2. Environnement politique et économique
L'essor de l'industrie de la microfinance au Maroc a
démarré au milieu des année 90, grâce
à des acteurs majeurs comme le PNUD, l'USAID et le fonds Hassan II
(Amana, 2010). Sur le site de la FNAM47, nous pouvons voir
que sur ses 31 millions d'habitants, le Maroc comptait 820 000
clients actifs en microfinance en 2010, pour un emprunt moyen de
600$. La répartition de la clientèle est à 50/50
entre les milieux urbains et ruraux, certains auteurs notant une forte
concentration des IMF dans les grands villes (Reille, 2009).
Dans son rapport au CGAP, Reille (2009) discute de la
croissance exponentielle du secteur de la microfinance au Maroc entre 2003
et 2007. Le portefeuille de prêts du secteur a en effet
été multiplié par 11 avec une clientèle qui a
quadruplé sur la même période. La croissance aurait
été entrainée par 4 principales IMF : Zakoura, Al
Amana, Fondation des Banques Populaires et l'IMF dont nous étudions la
performance financière et sociale, à savoir la Fondep.
46 Magazine Jeune Afrique, article du 23 janvier 2013
« Maroc : un pas en avant pour le droit des femmes ». Lu
sur http://www.jeuneafrique.com/ visité le 6 février
2013.
47 Fédération Nationale des Associations de
Microcrédit http://www.fnam.ma/ visité le 6 février
2013.
Chapitre 5 : Études de cas 85
En 2007, le Maroc jouissait donc d'un secteur microfinancier
parmi les plus performants au monde. Il fut supervisé de 1999 à
2007 par le Ministère des Finances, responsabilité transmise
à la banque centrale et à Bank Al Maghrib par la suite. Ce
secteur a été supporté par le gouvernement marocain depuis
l'instauration de la Loi du Microcrédit promulguée en 1999, et
offrant un cadre légal pour le développement du secteur :
« Est considéré comme
microcrédit tout crédit dont l'objet est de permettre à
des personnes « économiquement faibles » :
? De créer ou de développer leur propre
activité de production ou de service en vue d'assurer leur insertion
économique;
? D'acquérir, de construire ou d'améliorer leur
logement;
? De se doter d'installations électriques ou d'assurer
l'alimentation de leurs foyers en eau potable.
Le montant du microcrédit (...) ne peut
excéder cinquante mille dirhams (près de 7500$ en 1999)
»48.
Dans un autre rapport au CGAP, Reille (2010) discute de la
crise du secteur à partir de 2007. Avec un déclin du portefeuille
d'emprunts et une dégradation de la qualité des portefeuilles, la
moyenne nationale du portefeuille à risque de plus de 30 jours (PAR30)
atteint des sommets de plus de 10%. Selon l'auteur, cette crise est due
à une croissance fragile et non durable, avec une mauvaise gestion des
coûts et des clients empruntant de plusieurs IMF à la fois.
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