Section 2 : Difficultés liées
à l'octroi des crédits à la MUCECO
Comme toute oeuvre humaine, la gestion des crédits
à la MUCECO n'est pas parfaite. En effet, cette activité
connaît des manquements et des difficultés. Nous nous
appesantirons dans cette section sur quelques uns de ces problèmes
(notamment ceux relatifs à l'évaluation des risques, à la
couverture des risques et à l'inexistence d'un Service Contentieux), et
sur leurs conséquences.
-1- Les difficultés liées à
l'évaluation des risques
Notre séjour à la MUCECO nous a permis de
déceler quelques failles dans le processus d'évaluation des
risques de cet EMF.
Tout d'abord, nous avons constaté que les
employés de la MUCECO n'analysent pas les états financiers des
entreprises auxquelles ils accordent des crédits. En effet, ces
employés ne déterminent presque aucun solde de gestion et ne
calculent aucun ratio pour s'assurer de la santé financière de
l'entreprise emprunteuse. Ils s'attardent en revanche sur la
notoriété du client, sur son ancienneté dans la Mutuelle
et sur les conditions du crédit (montant, durée, taux, etc...).
Cette évaluation superficielle qui contribue à accroître le
risque de contrepartie encouru par la Mutuelle est principalement due au fait
que le montant des crédits accordés est relativement petit.
Ensuite, nous avons constaté que les employés
de la MUCECO accordent très peu d'attention, sinon aucune, aux risques
«mineurs» comme le risque de taux, le risque d'immobilisation ou
encore le risque de change. Pourtant nous savons que ces risques peuvent
ébranler la solidité financière de l'Etablissement et
provoquer sa faillite dans les cas les plus extrêmes.
-2- Les difficultés liées à la
couverture des risques
Nous avons également constaté que les
techniques de couverture des risques mise en oeuvre par la MUCECO
(sûretés et assurance), sont assez limitées.
En effet, lors de l'évaluation des sûretés
offertes par les demandeurs de crédit (appareils
électroménagers, véhicules, etc...), les financiers de la
Mutuelle qui descendent sur le terrain n'ont pas toujours l'expertise
nécessaire pour estimer la valeur réelle de ces biens. Ils se
contentent le plus souvent de regarder leurs factures d'achat et de les mettre
en marche s'il s'agit des machines. Cette attitude aboutie la plus part du
temps à une surévaluation des garanties et à une
accroissement des risques encourus par l'Etablissement.
Le contrat d'assurance souscrit par les demandeurs de
crédit comporte quant à lui deux principales limites:
· Premièrement, ce contrat d'assurance ne couvre
les clients de l'EMF qu'en cas d'incapacité et/ou de
décès. Il en découle que face à un emprunteur
défaillant qui serait capable et vivant, la MUCECO ne devrait pas
compter sur une quelconque indemnité de l'Assureur pour rentrer en
possession de tout ou partie des sommes qui lui sont dues par ce client.
· Deuxièmement, l'indemnité versée
par l'Assureur à l'EMF en cas de sinistre (décès,
incapacité permanente, etc...) est soumise à conditions. Ces
conditions stipulent entre autres que l'assuré n'est pas couvert s'il
décède pendant le premier mois de couverture ou alors s'il se
suicide.
Nous avons constaté que ces limites du contrat
d'assurance qui contribuent à fragiliser la couverture de l'EMF ne sont
pas prises en compte par le personnel de la MUCECO. En effet, l'Etablissement
n'intègre pas ce risque supplémentaire dans ses calculs.
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