4.2.2.2. Participation de la population à la mise en
oeuvre du plan d'aménagement
La participation de la population à l'étape de
l'élaboration du plan étant superficielle, basée souvent
sur les enquêtes socioéconomiques, des séances
d'information et de sensibilisation il va de soi que la mise en oeuvre en
souffrira également. Au niveau de cette étape de mise en oeuvre
il se pose un certains nombres de problèmes par rapport à la
participation effective de la population. La non prise en compte de tous les
usagers de la forêt est un véritable handicap pour la mise en
oeuvre du plan. Ces derniers se sentant écarté, ne
s'intéressent pas à la gestion et à l'état de la
forêt.
La population n'ayant pas pu déterminer elle-même
les problèmes auxquels elle est confrontée, il était perdu
d'avance de leur demander d'appliquer des solutions venant d'ailleurs. Elle
exerce alors une participation passive ne permettant pas vraiment d'assurer une
meilleure mise en oeuvre du plan. Comme le stipulait Sneider (1996), la
participation des populations locales à l'aménagement forestier
doit être en réalité l'intégration de celles-ci aux
différentes phases de l'aménagement que sont la réflexion,
la conception, la planification, la réalisation, le suivi et
l'évaluation. Ce n'est qu'ainsi que le pari d'une participation
effective pourrait être gagné et une gestion rationnelle des
ressources naturelles assurée.
59
Au même moment l'administration forestière ne
joue plus le rôle qui lui est dévolu et a carrément
abandonné la forêt aux seules structures de cogestion. Ainsi
certains responsables de structures se sont substitués aux forestiers
pour devenir les propriétaires de la forêt qu'ils gèrent et
exploitent à leur guise dans l'impunité et la complaisance
totale.
Dès lors que la population n'a pas participé
activement à l'élaboration du plan d'aménagement, et que
ça soit seulement le cadre institutionnel du plan qui lui a permis
mettre en oeuvre ce plan, alors on en déduit qu'il s'agit simplement
d'une participation de factice (Poissonnet et Lescuyer, 2005). Donc une telle
participation ne peut conduire à un bon résultat.
4.3 Approche systémique de la mise en oeuvre du
plan
La FC-TTK constitue un système rural (Maldague, 2003).
La mise en oeuvre du plan doit tenir compte des relations très
étroites qui existent entre trois composants essentiels à savoir
: la forêt, l'Etat à travers l'administration forestière et
la population.
L'Etat tire d'énorme bénéfice de la
relation qu'il le lie avec la forêt. La présence de la forêt
lui permet de disposer des ressources économiques à travers
l'exploitation forestière, l'agriculture, le bois énergie, la
chasse, la pêche etc. Dans son devoir d'assurer le bien-être
à sa population l'Etat s'appuie sur la forêt qui lui garantie
l'air de qualité. Elle assure également le maintien du climat,
constitue une source de devise et d'emploi pour la population. Elle est aussi
source de recherche éducative.
La population est également la grande
bénéficiaire de la présence de cette forêt. Elle y
tire des ressources alimentaires, ressources ligneuses pour l'exploitation du
bois, les ressources récréatives et spirituelles, les plantes
médicinales, la faune pour la protéine animale, l'eau pour divers
usages, l'emploi et des ressources économiques.
Quant à la forêt, compte tenu de la gestion faite
elle n'a pratiquement rien gagné dans ce partenariat. Elle est la vrai
perdante, car les quelques activités d'enrichissement qui ont
été faites faute de respect de période et de suivi n'ont
pas réussi. Ayant souffert de la mauvaise mise en oeuvre du plan, elle
ne peut plus satisfaire les besoins de ses deux autres partenaires. La relation
entre Etat et population n'est pas des plus reluisantes non plus. L'Etat a
démissionné totalement, n'assurant plus son rôle de
formation, de sensibilisation et de règlementation, abandonnant la
forêt à la population et a son bon vouloir. Quant à la
population difficilement elle paie ses taxes sur l'exploitation, elle
s'implique dans les projets seulement par intérêt, une fois le
projet terminé, elle reprend avec les mauvaises pratiques.
60
Elle ne constitue plus des groupes de pressions positives sur
l'Etat, mais des groupes de pression politique véritable gangrène
de la gestion de la FC-TTK.
|