VI.
COMPLICATIONS DU DIABETE SUCRE
Elles sont de 3 ordres :
- Infectieuses
- Complications aiguës ou les décompensations
diabétiques.
- Complications chroniques
VI.1. Complications infectieuses
Il existe une susceptibilité accrue aux infections
communes dans le diabète sucré. Certaines maladies infectieuses
surviennent plus fréquemment ou de manière plus
sévère chez les patients diabétiques. (35)
a. Infections peu sévères mais
fréquentes :
· candidose cutanéo-muqueuse
· vulvo-vaginite
· balanites
· etc.
b. Infections moins fréquentes mais
sévères :
· otite externe : nécrotique, très
invasive mais souvent peut symptomatique.
· Mucormycose rhinocérébrale : peut se
compliquer d'une atteinte des nerfs crâniens et de thrombose des sinus
caverneux.
· Cholécystite ou pyélonéphrite
emphysémateuse à germe gram négatif et anaérobies.
· Les infections des tissus mous au niveau du pied
(redoutable : amputation).
· Ostéomyélites
· Les bactériuries asymptomatiques : 2-4 fois
plus fréquentes chez les femmes diabétiques que dans la
population générale. Elles se compliquent plus souvent de
pyélonéphrite.
· Les infections respiratoires à pneumocoque et
par le virus influenzae.
· La tuberculose pulmonaire : elle suit le
diabète et celui-ci également aggrave l'infection. (15, 5, 24,
8)
VI.2. Complications aiguës
Les complications aiguës sont :
· Décompensation acidocétosique
· Décompensation hyperosmolaire
· Le coma acido-lactique
· Hypoglycémie
Comparaison de décompensation diabétique
Décompensation
|
Acidocétosique
|
Hyperosmolaire
|
-Type de diabète
-Installation
-Glycémie (mg/dl)
-pH
-[HCO3] (meq/l)
-Cétonémie
-Osmolalité (mosm/kg)
|
Type 1
Rapide (heure, jour)
>250
< 7,3
< 15
>5
< 330
|
Type 2
Lente (jours, semaines)
>600
>7,3
>20
<5
>330-350
|
Source (5)
VI.3. Complications chroniques du diabète
Elles sont deux : la macroangiopathie, spécifique,
n'apparait pratiquement jamais en absence du diabète. La
microangiopathie non spécifique du diabète. Cependant, elle se
manifeste plus fréquemment et plus précocement chez les
diabétiques. (5)
a. Complications
microangiopathiques
Elles intéressent les artérioles et les
capillaires et sont donc diffuse à tout l'organisme. Cliniquement, elles
s'expliquent principalement :
v Au niveau des yeux (rétinopathie), elle
représente une cause majeure de malvoyance et de cécité.
C'est la complication la plus fréquente du diabète.
v Au niveau des reins (néphropathies) : elle est
la cause principale d'insuffisance rénale en occident.
v Au niveau des nerfs (neuropathie) prennent des formes
cliniques multiples et sa pathogénie relève aussi des
différents mécanismes. L'on distingue :
o Polyneuropathies distales : paresthésies
(fourmillement), dysesthésies (démangeaison sensation de froid,
de chaud) ou des douleurs à exacerbations nocturne.
o Mononeuropathie : caractérisées par des
déficits moteurs et des douleurs à exacerbations nocturne.
v Les neuropathies autonomes : elle touche les fibres
amyéliniques des systèmes ortho et parasympathiques. Elle peut
entrainer des dysfonctionnements des différents organes et
systèmes de façon variables au cours de l'évolution de la
maladie. On distingue :
o La neuropathie autonome cardio-vasculaire (NAC) : peut
se manifester par une hypotension orthostatique, un oedème aux membres
inférieurs ; peut être responsable d'une ischémie
cardiaque silencieuse ou d'un infarctus indolore.
o La neuropathie autonome gastro-intestinale : peut
intéresser tout le tube digestif (reflux gastro-oesophagien,
gastroarésie, diarrhée profuse, hydrique alternant avec la
constipation) leur traitement est symptomatique.
o La neuropathie autonome vésicale : baisse de la
sensibilité vésicale avec retard du besoin d'uriner, espacement
des mictions, par fois rétention urinaire avec globe vésicale et
une incontinence par regorgement.
o La neuropathie autonome génitale : se manifeste
par une éjaculation rétrograde (donc une infertilité)
à cause de l'atteinte du sphincter interne ou par une impuissance.
v Le pied diabétique : environ
15% des patients diabétiques pourront présenter un jour ou
l'autre une plaie plantaire et environ 20% d'entre eux finiront par être
amputés. Ces lésions sont donc non seulement un réel
problème médical, mais aussi socio-économique. Sa
pathogénie a trois composantes neuropathique (somatique et autonome),
vasculaire (les artériopathies) et infectieuse. Les neuropathies ainsi
que les artériopathies faisant le lit de l'infection. (15, 5, 24, 8).
b. Complications macroangiopathiques
La macroangiopathie est également retrouvée dans
la population non diabétique. Chez les diabétiques, elle est tout
simplement plus précoce, plus fréquente, plus
sévère, plus diffuse et atteint de la même façon
homme et femme. (15,5)
Elle complique principalement le diabète de type 2 en
raison de la synergie des autres facteurs de risque vasculaire souvent
associés à ce type de diabète sucré.
L'hyperglycémie chronique, l'hyperinsulinisme et /ou
l'insulino-résistance sont évoqués dans sa
pathogénie(5)
Sur le plan clinique, ces complications se manifestent
principalement par des maladies coronariennes, des AVC et des artérites
des membres inférieures. 75% des diabétiques de types 2 et 30%
des diabétiques de type 1 meurent par ces complications vasculaires. (5)
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