WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse sociopolitique de la crise de l'enseignement supérieur au Burkina Faso: Cas de l'université de Ouagadougou

( Télécharger le fichier original )
par SIDI BARRY
Université de Ouagadougou (UO) - DEA Droit Public: Option: Science Politique 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy
B. Le revenu

En effet, il est reconnu que les conditions matérielles d'existence à travers le capital économique et le patrimoine déterminent la conscience politique des individus et leur choix dans l'espace social et politique. Donc, la paupérisation de la masse estudiantine ne peut que favoriser l'émergence d'une identité, voire d'une conscience politique estudiantine et une mobilisation autour des revendications pour l'amélioration des conditions de vie.

Le faible capital économique et l'absence de biens matériels des étudiants a essentiellement pour conséquence une précarisation de leurs conditions de vie, d'étude et une montée des revendications. Ainsi, « Une véritable paupérisation s'est emparée de l'ensemble de la communauté universitaire, comparativement aux membres des secteurs public ou privé. Les plus vulnérables étant les étudiants, il n'est guère surprenant de les voir arpentant les pavés pour réclamer de meilleures conditions de vie et d'études. Une étude menée à l'ISSP montre que l'origine des étudiants a changé : alors qu'en 1995, les étudiants issus du milieu rural représentaient 32,1% des inscrits, ce chiffre est passé à 39,7% en 2005».45(*)

C. Difficultés d'accès au logement et à la santé

«Le mode de logement demeure un facteur important qui peut aggraver les difficultés d'adaptation à la vie de l'étudiant du fait que l'isolement ressenti risque d'entraver la bonne marche des études, soit favoriser l'équilibre de l'individu et par conséquent son efficacité au travail, en même temps que l'épanouissement de sa vie affective».46(*)

Malheureusement, la massification de l'enseignement supérieur a accentué le problème de logement des étudiants. En effet, l'accès à un logement décent est devenu un véritable « casse-tête » pour les étudiants dans une ville en pleine expansion comme Ouagadougou où le loyer mensuel d'une maison chambre-salon dans des quartiers proches de l'université, varie entre 15000 et 25000F. Ces prix qui ne sont pas loin de la bourse ne sont pas à la portée des étudiants qui préfèrent s'associer à plusieurs pour occuper une maison afin d'honorer le loyer mensuel.

Cette situation pousse les étudiants, dans leur majorité, à vivre dans les quartiers périphériques précaires appelés zones non-loties qui n'offrent aucune commodité (eau courante, électricité). Ces quartiers sont synonymes de précarité et surtout de vulnérabilité. C'est pour dénoncer cette précarité de logement que les étudiants à travers leur mouvement revendicatif, exigent régulièrement des autorités la construction de cités universitaires.

Cette crise du logement est d'autant plus préoccupante que les nombreuses cités sensées accueillir les étudiants sont non seulement éloignées du campus mais ont une faible capacité d'accueil obligeant souvent certains locataires à dormir à trois ou à quatre. Il s'agit là de ce qu'on appelle dans le jargon estudiantin «le système de cambodgien».

En effet, les résidences universitaires ne sont pas en nombre suffisant et selon le Centre National des OEuvres Universitaires(CENOU) : « A Ouagadougou, 7 cités d'une capacité d'accueil de 2500 lits sont fonctionnels dont la nouvelle cité universitaire de Kossodo d'une capacité actuelle de 752 lits et de 1500 lits à court terme».47(*)

De ce fait, l'accès au logement constitue un aspect assez important dans le vécu quotidien des étudiants comme en témoigne la persistance de cette revendication dans les plates-formes revendicatives des associations estudiantines ces dix dernières années.

Par ailleurs, l'accès aux soins a toujours été une préoccupation majeure des étudiants qui exigent une extension à l'ensemble des étudiants de la mesure de la prise en charge de 80% des frais des ordonnances qui, jusque-là, ne s'appliquait qu'aux boursiers. Mais les autorités après moult tractations avec les organisations estudiantines ont réussi à mettre en place une mutuelle de santé en vue de résoudre ce problème d'accès aux soins.

Aussi, n'est-il pas rare de voir les étudiants manifester et exiger un désengorgement des restaurants universitaires et une amélioration de la qualité et la quantité des repas. Il s'agit là des revendications dites « alimentaires » qui mobilisent toujours la majorité des étudiants. Et le slogan « pain et liberté pour le peuple » de l'ANEB en dit long sur l'importance que revêt la question de la restauration en milieu étudiant.

* 45 Pr Albert OUEDRAOGO, Dr Abdoulaye TRAORE : Etude sur les crises Universitaires : Etat des lieux et perspectives, Rapport provisoire, Ouagadougou, 2010. P14

* 46 KORBEOGO Gabin, Logiques sociales et participation à l'espace syndical étudiant : cas de la FLASHS, mémoire de maîtrise en sociologie, Université de Ouagadougou, Département de Sociologie, 1997 ; P38.

* 47 Centre national des oeuvres universitaires (CENOU), site web. http://www.cenou.bf; p.2, cité par Pr Albert OUEDRAOGO, Dr Abdoulaye TRAORE in Etude sur les crises Universitaires : Etat des lieux et perspectives, Rapport provisoire, Ouagadougou, 2010. P27

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway