-3- La procédure de recouvrement des
créances
Cette procédure est engagée lorsque
l'emprunteur n'a pas payé ou ne paye pas normalement les
mensualités du crédit que l'EMF lui a octroyé. Elle
comprend trois étapes et à chacune d'entre elles, l'Etablissement
doit faire intervenir des moyens coercitifs à l'égard de
l'emprunteur. Ces étapes sont respectivement :
La procédure amiable : Dans
cette première étape, le recouvrement est effectué
grâce à un AVI signé au préalable par la Banque
domiciliaire du compte de l'emprunteur. Cet AVI suppose que la Banque du
débiteur doit prélever les mensualités du crédit et
les mettre à la disposition de l'EMF. Le recouvrement peut aussi
consister en une délégation de salaire pour les employés
qui touchent leur salaire directement à la source.
La procédure
précontentieuse : Cette deuxième étape est
déclenchée suite à la constatation de plus de deux traites
impayées par le client. Elle se traduit par des appels à l'ordre
à travers des lettres de relance, des convocations, des ATD, ou des
mises en demeure. Mais aucune poursuite judiciaire n'est engagée
à ce niveau.
La procédure contentieuse : A
cette étape, l'EMF engage des poursuites judiciaires contre son client.
Si le bon droit de l'Etablissement est reconnu, le juge peut rendre, à
sa demande, une injonction de payer sans que les deux parties ne soient
convoquées au tribunal. Dans cet acte, tout doit être
précisé : Le montant de la dette et éventuellement les
frais si le juge l'a décidé ainsi. Si le débiteur ne paie
pas ou s'il n'a pas contesté dans le délai prévu,
l'exécution de la décision de justice pourra se faire par voie de
saisie. Il existe deux types de saisies à savoir :
- La saisie attribution : c'est le
« gel », sur le compte bancaire du débiteur, de la somme due
et des frais de recouvrement.
- La saisie
vente : c'est
la vente des biens du débiteur (meubles, véhicules, etc...) et/ou
la réalisation des garanties. (14)
Après avoir présenté la procédure
de recouvrement des créances, il serait opportun pour nous de nous
appesantir sur la procédure de traitement des créances
douteuses.
-4- Le traitement des créances douteuses
Le Règlement COBAC EMF 2002/18...Relatif à
la comptabilisation et au provisionnement des créances douteuses
prévoit les conditions de comptabilisation et de provisionnement des
créances en souffrance, des créances irrécouvrables et des
engagements par signature douteux.
L'Article 1er de ce règlement
stipule que les créances en souffrances sont constituées des
créances immobilisées, des créances impayées et des
créances douteuses.
Les créances
immobilisées : sont des créances échues
depuis plus de 45 jours mais dont le recouvrement final, sans être
compromis, ne peut être effectué immédiatement ; Pour
les crédits de campagne, ce délai est porté à plus
de 90 jours.
Les créances impayées :
sont des sommes non payées à l'échéance normale.
Les créances douteuses : sont
des concours de toute nature, même assortis de garantie, qui
présentent un risque probable de non recouvrement total ou partiel.
Les créances
irrécouvrables : sont des créances dont le non
recouvrement est estimé certain après épuisement de toutes
les voies et moyens amiables ou judiciaires, ou pour toutes autres
considérations pertinentes.
Les engagements par signature douteux :
sont les engagements comptabilisés hors bilan qui présentent un
risque probable ou certain de défaillance partielle ou totale du donneur
d'ordre lors de leur réalisation.
Le traitement de ces différentes créances
consiste à les comptabiliser, puis à les provisionner.
-A- La comptabilisation
Les créances en souffrance, les créances
irrécouvrables et les engagements par signature douteux sont
comptabilisés conformément aux principes suivants :
Les créances immobilisées et les
créances impayées sont enregistrées aux comptes
prévus à cet effet. Toutefois, pour tenir compte des
délais techniques de recouvrement, les Etablissements assujettis peuvent
procéder au déclassement des créances devenues
impayées 15 jours après chaque échéance
concernée.
Les impayés constatés seront apurés au
fur et à mesure de leur paiement ; en tout état de cause, si
le plus ancien des impayés imputés à un même
débiteur remonte à plus de 45 jours ; ils subiront le
traitement appliqué aux créances douteuses. Pour les
crédits de campagne ce délai est porté à plus de 90
jours.
Les créances immobilisées et impayées
sortent de leur compte d'origine dès qu'elles sont
considérées comme douteuses ; elles sont alors suivies dans
le compte de «créances douteuses» relatif à chaque
classe.
Les intérêts et commissions ne sont
enregistrés dans les comptes de produits que s'ils sont effectivement
perçus, ainsi :
Les écritures de comptabilisation des
intérêts et commissions enregistrées avant le
déclassement en créances immobilisées, en créances
impayées ou en créances douteuses sont contre-passés dans
le cas où les produits concernés n'ont pas été
effectivement perçus ; ces produits font alors l'objet d'un
enregistrement dans des comptes de hors bilan.
Les intérêts générés par
les créances immobilisées, les créances impayées et
les créances douteuses non réglés ne sont pas
comptabilisés dans les comptes de produits ; ils doivent être
enregistrés dans des comptes de hors bilan.
Les créances irrécouvrables doivent être
passées en pertes pour l'intégralité de leur montant. La
totalité des provisions antérieurement constituées sur ces
créances devra être reprise le cas échéant.
Les engagements par signature sont extraits de leur compte
d'origine dès qu'ils sont considérés comme douteux, ils
sont alors suivis dans le compte «d'engagements douteux».
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