La gestion des déchets urbains est une obligation de
la mairie mais les producteurs des déchets y trouvent aussi leur part de
responsabilité. Toutes les populations sont impliquées dans la
collecte et quelque fois dans l'évacuation des déchets car ils
représentent des nuisances pour elles.
2.3.1. La gestion des déchets par les
ménages
Avant mars 2009, le système de gestion des
déchets est différent de celui pratiqué aujourd'hui car
avant cette date, la mairie ne disposait pas de matériels importants.
C'est en 2009 que la municipalité de N'Djaména a adopté un
nouveau système en lançant l'opération
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de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
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« N'Djaména Nadif35 » avec les
matériels qu'elle a acquis en mars 2009. Ce changement a
également modifié la participation des ménages dans ce
domaine.
2.3.1.1. L'organisation dans les quartiers avant
l'opération de « N'Djaména Nadif »
L'intervention des populations dans les quartiers en
matière de collecte des ordures ménagères s'effectuait
principalement à travers des comités d'assainissement (CA). Ces
comités sont apparus de façon spontanée dans les
différents quartiers de N'Djaména. Ils se sont constitués
grâce à la volonté des populations de s'organiser à
la carence des services municipaux en matière d'hygiène et
d'assainissement. Ces comités d'assainissement assurent la
pré-collecte des ordures des ménages puis les déposaient
à la décharge de transit. Dans chaque quartier se trouvaient des
décharges de transit construits en 199436. Certains
ménages déposent eux-mêmes directement leurs ordures dans
ces décharges de transit.
Les services municipaux s'en chargent donc d'enlever les
déchets déposés dans les décharges de transit puis
de leur évacuation vers la décharge finale. Ces comités
d'assainissement sont repartis comme indiqué dans le tableau
ci-après :
Tableau N°2: Nombre de
comités d'assainissement par arrondissement et par quartier
Source : Etude sur
l'amélioration de la gestion des déchets solides urbains à
N'Djaména.
A la tête de l'ensemble de ces comités
d'assainissement se trouve le Bureau de Coordination des Comités
d'Assainissement (BCCA).
Ces comités d'assainissement ne disposent pas de
matériels importants et sophistiqués. Les outils mis à
leur disposition sont très variables d'un comité à
l'autre. Dans la plupart des cas, ils ne disposaient que, de pousse-pousse,
brouettes, pelles, pioches, ballais, fourches, gants et masques pour effectuer
leurs travaux.
2.3.1.2. Après le lancement de «
N'Djaména Nadif »
Avec la nouvelle dotation en matériels, la mairie a
changé son système de collecte et d'évacuation des
déchets urbains. Cette innovation a permis la suppression des
décharges de transit qui étaient implantées dans les
quartiers. La présence des décharges de transit est aussi mal
ressentie par la population des quartiers, car ces décharges ne sont pas
vidées de façon régulière.
La municipalité a prévu 13 00037
bacs à ordures pour l'ensemble de la population de la capitale en raison
d'un bac à ordure par concession. Un bac à ordures devrait
être placé devant chaque concession où chaque ménage
pourra déposer quotidiennement ses ordures. Mais la disponibilité
actuelle de la mairie en bac à ordures est de 3 00038.
Certains ménages achètent eux-mêmes leurs bacs à
ordures. L'équipe de collecte de la municipalité passent de porte
à porte avec la benne pour enlever les ordures ménagères.
Les ménages sont chargés de déposer les déchets
qu'ils produisent dans les bacs à ordures placés juste devant
leur concession.
2.3.2. L'Organisation des autres producteurs de
déchets
La mairie de N'Djaména se limite seulement à la
collecte et à l'évacuation des déchets produits dans les
ménages et dans les marchés. Les autres producteurs de
déchets de la ville assurent eux-mêmes ce service mais ils
utilisent la même décharge contrôlée que la
municipalité.
2.3.2.1. La gestion des déchets par les
structures sanitaires
La gestion des déchets varie avec la taille et les moyens
de la structure sanitaire.
Les grands centres de santé : l'hôpital
Général de Référence National.
Les grands hôpitaux sont en effet équipés
d'incinérateurs dans lesquels sont éliminés tous les
déchets hospitaliers présentant des risques importants notamment
les seringues. Les autres déchets issus des salles des soins comme les
pansements, les champs opératoires, les sondes sont mis dans les sacs
plastiques et sont brulés au sein de l'hôpital.
37 Mairie de N'Djaména, 2011
38 Mairie de N'Djaména, 2011
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L'hôpital Général de
Référence National bénéficie du service de la
mairie pour l'évacuation des autres déchets. Comme il a une
capacité d'accueil de (500 lits)39, les malades
hospitalisés produisent des déchets. Le service de la
propreté a mis à sa disposition une trentaine de bacs à
ordures qu'il vient enlever le contenu chaque jour.
Les Hôpitaux de District et les centres de
santé urbains
En revanche, les petits établissements de soins ne
disposent pas d'incinérateur. Ils brûlent dans un four les
seringues usagées. Quant au reste de déchets, il est vidé
dans le dépotoir construit au sein de centre avec les autres
déchets ménagers sans autres précautions
particulières.
Etant donné les centre de santé urbain n'ont
pas la capacité d'hospitaliser les malades, ils retiennent certains
patients pour de courte observation, la production de déchets est donc
faible dans ces centres de santé. Environ trois lits sont
réservés à cette fin par chaque centre.
Les hôpitaux de district quant à eux, ils
disposent d'une capacité d'hospitaliser une dizaine de patients, les
déchets produits par ceux-ci sont évacués par les services
de la mairie.
2.3.2.2. La gestions des déchets par les
industriels
Aucune collecte des déchets solides industriels n'est
organisée. Chaque société se charge elle-même de la
gestion de ses déchets sans réglementations particulières.
Différents moyens sont utilisés par ces industriels pour traiter
leurs déchets :
-évacuation vers la décharge sauvage la plus
proche ; -incinération à ciel ouvert dans l'enceinte de la
société.
2.3.2.3. Dans les abattoirs frigorifiques de
Farcha
Les abattoirs de Farcha produisent 2 tonnes40 de
déchets par jour car ils ont une capacité de 1000 têtes par
jour41. De plus les cornes et les os qui sont brulés sur le
terrain de l'abattoir qui causent d'énormes nuisances surtout olfactives
aux occupants. Le sang et les eaux usées qui sont produits par
l'activité d'abattage, sont évacués dans le fleuve Chari
sans aucun traitement préalable. Les « cas dessaisis »,
c'est-à-dire les animaux présentant des signes de maladie et
considérés comme impropres à la consommation sont
incinérés après abattage.
2.3.2.4. La gestion des déchets par les
hôtels
Ne bénéficiant pas d'un service municipal de
collecte des déchets, les grands hôtels comme le Méridien
Chari, Hôtel Shangaï, ont recours aux services privés pour
évacuer les déchets générés par leurs
activités. Les déchets produits par les petits hôtels tels
que Asia Hôtel, Santana hôtel sont enlevés et évacuer
par les services de la mairie.
La municipalité est entrain de chercher à
récupérer l'ensemble du marché de service de collecte des
déchets urbains. A longue, elle envisage être monopole dans ce
domaine.
39Etude sur l'amélioration de la gestion
des déchets solides urbains à N'Djaména 40Etude
sur l'amélioration de la gestion des déchets solides urbains
à N'Djaména 41 Etude sur l'amélioration de la
gestion des déchets solides urbains à N'Djaména
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Tous ces producteurs de déchets qui se sont
engagés dans la collecte et l'évacuation des déchets
urbains ne réservent pas de soins particuliers pour les sachets
plastiques. Ils traitent les déchets plastiques comme les autres
déchets. Seule la mairie qui disposait d'une équipe
chargée de séparer les déchets plastiques des autres
déchets.
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