2.2.1.1 : L'évaluation du risque de
crédit
L'évaluation du risque de crédit varie selon le
client de la banque.
2.2.1.1.1 Cas du particulier :
Pour le cas du particulier, l'évaluation porte
essentiellement sur la constitution du dossier, l'étude du dossier,
l'étude des garanties et l'étude financière.
2.2.1.1.1.1 La constitution du
dossier :
Pour obtenir un prêt personnel (crédit à
court terme), le client demande à la banque les imprimés relatifs
à la demande du prêt personnel. Ces imprimés sont remplis
par le client et portent des informations sur l'identité, l'état
civil du client et éventuellement le nom du banquier chargé de la
gestion du compte. Ces imprimés doivent être signés par le
client, en plus de ces imprimés, le client remet à la banque les
trois derniers bulletins de salaires et enfin une lettre de demande de
crédit manuscrite portant le montant du crédit sollicité
qui doit accompagner le dossier de demande.
2.2.1.1.1.2 L'étude du
dossier :
Elle porte essentiellement sur :
· La capacité d'endettement du client : cette
capacité se mesure par la détermination de la quotité
saisissable du salaire, cette quotité saisissable est égale au
tiers du salaire brut du client.
· Le niveau des engagements actuels du client à la
banque : c'est-à-dire la banque dispose de l'état du compte
du client qui lui permet d'apprécier le niveau de ces engagements
actuels (avance en compte, découvert, autres petits crédits).
· L'étude des engagements du client au niveau de
son employeur (les prêts internes obtenus au sein de son
établissement).
· L'étude des engagements au niveau des autres
banques.
2.2.1.1.1.3 L'étude des
garanties :
Pour un crédit à court terme les garanties
prises sont :
· Engagement de domiciliation : c'est un document
établis en trois exemplaires par la banque, dans lequel le client
demande à son employeur de virer obligatoirement son salaire dans son
compte ouvert à la banque pendant toute la durée du remboursement
du prêt, tout en précisant que ce virement est irrévocable
sauf sur présentation d'une main levée de garantie. Ce document
est contre signé par l'employeur qui conserve un exemplaire et transmet
les autres à la banque.
· La caution salariale : (Co débiteurs) est
accompagnée d'une domiciliation de salaire au même titre que le
débiteur principal. Cette caution salariale est aussi contre
signée par la banque et l'employeur du Co débiteur.
2.2.1.1.1.4 L'étude
financière :
Elle porte sur la capacité du client de faire face
à ces engagements. Elle porte sur la base du salaire brute sur lequel il
faut déterminer la quotité saisissable qui correspond au tiers du
salaire brut multiplié par la durée du prêt doit être
égale ou supérieure au montant du prêt majoré des
frais financiers que sollicite le client (échéance mensuelle).
Et pour le crédit à long terme le banquier pour
le risque de crédit il se base d'abord sur la domiciliation du salaire
du particulier ensuite sur l'hypothèque ou une promesse
d'hypothèque ou un nantissement du droit d'usage à temps.
D'où la décision d'accorder ou de rejeter le crédit
à long terme (immobilier) se trouve sur la validité du titre de
propriété, sur la durée du prêt bancaire et sur la
quotité saisissable.
2.2.1.1.2 Cas de l'entreprise :
Une entreprise, pour solliciter un crédit bancaire,
doit donner à la banque les moyens d'apprécier sa situation
financière et l'opportunité de lui accorder le crédit. Le
banquier doit s'assurer que le crédit demandé est
nécessaire à la bonne marche de l'entreprise, qu'il ne sera pas
détourné et qu'il pourra être remboursé et que le
banquier a le moins de risque en engageant ses fonds dans cette
activité. C'est pourquoi la banque est tenue d'effectuer :
2.2.1.1.2.1 L'analyse financière
traditionnelle :
Elle consiste à faire une synthèse sur les
données de l'entreprise qui sollicite le crédit. Cette analyse se
fait à partir :
Des trois (3) derniers bilans
Des trois (3) derniers comptes résultat
Des trois (3) derniers comptes d'exploitation
Les états financiers prévisionnels (bilan
prévisionnel, compte d'exploitation prévisionnelle planning de
trésorerie prévisionnel, l'échéancier financier
prévisionnel) et même éventuellement le rapport le plus
récent du commissaire aux compte de l'entreprise.
2.2.1.1.2.2 Le bilan :
L'étude d'une demande de crédit exige de la part
du banquier une certaine visibilité. A ce titre, le bilan qui est
considéré comme une « une photographie » de
l'entreprise en un moment donné, met en relief les emplois (actifs) et
les ressources (passifs) qui servent à financer les premiers. La mise en
place d'un concours suppose en règle générale que l'on ait
au moins (3) bilans, à l'exception des entreprises qui viennent
d'être créées. Nous avons deux approches dans la
présentation du bilan :
· L'optique fonctionnelle qui met l'accent sur les
problèmes économiques et les problèmes d'équilibre
comme le Fonds de Roulement et le Besoin en Fonds de Roulement.
· L'optique financière met en relief
différents ratios qui peuvent être utilisés pour
apprécier le risque de prévention des difficultés.
2.2.1.1.2.3 Le compte de résultat :
Le compte résultat est un document essentiel dans la
vie comptable de l'entreprise qui regroupe en sein, l'ensemble des charges et
des produits de l'exercice.
L'analyse du compte résultat permet de mesurer les
performances de l'entreprise :
Ø La production : le chiffre
d'affaires ne correspond qu'à une partie vendue de la production des
biens et services et des marchandises vendues en l'état.
Ø La marge brute d'exploitation :
elle a pour principal intérêt de permettre des comparaisons avec
d'autres entreprises du secteur pour apprécier la
compétitivité de l'emprunteur sur son marché et de mettre
en évidence la spécificité de son activité par
rapport à sa branche de rattachement.
Ø La valeur ajoutée : elle
permet à l'entreprise de s'autofinancer.
Ø L'excédent brut
d'exploitation : est la ressource fondamentale que l'entreprise
tire de son exploitation pour développer ses capacités de
production (investir), améliorer sa trésorerie,
rémunérer les capitaux engagés (actionnaires ;
préteurs). Il joue un rôle clés dans l'établissement
des prévisions de trésorerie et du tableau de financement. Il
doit être suffisant pour permettre à l'entreprise de payer ses
frais financiers, d'amortir ses installations, de constituer les
prévisions nécessaires.
Ø Le résultat
d'exploitation : est le solde disponible après
déduction des dotations aux amortissements et aux prévisions
à l »excédent.
Ø Le ratio : « la
capacité d'autofinancement nette sur la valeur
ajoutée » : est un signal d'alarme très
important ; sa dégradation signifie que la
compétitivité de l'entreprises sa dépendance
financière vis-à-vis de ses préteurs externes s'accroit
Son principal inconvénient résulte du fait que
certaines entreprises n'ont pas d'états financiers ou les états
financiers ne sont pas certifiés donc peu fiables. D'où la mise
en place de nouvelles méthodes pour contourner ce problème
d'états financiers.
Il convient de noter que ces analyses ne se font pas isoler,
elles participent à une combinaison dans la plupart des cas. Celle-ci en
effet pour but d'affiner et d'avoir une meilleure visibilité du risque
encouru devant l'octroi du crédit.
En général, l'intérêt
d'évaluer le risque de crédit d'un emprunteur (entreprise ou
particulier) est surtout de savoir si celui-ci est solvable ou s'il est capable
de faire face à ses engagements envers les créanciers (notamment
les banques).
Il ne s'agit pas d'évaluer simplement et de laisser le
libre cours au crédit (amortissement naturel) mais il s'agira de mettre
en place des outils de suivi permanent de ce risque de crédit et de son
impact dans le cadre de la politique de gestion.
La mesure du risque de crédit surtout sur l'entreprise
est donc un enjeu important, qu'il s'agisse des besoins traditionnels ou des
besoins émergents générés par les nouveaux
instruments comme les emprunts obligataires, l'émission d'action,
etc.
C'est ainsi que les banques doivent disposer des outils de
gestion fiables et encore plus fortes dans la période actuelle de
montée du risque de crédit et surtout de faire face aux documents
(comptes, bilan, etc.) douteux ou falsifiés par certaines entreprises
présentés lors de la demande du crédit.
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