4.2 Caractéristiques du plan
d'aménagement
4.2.1 Cadre institutionnel et réglementaire du
plan d'aménagement
Le cadre institutionnel du plan d'aménagement forestier
constitue l'un des mécanismes par lesquels les populations locales
participent à la gestion des ressources naturelles (Arouna et
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Djogbénou, 2006). En ce qui concerne le plan
d'aménagement de la forêt classée de TTK, les populations
locales sont représentées dans le cadre institutionnel à
travers deux niveaux.
Au niveau du premier niveau, elles se rassemblent par rapport
aux activités qu'elles mènent dans la forêt en groupement
socioprofessionnel. Ainsi nous avons les groupements des exploitants
forestiers, des chasseurs, des pécheurs etc.
Au second niveau ces groupements désignent entre eux
des représentants pour constituer les structures de cogestion à
divers niveaux. Ainsi nous avons les CVGF au niveau village, les CGUA au niveau
unité d'aménagement qui comprend plusieurs villages. Enfin nous
avons le CCUA qui constitue la structure faitière qui chapote toutes les
autres structures. Il faut noter que les membres de chaque structure
proviennent de la structure inférieure. Le plan d'aménagement
concède également de grandes prérogatives à la
DGFRN à travers le PGRN et les agents forestiers dans l'appui pour
l'élaboration et la mise en oeuvre du Plan Annuel de Gestion.
Ce cadre institutionnel ainsi décrit ne permet pas une
vraie participation de toute la population car certains acteurs clés ne
s'y trouvent pas. Les maires, les rois, les chefs villages et certaines
personnes ressources sont écartés. On peut expliquer cet
écartement par le faite qu'au moment de l'élaboration du plan le
pays n'était pas encore dans la dynamique de la décentralisation.
Les maires et les chefs quartiers en ce moment étaient nommés par
l'état central. Donc impliquer ces derniers dans le processus paraitrait
comme un double emploi puisque l'état central était
déjà représenté par les autorités
forestières. Ce qui devait être corrigé avec
l'avènement de la décentralisation en 2003. , mais cela n'a pas
été le cas. Ainsi se sentant écarté de la gestion
de la forêt, ils se soucient peu de l'état des ressources
naturelles.
4.2.2 Degré de participation et rôle des
acteurs
La participation des populations locales est de plus en plus
reconnue comme l'un des facteurs déterminants pour la réussite et
la durabilité des plans d'aménagement des aires
protégées partout dans le monde (Gareau, 2005 et Djogbenou,
2005). Donc la forêt classée de TTK ne saurait fait exception.
Mais tous les acteurs ont-ils été identifiés et
associés à l'élaboration et surtout à la mise en
oeuvre du plan ? La participation des acteurs impliqués est-elle
effective ?
4.2.2.1. Participation à l'élaboration du
plan d'aménagement
Il était quasiment impossible de contacter les acteurs
qui ont effectivement participé à l'élaboration du plan.
Mais les études antérieures réalisées sur les plans
d'aménagement au
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Bénin montrent que cette phase se résume aux
séminaires et assemblées générales. Donc ce n'est
pas une participation volontaire, mais susciter. On les associe seulement
à titre de sensibilisation et d'information. Ce qui amène d'un
coté les acteurs à ne pas se sentir vraiment concernés.
Nous pouvons même dire que ce problème de réelle
implication n'est pas spécifique au Bénin ou à l'Afrique,
car Bouthillier (2003) en analysant la participation du public à
l'aménagement forestier au Québec, avait conclu que c'est
l'idée d'échange d'informations qui est liée à ce
concept et que l'administration forestière se comporte comme si la
participation se limitait à un mécanisme destiné à
encadrer les populations pour mieux les rendre civiques. C'est le même
constat qu'a fait Ibo et léonard en 2003 cité par Arouna et
Djogbénou (2006) en affirmant que la participation au Bénin
relève plutôt de l'information et de la sensibilisation des
populations riveraines et non d'une réelle implication.
Alors que en réalité le plan
d'aménagement devrait permettre aux populations d'exprimer leurs
problèmes réels et de trouver eux même dans une
démarche systémique leurs propres solutions. Donc dans
l'aménagement forestier la participation devrait suivre toutes les
étapes à savoir : la conception, l'élaboration, la mise en
oeuvre et le suivi-évaluation du plan d'aménagement. Si cette
démarche est bien respectée, les acteurs chargé de mettre
en oeuvre le plan se confronteraient moins aux problèmes de
compréhension et d'efficacité.
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