2. Symptomatologie
a. Phase préclinique
Elle est silencieuse et peut durer des mois ou des
années. Cependant, au cours de cette période, l'on peut
détecter une série d'auto-anticorps ainsi qu'une diminution
progressive de la sécrétion d'insuline. Pendant cette phase,
même si la glycémie est encore normale, le processus
auto-immunitaire est en cours ; l'on peut déjà mettre en
évidence une diminution progressive de la réponse insulinique
précoce à l'injection intraveineuse de glucose. Quant 80-90% des
cellules â sont détruites, une hyperglycémie apparait et la
maladie devient symptomatique. (15, 5, 24)
b. Phase clinique
Chez l'enfant ou l'adolescent, l'apparition de la maladie est
souvent brutale, c'est un « coup de tonner dans un ciel
serein ». C'est un sujet qui était jusque là en
parfaite santé et qui brutalement présente une polyurie, une
polydipsie et un amaigrissement malgré la polyphagie.
La polyurie peut aller de 5-10 litres/ jour. Il s'agit d'une
diurèse osmotique liée à la glycosurie. Elle est
compensée par une polydipsie d'égale amplitude. Le patient est
obligé de se lever plusieurs fois la nuit pour boire et uriner. Cette
fuite urinaire de glucose est une déperdition énergétique
qui conduit à la perte de poids. Le sujet ne parvient pas à la
compenser malgré un certain degré de polyphagie. Si elle n'est
pas reconnue à temps et prise en charge, cette situation évolue
vers une acidocétose. (5, 24)
Chez l'adulte, les symptômes sont les mêmes mais
parfois, leurs installation est plus progressive que chez les enfants. Il peut
même arriver que le diabète de type 1 prenne la forme d'un
diabète de type 2 ; mais l'âge du sujet, son état
nutritionnel, l'absence des antécédents familiaux de
diabète, l'absence de réponse au traitement orale ou
l'association à d'autres maladies auto-immunes doivent faire penser
à une forme particulier du diabète auto-immun d'évolution
lente : Latent Auto-immune Diabete in Adult (LADA). (15, 5)
B.
DIABETE DE TYPE 2
1. Etiopathogenie
Le diabète de type 2 résulte de la conjonction
de plusieurs gènes de susceptibilité, dont l'expression
dépend de facteurs d'environnement, au premier rang desquelles, la
consommation excessive de graisses saturées et de sucres rapides et la
sédentarité. L'insulino-déficience responsable de
l'hyperglycémie du diabète de type 2 est
précédée par 10 ou 20 ans d'hypersécrétion
insulinique (hyperinsulinisme) secondaires à une
insulino-résistance des tissus périphériques. L'anomalie
métabolique fondamentale qui précède le diabète de
type 2 est l'insulino-résistance. (15)
1.1. Facteurs génétiques
Il existe un contexte héréditaire très
riche. Des antécédents familiaux de diabète type 2 sont
trouvés chez plus de la moitié des parents ; à
l'inverse, le risque de devenir soit même diabétique, si l'on a un
parent diabétique de type 2, est d'environ 40%. Si les deux parents le
sont, ce risque est de 70%. Un antécédent familial de
diabète constitue donc un facteur de risque important de
développer la maladie. Il est très probable que le mode de cette
hérédité soit polygénique, mais il n'est pas connu.
(35,15, 5, 24,8)
1.2. Facteurs environnementaux
Obésité : dans
des populations diverses, l'on a observé une relation étroite
entre la prévalence de l'obésité et celle du
diabète sucré. Le diabète de type 2 est associé
à une obésité dans 70-80% de cas. Le principale et le plus
puissant facteur prédisposant est l'obésité de type
androïde. L'effet diabétogène provient du fait que
l'obésité induit ou aggrave une insulino-résistance
préexistante. (5)
Sédentarité : la
sensibilité à l'insuline est améliorée par des
exercices réguliers. Cet effet est non seulement protecteur sur le
développement du diabète, mais fait également partie
intégrante du traitement de la maladie. (15, 5, 24,8)
2. Physiopathologie
Les mécanismes physiopathologiques du diabète
type 2 sont complexes. L'hyperglycémie est la conséquence de
l'association de deux anomalies interdépendantes : une
insulino-résistance et une perturbation de
l'insulino-sécrétion ; mais ou ne sait pas affirmer avec
certitude quelle est l'anomalie primitive. (15)
2.1. Insulino-résistance
Il existe une résistance à l'action de
l'insuline au niveau de ses organes et tissus cibles : le foie, les
muscles squelettiques et le tissu adipeux. Elle se manifeste en pratique par
une surproduction de glucose par le foie (néoglucogenèse)
à l'origine de l'hyperglycémie à jeun ; une
diminution des capacités de captation de glucose par les muscles
(compensée par l'hyperglycémie) et une lipolyse
exagérée avec élévation du taux d'acides gras
libres plasmatiques. (5)
Cette insulino-résistance résulterait des
mutations au niveau des récepteurs insuliniques d'un de nombreux
effecteurs responsables de la transmission cellulaire du signale insulinique,
des transporteurs de glucose ou même des enzymes impliques dans le
métabolisme intracellulaire du glucose. Des facteurs
hémodynamiques tels que la diminution de l'action vasodilatatrice de
l'insuline sur les capillaires musculaires des patients diabétiques
et/ou insulino-résistance ont été incriminés. (15,
5)
2.2. Insulinopénie relative
Dans le diabète de type 2, il existe toujours une
insuffisance de sécrétion d'insuline compte tenu du niveau de la
glycémie. C'est donc une carence relative. Ce trouble est
évolutif inéluctable, s'aggravant avec l'âge et la
durée du diabète, jusqu'à conduire au maximum au
diabète insulino-nécessitant.
En effet, aux stimuli hyperglycémiques, la
réponse insulinique précoce est diminuée très
tôt dans l'évolution de la maladie alors que l'amplitude de la
réponse tardive est conservée plus longtemps car le stimulus
hyperglycémique plus marqué permet de comparer le déficit
sécrétoire. C'est un dysfonctionnement â qui est à
la base. (5) Des perturbations de l'insulino-sécrétions sont
également présentes très tôt dans l'histoire
naturelle du diabète type 2. Elles sont à la fois
génétiquement déterminer et acquise.
En résumé ; on a :
- Une perte de la phase précoce et dans les formes
sévères, un retard de la seconde phase de sécrétion
d'insuline en réponse à une stimulation glucosée (comme si
il existe un défaut de reconnaissance du glucose par les cellules
â).
- Un défaut de la pulsatilité de l'insuline.
- Une diminution du nombre totale des cellules â.
- Dépôts amyloïdes (constitués
d'amyline : un peptide de 37 acides aminés,
cosécrété avec l'insuline par les cellules â) au
sein des îlots dont l'accumulation pourrait interférer avec
l'exocytose.
2.3. Anomalies métaboliques associées au
diabète de type 2
Le diabète de type 2 est souvent retrouvé dans
le cadre du syndrome métabolique avec son caractère hautement
athérogène (syndrome métabolique : intolérance
au glucose ou un diabète de type 2) ; anomalie lipidique dont
l'hyperglycéridemie à jeun, une diminution du taux de HDL,
cholestérol et une hyperlipidémie post prandiale, une
hypertension artérielle, anomalie hémorrhéologique,
hyperuricémie.
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