Chapitre 4 : Optimisation de l'octroi des micros
crédits
L'octroi des crédits telle qu'elle est pratiquée
à la MUCECO n'est peut être pas parfaite, mais elle est
perfectible. Afin de l'améliorer et de la parfaire, nous proposerons
dans ce chapitre, la mise en place au sein de cet EMF d'une technique
d'évaluation des risques (le Scoring) ainsi que la création d'un
Service Contentieux.
Section 1 : Mise en place d'une technique
d'évaluation des risques : Le Scoring
Afin de faciliter et d'optimiser l'évaluation des
risques qu'elle encourt du fait de l'octroi des crédits à sa
clientèle, il serait préférable pour la MUCECO de disposer
d'un outil tel que le Scoring, qui lui permettrait de discriminer entre les
clients sains et les clients défaillants.
-1- Description du Scoring
L'analyse discriminante ou Scoring est une technique d'analyse
financière des prédictions de défaillance d'entreprises,
basée sur les ratios financiers et économiques. Cette technique
est apparue aux Etats-Unis dans les années 1960 et est associée
au nom du Professeur ALTMAN.Son modèle s'est vite
répandu en s'enrichissant de quelques améliorations et est
beaucoup plus connu sous le nom de « Credit scoring ».
Le modèle du scoring synthétise un ensemble de
ratios pour parvenir à un indicateur unique qui permet de distinguer les
entreprises saines des entreprises défaillantes.
Sur un ensemble de `n' entreprises divisé en deux sous
ensembles (entreprises saines et entreprises défaillantes), on mesure
`k' ratios et on construit une variable Z, combinaison linéaire de ces
ratios, telle que les valeurs prises par cette variable soient les plus
différentes possible d'un sous-ensemble à l'autre.
Z = a1 X1 + a2
X2 + a3 X3 + ... + an
Xn
Les coefficients ai (i = 1, 2, ..., n)
représentent des pondérations.
Ces scores, lorsqu'ils sont élevés,
représentent une situation satisfaisante, et un risque de
défaillance quand ils sont faibles. La combinaison Z possède donc
un pouvoir séparateur robuste entre les entreprises défaillantes
et les entreprises saines, mais il existe une zone d'incertitude entre les deux
sous ensembles qui peut entraîner des erreurs. La variable Z devra donc
comporter des ratios dont on est sûr de l'indépendance
statistique. (15)
Les différentes formulations proposées en
matière de Scoring varient en raison de la nature des ratios
X1, ..., Xn retenus pour la construction de cette
fonction discriminante et des coefficients de pondération qui leur sont
affectés.
-2- Mise en place
Afin d'appliquer la méthode des scores, les
responsables de la MUCECO n'ont qu'à choisir l'une des nombreuses
formulations de ce procédé. Nous présenterons quant
à nous, la formulation originelle d'ALTMAN et celle de la
Banque de France.
-A- La formulation d'E. I. ALTMAN
La fonction présentée une première fois
en 1968 et modifiée par la suite, est élaborée à
partir du test d'une batterie de 22 ratios sur un échantillon
comportant :
· 33 entreprises défaillantes sur la
période 1946-1965.
· 33 entreprises « saines ».
Z = 1,2 X1 + 1,4 X2 + 3,3
X3 + 0,6 X4 + 0,9 X5
Avec : X1 = fonds
de roulement net/actif total.
X2 = réserves/actif
total.
X3 = EBE/actif
total.
X4 = fonds propres/dettes
totales.
X5 = chiffre d'affaires HT/actif
total.
ALTMAN détermine une valeur critique
Z = 2,675. Ce qui l'amène à la conclusion
suivante :
Si Z < 2,675 alors, l'entreprise est
considérée comme défaillante.
Si Z > 2,675 alors, l'entreprise est
considérée comme saine. (16)
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