I.4.6. Le compostage
Le compostage permet de fournir un matériau de bonne
qualité et sans danger pour l'agriculture. Après
élimination du maximum d'éléments dégradables
(à la main, par déferrailleur magnétique, etc...) les
ordures sont broyées de préférence puis
décomposées et stabilisées, ce qui donne le compost
employé comme engrais dans l'agriculture. L'aérobiose
(décomposition par l'air) est reconnue plus hygiénique que
l'anaérobie (la décomposition en l'absence de l'air) ; en effet,
les températures élevées atteintes permettent d'assurer
une élimination quasi-totale des germes pathogènes (à 60
ou 70°). Les inconvénients liés aux mouches, aux microbes,
aux odeurs, sont limités, mais le compost doit aussi répondre
à des impératifs de qualité et de prix.
Le compostage par fermentation naturelle dite « lente
» consiste à retourner les tas tous les dix jours le premier mois,
puis une fois par mois les mois suivants. Après chaque retournement se
produit une brusque élévation de température
provoquée par l'activité des bactéries. Les
procédés de compostage accéléré sont
multiples, mais se distinguent par l'utilisation de tours, silos, cylindres,
etc. dans lesquels sont entreposées, pendant une courte période,
les ordures, arrosées ou oxygénées artificiellement. Des
tirages, broyages, criblages préliminaires permettent d'obtenir un
matériau homogène ; ils peuvent également améliorer
la fermentation naturelle.
Le compostage accéléré se complète
de fours ou d'une décharge pour les refus de compostage (plastiques,
grosses quantités des papiers, débris
d'électroménagers etc.). C'est un procédé
relativement couteux employé quand il y a une demande de compost, alors
que le terrain disponible est rare.
1. Le procédé Bangalore
Il est fait usage de fosses ou de tranchées, et la
masse d'ordures n'est pas retournée pendant toute la durée du
compostage, qui dure de quatre à six mois. Si la nappe phréatique
est trop près de la surface pour permettre l'emploi de fosses, les
matériaux sont entassés sur le sol et brassés au bout d'un
mois. Le procédé de Bangalore utilise les ordures, le fumier et
même les excrétas comme matières pour les composts. Les
différentes étapes à prévoir sont les suivantes
:
1) En se servant d'un râteau à long manche, on
étend sans tasser sur le fond de la fosse une couche d'ordures
(contenant de préférence des matériaux grossiers qui
permettent une meilleure aération).
2) Au bout de quelques jours, la température de la
masse doit s'établir autour de 60°C et s'y maintenir pendant
très longtemps. Les tranchées sont parfois recouvertes d'une
couche de terre de 5 cm pour prévenir l'éclosion des mouches ;
3) Après quatre à six mois, la masse s'est
transformée en un humus qui peut être retiré de la fosse
et déposé sur le sol ou passé au crible pour obtenir un
produit de la finesse désirée par les usagers.
|