1. Fournisseurs informels
Dans les milieux défavorisés, le recours
à la communauté, à la famille et aux amis compense le
manque de services appropriés des banques et du gouvernement. La
cohésion sociale se fait plus forte étant donné la
précarité de la situation financière des personnes. C'est
ainsi que l'emprunt se fait surtout à travers un membre de la famille ou
un voisin (Helms, 2006).
Par ailleurs, des systèmes de prêts et de
dépôts similaires entre eux ont été constatés
entre des régions éloignées et de cultures pourtant
différentes. C'est ainsi qu'au Ghana et au Mexique, des clubs restreints
s'organisent pour pouvoir accumuler les dépôts de plusieurs
membres afin de répondre à des besoins en liquidités
ponctuels d'un membre en cas de nécessité (Helms, 2006).
C'est sur ce principe que se fondent les ROSCAs (Rotating Savings and
Credit Associations) et les ASCAs (Accumulating Savings and Credit
Associations). Dans les deux systèmes, les intérêts
payés par les emprunteurs permettent de contribuer à la
croissance d'un capital commun accessible pour fins d'emprunt pour les membres
seulement (Yunus et Weber, 2007). De nombreuses ONG internationales et
IMF à travers le monde (CARE, Oxfam) utilisent des modèles
similaires pour améliorer les conditions de vie des femmes africaines.
Selon un rapport de CARE Organization (2011), ce groupe social se
situerait au centre de l'économie de leurs pays malgré sa
situation financière complexe :
Chapitre 3 : La microfinance 21
« Women are a cornerstone of African economic
development, providing an estimated 70 percent of agricultural labor and
producing between 78 and 90 percent of all food - and they do so on subsistence
and small land holdings, owning very little land or other productive
resources.»
CARE (2011, pg. 10)
2. Organismes non gouvernementaux
Les ONG ont rapidement pris le pas sur l'émergence de
la microfinance pour devenir pionnières dans le domaine (Holth,
2011). Elles allouent un certain montant de leur budget, ou
reçoivent un capital de gouvernements ou donateurs privés pour
créer un fonds d'emprunt microfinancier (Dingue, 2005). Dans
leur cas, ces montants s'inscrivent souvent dans l'accomplissement d'une
mission globale ou pour répondre à des besoins de
liquidités ponctuels d'une clientèle ciblée bien
précise, telle que les réfugiés climatiques ou politiques,
les personnes atteintes de maladies graves, etc. (Helms, 2006).
Certaines ONG se retrouvent à jouer un rôle de
banquiers informels dans certaines conditions, et il a été
constaté que les OBNL (organismes à but non lucratif) et les
institutions non financières offrant des services de microfinance
étaient moins efficaces (Hassan et Sanchez, 2009). De fait,
pour pouvoir s'adapter à la conjoncture économique dans une
perspective de pérennité, les IMF devraient être
indépendantes des subventions et des dons en étant
financièrement autosuffisantes, ce qui n'est pas le cas de beaucoup
d'ONG qui survivent principalement grâce à ce type de fonds
(Dingue, 2005). Cet aspect est particulièrement important pour
notre étude, puisque nous proposerons un modèle de tableau de
bord qui vise la mesure de deux objectifs : l'un est social et est
étroitement lié à la mission sociale de l'institution, le
second est financier et se veut être un soutien pour l'autonomie
financière de l'institution.
Les institutions de microfinance (IMF) formelles sont d'une
grande diversité de par leur fonctionnement et leur statut légal.
En effet, par institutions de microfinance on entend les
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