vue, elles sont donc limitées et leurs actes sont susceptibles d'être soumis à un contrôle.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote