CHAPITRE II : ANALYSE DES INSUFFISANCES DES POLITIQUES ET
DES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LA CORRUPTION
Section I : Analyse des insuffisances du dispositif et
des stratégies de lutte contre la corruption
La
volonté de mener des politiques vigoureuses en matière de lutte
contre la corruption est réellement établie au plus haut niveau.
Cela s'est traduit par la mise en place de nombreuses structures
étatiques au plan national et la ratification de plusieurs
traités relatifs à la lutte contre la corruption au niveau
régional et international. Cependant, ce dispositif de lutte contre la
corruption au niveau international, régional et national comporte
plusieurs insuffisances qui entravent sa mise en application. Notre analyse
portera sur les limites du dispositif sous régional, régional et
international (Paragraphe I), les insuffisances du dispositif national
(Paragraphe II) et la volonté politique de lutte contre la corruption
(Paragraphe III).
Paragraphe I : Les insuffisances du dispositif sous
régional, régional et international
Malgré la volonté politique affichée dans
les discours et l'adhésion du Burkina aux instruments internationaux et
régionaux, la corruption continue de s'installer durablement dans
l'administration. Cette situation est favorisée par
l'inefficacité du dispositif et des stratégies de lutte au plan
international et régional.
Ce dispositif, même s'il fournit un ensemble de normes
et de mesures visant à favoriser la coopération internationale et
régionale en matière de lutte anti-corruption, il invite
seulement les Etats à prendre des mesures visant à combattre la
corruption. Ce qui ressemble plutôt à des déclarations de
politique générale qui n'ont rien à voir avec les actions
concrètes de lutte sur le terrain.
Aussi, l'absence de coopération et d'entraide
judiciaire entre Etats aux fins des enquêtes et procédures
pénales relatives aux infractions relevant de certaines conventions
signées par les Etats ne favorise pas cette lutte. C'est le cas par
exemple des blanchiments des capitaux.
A cela s'ajoute la faiblesse du système judiciaire dans
nombre de pays en développement dont le n?tre, ce qui empêche la
mise en oeuvre des instruments internationaux et régionaux en
matière de lutte contre la corruption.
Les difficultés dans l'application des directives
internationales et régionales dans la lutte contre la corruption
s'expliquent aussi par la faible qualité des ressources humaines, le
manque de formation initiale et de recyclage des acteurs des services
judiciaires, financiers et fiscaux chargés de l'application des
textes.
Cependant, les clauses de conditionnalité dans les
accords de financement peuvent contraindre certains Etats en particulier le
n?tre à prendre des mesures vigoureuses dans la lutte contre la
corruption.
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