PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET DEBLAYAGE
CONCEPTUEL
CHAPITRE I. CADRE THEORIQUE
Deux principales théories orientent notre recherche et
expliquent l'objet de cette étude. Il s'agit de :
· La théorie de la justice sociale de John
Rawls
· La théorie de l'Etat multinational
1. La théorie de la Justice Sociale de John Rawls
Chez John Rawls, la justice est un élément de
consensus politique de base qui assure la liberté et
l'égalité de tous sans tenir compte des considérations
culturelles et les convictions religieuses. Chez lui, la justice est la
première vertu des institutions sociales.
La justice permet d'évaluer toutes les valeurs. La
justice est un étalon de mesure permettant de concilier les valeurs
conflictuelles. Chez lui, il y a une conception publique de la justice. Cette
bonne conception publique est celle suivant laquelle les hommes, même
s'ils sont en conflits, partagent du moins les principes à partir des
quels leurs revendications peuvent être arbitrées.
Dans cet entendement, la justice doit être à la
base de toute démarche du politique, comme précédent tout
acte et tout acte la supposant.
Postulat de départ :
· La justice est une vertu cardinale : c'est ce dont
l'homme a besoin en premier ressort dans une société. Elle
devient une institution sociale
· Les hommes, sans tenir compte de race, sont des sujets
moraux. Il y a une primauté de la justice sur le droit (une justice
batie sur les valeurs centrales de l'homme).
Ceci veut dire que les hommes sont capables de produire des
institutions qui tiennent compte de leurs spécificités. Cette
société est perçue comme un système de
coopération en vue de l'avantage mutuel entre les personnes libres et
égales.
Pour lui, un ordre social juste est un ordre excluant deux
sacrifices :
· Le sacrifice des défavorisés au nom de
l'efficacité économique, c'est le refus du libéralisme
sauvage.
· Le sacrifice des plus favorisés au nom de la
justice sociale, c'est le refus du socialisme autoritaire.
Les principes de base dans la théorie de
justice sociale de John Rawls :
· Le principe d'égalité de
liberté
· Le principe de différence
2. Le principe de l'égalité de
liberté
Tout homme mérite par son essence un droit à un
système adéquat de liberté. Ce système doit
être égal pour tous. Il doit être obligatoirement semblable
à celui de tout le monde. Ainsi, chaque personne doit avoir un droit
égal au système le plus étendu de libertés de base
égale pour tous qui soit compatible avec le même système
pour les autres.
Ainsi, il y a des libertés de base :
§ Les libertés politiques : droit de vote,
droit d'occuper un poste politique
§ Liberté d'expression
§ Liberté des réunions
§ Liberté de pensée
§ Liberté de conscience
Ces libertés ne peuvent être violées pour
être compensées par des avantages économiques et sociaux
plus grands. On ne peut pas prétendre lutter contre les
inégalités de fait en portant atteinte aux libertés
fondamentales.
1. Le principe de différence
C'est un principe secondaire. Il a pour objectif de corriger
les prescrits du principe d'égalitarisme.
Les inégalités sociales doivent répondre
à deux conditions :
· Etre attachées à des fonctions et
à des positions ouvertes à tous, dans des conditions de juste et
d'égalité des chances,
· elles doivent apporter un plus grand
bénéfice aux membres les plus désavantagés de la
société.
Selon ce principe, on peut accepter une distribution
inégale dans la mesure où ceux qui possèdent plus
contribuent à l'enrichissement de ceux qui possèdent peu ou
rien.
Justification méthodologique
La position originelle et le voile d'ignorance
1. la position originelle
État dans lequel chaque participant décide des
principes de justice derrière le voile d'ignorance.
2. Le voile d'ignorance
Il est destiné à caché les faits sur
eux-mêmes. Situations sociales, talent qui pourraient obscurcir les
capacités d'arriver à un consensus.
Critique de cette théorie
Plusieurs critiques ont été formulées.
C'est notamment celle de BERTRAND GUILLARME, qui a pensé que la
théorie Rawlsienne est une simple continuité de la tradition
moderniste. Celle-ci aperçoit la notion de justice comme étant en
relation avec la distribution des droits individuelle.
Ainsi, il a définie la justice comme une assignation
impartiale des droits, une conception de la justice n'étant qu'une
spécification particulière de la nature de ces termes
impartiaux.
La deuxième critique explique ce pourquoi cette
théorie a été faite. Pour certains auteurs, la pertinence
de cette scientificité sied au fait de poser une base morale
exceptionnelle qui ne peut convenir qu'aux seules sociétés
démocratiques. Ainsi, Rawls cherche à résoudre une aporie
de la conscience démocratique ordinaire qui conçoit les exigences
de liberté et d'égalité comme antagonistes. Son but est de
présenter une conception de la justice qui généralise et
porte à un haut niveau d'abstraction la théorie du contrat social
de John Locke, de Rousseau ou encore de Kant.
L'adaptation de la théorie de justice sociale de
John Rawls à la situation de la Province du Bas-Congo
La théorie de John Rawls peut être
appliquée dans des nombreuses situations. Notamment dans le cas de BDK
en province du Bas-Congo. Le recours à la l'histoire politique de la RDC
nous en donne des indicateurs.
Le discours sociale et politique de BDK porte surtout sur les
injustices des différents gouvernements de Kinshasa sur les originaires
de la Province du Bas-Congo. Dans ce discours, l'injustice est
catégorique sur tous les secteurs. Cette théorie peut bien nous
amener à l'appliquer à l'analyse de ce discours et de l'objet
même de notre étude.
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