2.1.3.2 : Typologie des risques de
crédit
Les risques liées au crédit sont multiples et
multidimensionnels en plus des risques généraux que court la
banque (risques commerciaux, risques de gestion interne, risques
opérationnels et techniques,...).
è Le risque de crédit
comprend :
- Le risque de contrepartie : qui est
pour une banque ou une entreprise qu'une contrepartie (partie d'une transaction
sur le marché de gré à gré) n'honore pas ses
obligations envers elles. C'est le risque de défaillance d'un
débiteur sur lequel l'établissement détient une
créance ou un engagement de hors bilan assimilable.
Il comprend en général :
Les crédits octroyés
Les titres détenus
Les engagements hors bilan
Les vecteurs qui permettent la distribution des risques sont
les produits dérivés comme les swaps, les contrats à terme
et les options. Aux états unis, la fédéral réserve
board estimait qu'en 1996, les banques américaines détenaient
plus de trente sept trillions de dollars de position hors bilan, comparé
à un montant d'environ un trillion de dollars seulement, 10 ans plus
tôt. Ceci montre que ce risque est apparu avec la diversification des
activités des banques (intermédiation dans les marchés
financiers)
- Le risque de liquidité : qui
apparaît lorsque le client se trouve dans une situation
d'illiquidité (temporaire ou conjoncturelle). On parle alors de risque
de non paiement
- Le risque lié à
l'activité de la structure du demandeur : est le
risque lié à une baisse du chiffre d'affaires dont les
conséquences se font surtout ressentir au niveau de la
rentabilité puis de la liquidité si la chute est durable. En
effet, l'entreprise en proie a des difficultés financières va
faire une hiérarchie de ses engagements, donner une position secondaire
au créancier « banque » et honorera tardivement ses
engagements auprès de celle-ci.
- Le risque sectoriel : lié au
secteur d'activité
Exemple : l'excès de concentration par secteur
peut aussi s'avérer catastrophique ainsi qu'en témoigne l'exemple
du crédit lyonnais, en France, qui avait une exposition excessive dans
le secteur immobilier quand celui-ci s'est effondré en 1992 entrainant
le crédit lyonnais.
- Le risque financier : rattaché
aux crises financières macroéconomiques (dévaluation,
révision du taux par la banque centrale)
Nous illustrerons ce risque par l'exemple le plus marquant des
caisses d'épargne aux états unis durant la période 80. Les
activités de ces institutions étaient constituées en
grande partie de dépôts à court terme qui étaient
utilisés pour financer des investissements immobiliers sous forme de
prêts à long terme à taux fixe. La hausse brutale des taux
au début des années 80 a eu pour conséquences une chute de
la valeur de l'actif net de la caisse d'épargne dont le cours des
ressources a augmenté au delà de la rémunération
fixe des prêts consentis aux investisseurs. Une chute de la valeur de
l'actif immobilier négativement corrélée aux taux
d'intérêt. Ainsi, alors que les marges des caisses
d'épargne devenaient négatives et vulnérables, certains
investisseurs immobiliers se trouvaient en difficulté, voire dans
l'incapacité de faire face à leurs obligations.
- Le risque opérationnel :
concerne des risques d'ordre organisationnel liés au fonctionnement
même de l'établissement de crédit. Il a été
démontré que les crises financières ont surtout pour cause
les défaillances ou manquements du système de contrôle de
l'activité bancaire. En fait, la banque doit surtout veiller à un
système d'octroi du crédit qui ne présente aucune faille
surtout au niveau des autorisations qui provoquent dans la plupart des cas une
dérive du risque de crédit.
- Le risque pays : Compte tenu de la
forte croissance du commerce mondial et des investissements internationaux
notamment dans les pays émergents plus risqués et instables, les
enjeux liés au risque pays sont désormais à prendre en
compte dans certains cas. Le risque pays peut être
défini comme le risque de matérialisation d'un sinistre,
résultant du contexte économique et politique d'un Etat
étranger, dans lequel une entreprise ou une banque effectue une partie
de ses activités.
De ce fait, le risque pays peut englober deux composantes :
· Une composante « risque politique »,
résultant soit d'actes ou de mesures prises par les autorités
publiques locales ou du pays d'origine (gouvernements, législation),
soit d'événements internes (émeutes) ou externes
(guerre).
· Une composante « risque économique et
financier », qui recouvre aussi bien une dépréciation
monétaire qu'une absence de devises se traduisant, par exemple, par un
défaut de paiement. De plus en plus, ces deux sources de risque sont
interdépendantes, ainsi que l'a montré la crise asiatique.
L'Indonésie a connu des bouleversements politiques qui
ont entraîné des soubresauts économiques (effondrement de
la roupie, arrêt des investissements étrangers), mais la crise
politique avait elle-même, entre autres, des origines
économiques.
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