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La gestion des décharges à  Kinshasa et l'aménagement durable de l'espace urbain

( Télécharger le fichier original )
par Holy HOLENU MANGENDA
Université libre de Kinshasa - Diplôme d'études approfondies 2012
  

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I.4.2. Les décharges non contrôlées

La décharge non contrôlée est souvent la seule solution à la portée des petites collectivités, pauvres et isolées

Elle peut cependant être améliorée de diverse façon :

? Par un choix judicieux du site : les décharges non
contrôlées induisent une contamination bactériologique très limitée dans l'espace. Refermant de nombreux éléments minéraux qui peuvent être mis en solution par la fermentation anaérobie et par la circulation de l'eau, les décharges sont à l'origine d'une pollution chimique (azote ammoniacal, fer et autres métaux, importante qui, dans un sol moyen en ce qui concerne la perméabilité, se ferait sentir jusqu'à une centaine de mètres.)absence d'odeur et de risque de transport aérien par le vent vers des habitations et de contamination des nappes phréatiques utilisées pour l'alimentation en eau potable.

? Par une protection autour de la décharge : une plantation
d'arbustes et d'arbres peut être plus efficace qu'une palissade.

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Dans un premier temps, les dépôts se feront en faible épaisseur. Un régalage et un recouvrement des ordures seront effectués chaque semaine.

Dans les années 60, lorsque Kinshasa n'était pas encore millionnaire, l'élimination des déchets urbains ne posait pas de problème parce que la ville était dotée d'abord de décharges de transit équipée des bacs à ordures, ensuite des décharges finales (comme la ferme de Bouc) le long du fleuve à l'actuel emplacement du quartier général des Forces Navales. Or, il se fait que maintenant à Kinshasa, les transporteurs de déchets n'ont pas de sites appropriés pour éliminer leurs immondices en bonne et due forme. Même les sites qui abritaient jadis les décharges de transit ont été lotis anarchiquement par les autorités municipales (Lelo Nzuzi 2004).

Comme conséquence ; les ménages qui ont du mal à payer un pousse-pousseur pour évacuer des ordures, déversent leurs cargaisons à l'air libre (48% des ménages à Mombele, d'après Nsia, 2001), dans les cours d'eau (19,4% des ménages à Kimbangu, d'après Makangu, 1999), etc. De leur côté, les camionneurs et pousse-pousseurs affichent les mêmes comportements lorsqu'ils ne trouvent pas de preneurs d'ordures. Ils vident leurs contenus dans les décharges non contrôlées situées soit dans la ville, soit à quelques distances de l'agglomération. Et, comme le métier de chiffonnier ne fait pas vivre son homme, les déchets s'entassent scandaleusement dans des décharges non contrôlées pendant des mois voire des années avant d'être évacués par une sporadique opération `Kin-Bopeto'.

En effet, Kinshasa en compte plusieurs sans niveau de contrôle de récupération, ni de contrôle de feu, sans matériau de couverture, sans compactage mécanique ni nivelage de déchets. Ici, les déchets sont carrément abandonnés à eux-mêmes : les eaux superficielles et de la nappe phréatique sont contaminées, les sols sont pollués, les insectes prolifèrent, les rongeurs et les animaux errent, les odeurs nauséabondes se dégagent, les germes pathogènes se développent, les fumées sont permanentes, etc... (Lelo Nzuzi 2004).

En effet, lors des différentes décentes sur le terrain (septembre 2009-octobre 2010), il a été dénombré 1061 décharges anarchiques sur toute l'étendue de la ville de Kinshasa et qui créent des sérieux problèmes liés à son environnement et à la morphologie urbaine.

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Photo 2 : Les décharges non contrôlées à Kinshasa

Source : Photo Holy (2010) I.4.3. L'incinération

Les ordures sont en grande partie combustibles. L'incinération est envisagée comme moyen de leur élimination. La technique artisanale rencontre beaucoup de difficultés parce que :

? Seuls les papiers sont inflammables ;

? D'autres ordures comme des verres cassés et les produits métalliques sont parfaitement inertes ;

? Des matières plastiques qui dégagent beaucoup de chaleur s'incinèrent une fois portées à hautes températures.

Parmi les outils utilisés à l'incinération moderne des ordures ménagères, on peut citer les fours fixes, les fours tournants et les fours à grille mobile.

A Kinshasa à l'époque coloniale, le caractère biodégradable des déchets des marchés communaux et les difficultés de les évacuer quotidiennement tous les après-midi, après chaque fermeture, avaient conduit les autorités communales à implanter de petits fours incinérateurs sur le site pour brûler les immondices. A cette époque, les déchets n'étaient pas composés de grandes quantités de matières en plastique. Aujourd'hui, cette pratique polluerait probablement davantage l'air avec l'incinération de sachets plastiques qui produisent des gaz à effet de serre. Cette pratique n'existe plus (Lelo Nzuzi, 2008).

La seule et l'unique expérience post-coloniale d'implantation d'un four incinérateur public date de 1999 avec l'Hôtel de Ville de Kinshasa. Il était à briques réfractaires avec une capacité de 8 m3. L'Hôtel de Ville l'avait construit à proximité de l'espace maraîcher du pont Kiyimbi à Matete avec pour objectif de brûler les rébus des déchets ménagers déposés auprès des maraîchers. Pendant les essais, cette pratique d'élimination gêna davantage la population avec des rejets toxiques dus au mauvais brûlage. Du coup, elle

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s'affola de la pollution et l'expérimentation s'arrêta. Abandonné, le four sera démoli quelques années après par les lotisseurs anarchiques qui sont venus implanter des magasins sur le site (Lelo Nzuzi op.cit). En ce qui concerne les ménages et les vendeurs de rue, ils incinèrent régulièrement leurs déchets après les travaux collectifs de salubrité.

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