III.4. L'IMPACT ENVIRONNEMENTAL DES DECHARGES URBAINES
A KINSHASA
L'état de gestion des décharges urbaines
à Kinshasa génère des impacts négatifs directs sur
l'environnement et sur la morphologie urbaine. Ces effets peuvent être
résumés comme suit :
> Pollution de l'atmosphère et dégagement des
odeurs nauséabondes dues notamment aux vapeurs de méthane
provenant des décharges et de brulage des déchets ;
> Pollution chimique et biologique des ressources en eau
qui deviennent un milieu propice à la reproduction des moustiques et de
la vermine, et représente ainsi une menace pour la santé, soit
directement à travers leur consommation, soit indirectement à
travers la consommation de produits agricoles irrigués avec des eaux
polluées ;
> Dégradation de l'esthétique de la ville et
immobilisation des terres productives en raison de la présence de
produits non biodégradables (exemple : sachets en plastique,
déchets de démolition, etc...) ;
> Libre accès, à la décharge, des
animaux notamment le gros bétail, ce qui le conduit à
ingérer des matières solides et toxiques ;
> Le sous sol de la zone de la décharge urbaine peut
indiquer des failles sur ce site par lesquelles les eaux de surface/lixiviat
pourraient s'infiltrer. Les analyses faites dans la décharge de la ville
de Tanger ont montré une contamination des eaux souterraines en
particulier par le cadmium, le plomb et le chrome en provenance de la
décharge (Plan de gestion des Déchets solides ville de Tanger :
Ministère de l'Aménagement du territoire, de l'eau et de
l'environnement et la Coopération technique Allemande (2006) rapport
provisoire;
> Le sol peut également monter une pollution avec
des métaux lourds, surtout avec le nickel, le cadmium, le chrome, le
zinc et le fer. Selon les caractéristiques des polluants, la pollution
des sols est plutôt à la surface (As, Zn), ou au contraire elle
pénètre dans les sols (Cd).
Les impacts et nuisances environnementales concernent surtout
les anciennes décharges non étanches et non
contrôlées.
De très nombreuses décharges industrielles et
urbaines ont été oubliées en zone rouge et lors de la
reconstruction après les guerres mondiales, de nombreuses
décharges ont pu recevoir des gravats mal triés pouvant contenir
des munitions non explosées. Les décharges émettent du
méthane puissant Gaz à effet de serre, et elles peuvent
brûler, voire exploser. Il faut dans ce cadre différencier
décharges compactées, inondées, ou couvertes d'une couche
d'argile et celles qui ne sont pas compactées ; ces dernières, en
raison du taux d'oxygène de l'air qui y circulent permettent une
dégradation aérobie qui ne produit que très peu de
méthane, à la différence des décharges
compactées
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Entre autres maux, la collecte et l'élimination des
décharges ne sont que dans de rares occasions assurées et
constituent des facteurs aggravants de la dégradation de l'environnement
urbain. Les décharges jonchent les chaussées, obstruent les
caniveaux empêchant l'écoulement des eaux usées ou
pluviales, se consument souvent lentement en provoquant l'émanation de
certains gaz nocifs. Pour la ville de Kinshasa, la gestion des décharges
souffre de multiples contraintes comme :
+ le manque de données fiables sur les flux produits ;
+ le relief accidenté de certains quartiers
périphériques qui accueillent une population démunie ;
+ l'insuffisance de voirie limitant la circulation automobile
;
+ l'allongement des distances en raison de l'extension des
quartiers ;
+ le recouvrement partiel de la taxe ou de la redevance de
collecte, insuffisante pour assurer les coûts de fonctionnement ;
+ l'insuffisance, voire la suspension, des subventions de l'Etat
;
+ l'absence de schéma local de gestion de
l'environnement urbain ; + la multiplication des acteurs de la collecte (ONG,
PME, services
techniques) sans coordination, ce qui complique la mise en
place
d'objectifs précis ;
+ l'absence d'une réglementation locale et de textes
juridiques.
La mauvaise gestion des décharges urbaines dans la
ville province de Kinshasa peuvent entrainer une dégradation des
écosystèmes et du sol (p. ex. érosion, compaction,
changements dans le drainage, etc.). La dégradation du sol est
particulièrement problématique lorsque les sols sont fins ou
faibles ou ont des cycles de drainage et de fertilité complexes. Les
pluies torrentielles et les pentes abruptes posent également
problème. Tout ceci conduits aux diverses inondations qui sont
rencontrées lorsqu'il ya des pluies qui s'abattent dans la capitale
entrainant une défiguration du relief et de la morphologie de la
ville.
Dégradation de l'esthétique de la ville et
immobilisation des terres
productives en raison de la présence de produits non
biodégradables (exemple : sachets en plastique, déchets de
démolition, etc.
Dans la ville de Kinshasa, l'élimination des
déchets se limite à la collecte primaire assurée par des
associations, des ONG ou des PME. La collecte secondaire, souvent sous la
responsabilité des services techniques du PNA, est mal assurée
par manque de matériels roulants adaptés opérationnels. Le
site de regroupement à la périphérie de quartiers est
alors l'exutoire final qui, compte tenu de l'extension de la ville, se retrouve
au milieu de nouvelles zones d'habitation.
Les activités des décharges urbaines peuvent
influer sur l'environnement humain et naturel par le fait que :
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? Des conflits ayant trait à l'utilisation des terres,
aux activités et aux infrastructures actuelles ou prévues (tant
« légales » qu'« illégales ») peuvent
survenir ;
? Des nuisances (p. ex. bruit, mauvaises odeurs,
poussières en suspension, trafic), des risques pour la santé
(transmission de maladies) et des risques d'accidents peuvent découler
de l'initiative ;
? Une dégradation du sol (p. ex. stabilité,
structure, caractéristiques de drainage, etc.) et l'érosion
peuvent survenir ;
? Une dégradation des écosystèmes et des
habitats peut se produire, surtout si le sol est dénudé ou si on
enlève la végétation.
? La qualité de l'eau (tant de surface que souterraine)
peut diminuer et la santé des écosystèmes aquatiques peut
s'en trouver dégradée en raison d'une sédimentation
accrue, de l'eutrophisation et du ruissellement possible des déchets.
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