1.2.1. Evolution du Produit
Intérieur Brut (PIB)
Sur la période 1995-2000, le taux de croissance
économique du Bénin a été en moyenne de 5%. En
2001, ce taux est passé à 6,2% avant de connaître une
tendance à la baisse pour atteindre 3% en 2004. Ce repli
d'activité est tributaire d'une part, de la régression de la part
de la valeur ajoutée du secteur tertiaire dans la formation du PIB
à la suite des restrictions commerciales prises par le Nigeria sur les
réexportations (MDEF, 2006), et d'autre part de la crise de la
filière coton (principal produit d'exportation du Bénin).
De par cette faiblesse de l'activité économique
surtout par rapport à la croissance démographique (3,25%), le
Bénin est compté, en termes de revenu par habitant, parmi les
pays les moins avancés du monde, se situant ainsi au 165ème
rang sur 179 pays avec un revenu par habitant constant (261 000
Francs CFA) sur une période de près de 18 ans (INSAE, 2006). Le
taux d'investissement est de l'ordre de 19,4% en moyenne entre 2000 et 2005
dont 8% pour le secteur public et 11,4% pour le secteur privé (MDEF,
2006).
1.2.2. Environnement
économique et non compétitivité de l'économie
béninoise
L'appareil productif béninois est marqué par la
prépondérance du secteur primaire (36% du PIB) et du secteur
tertiaire (50% du PIB). Quant au secteur secondaire, il représente 14%
du PIB (P. Koening, 2005).
En termes de population active exerçant dans les divers
secteurs, on observe par secteur :
· Primaire : 47% ;
· Tertiaire : 40% ;
· Secondaire : 13%.
Dans le secteur primaire, l'agriculture seule compte pour 24%
du PIB. Cette agriculture a une productivité très faible à
cause de l'utilisation des moyens les plus rudimentaires, de la non
maîtrise de l'eau, des difficultés d'accès aux moyens
financiers, de l'impossibilité d'accès aux grandes zones de
productions agricoles à cause du mauvais état des infrastructures
de transports.
A cette situation, il faut ajouter la faible diversification
des produits d'exportation. Tout l'espoir est focalisé sur le seul
coton. La filière coton connaît aussi de grandes
difficultés engendrées par sa production assujettie aux
aléas climatiques. Selon les années, la filière coton
contribue en effet à raison de 10% du PIB du pays et représente
en moyenne 50% des exportations du Bénin (A.J. Akouété,
2008).
La production industrielle est dominée par l'industrie
alimentaire, l'industrie textile et la cimenterie. Les parts des
activités de BTP et de l'énergie (dont la maîtrise
constitue un facteur inhérent au développement) dans la formation
du PIB restent encore très faibles tournant autour de 1% et 4%
respectivement sur la période de 1995 à 2005 (MDEF, 2006).
Les activités du tertiaire reposent essentiellement sur
le commerce qui est miné par le développement de l'informel et de
la contrebande. La plupart des importations sont réexportées vers
le Nigeria ou vers les pays enclavés comme le Niger, le Burkina-Faso, le
Mali, ...
Au total, le Bénin n'a pas su bâtir un
environnement attractif pour les investisseurs (MDEF, 2006). L'économie
béninoise n'est pas compétitive et le Bénin se situe au
114ème rang sur 117 pays dans le Global Comptitiveness Report
2005-2006 du World Economic Forum (MDEF, 2006). En 2000, l'économie
informelle représente 45% de la production nationale, 84% des
entreprises considèrent la corruption comme un problème majeur et
une entrave au développement des affaires (MDEF, 2006).
En somme, le tableau ci-après présente une
récapitulation des indicateurs macroéconomiques sur le
Bénin.
Tableau 1: Principaux indicateurs macroéconomiques du
Bénin
|
|
|
Années
|
N°
|
Indicateurs
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
1
|
PIB (milliards de FCFA)
|
1679,8
|
1832,2
|
1952,2
|
2137
|
2330,1
|
2
|
PIB (USD)
|
379
|
391
|
428
|
539
|
584
|
3
|
Evolution du PIB (en %)
|
4,9
|
6,2
|
4,6
|
6,7
|
6,4
|
4
|
Taux d'inflation moyen (en %)
|
4,2
|
4
|
2,4
|
1,5
|
2,7
|
5
|
Solde budgétaire de base avec PPTE sur PIB nominal (en
%)
|
1,7
|
0,1
|
0,7
|
0,1
|
-0,6
|
6
|
Solde budgétaire de base hors PPTE sur PIB nominal (en
%)
|
1,7
|
1
|
1,1
|
0,6
|
0,5
|
7
|
Solde global
|
-42,9
|
-27,4
|
-2,7
|
-42,7
|
-55,6
|
8
|
Exportations (en milliards de FCFA) FOB
|
279,4
|
273,9
|
312,4
|
322,3
|
363,7
|
9
|
Importations (en milliards de FCFA) FOB
|
367,4
|
405,4
|
415,9
|
443,7
|
472,1
|
10
|
Balance commerciale (en milliards de FCFA) FOB
|
-88
|
-131,5
|
-103,5
|
-121,4
|
-108,4
|
11
|
Balance courante
|
-57,4
|
-54,9
|
-53,8
|
-65,8
|
-64,9
|
12
|
Taux de couverture (%)
|
76
|
67,6
|
75,1
|
72,6
|
77
|
13
|
Balance globale
|
68,4
|
130,1
|
-0,7
|
22,5
|
35
|
14
|
Balance courante en % du PIB
|
-3,4
|
-3
|
-2,7
|
-3,1
|
-2,8
|
15
|
Dette extérieure
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
|
Encours de la dette extérieure (milliards de CFA)
|
910,5
|
974,4
|
941,6
|
945,7
|
1018,2
|
|
En % du PIB
|
54,2
|
53,2
|
48,1
|
44,3
|
43,7
|
|
Service de la dette extérieure (en milliards de FCFA)
|
33,36
|
31,57
|
34,29
|
35,3
|
35,1
|
|
En % des exportations totales
|
7,8
|
7,7
|
7,9
|
7,9
|
7
|
Source: P. Koenig, 2005
|
|
|
|
|
Toutefois, depuis 2006, la nouvelle équipe
gouvernementale s'acharne pour une amélioration de la situation à
travers l'assainissement des finances publiques et des efforts
d'investissement. Ainsi, de 2006 à 2009, le budget général
de l'Etat est passé de 618 millions à 1 milliard de
FCFA.
Les investissements du secteur des transports ont connu aussi
un accroissement significatif en passant de 46 à 104 millions de FCFA au
cours de la même période (MDCTTP-PR, 2009).
|
|