3.2.2. Faiblesses
Les principales faiblesses du transport ferroviaire
béninois peuvent être récapitulées ainsi comme
suit : le non prolongement de rail de Parakou à Niamey, les
caractéristiques géométriques de la voie ferrée
(écartement métrique ; rayon de courbure,...), l'état
dégradé de la voie actuelle; l'insuffisance et la
vétusté du matériel de traction et du matériel
remorqué; A ces maux on peut ajouter la caducité des textes
organiques de l'entreprise ferroviaire et la concurrence "sauvage" du transport
routier, etc. Le problème actuel d'insuffisance de ressources humaines
qualifiées constitue aussi un des principaux freins à la relance
du secteur
3.2.3. Opportunités
Le développement d'un transport ferroviaire de
personnes pour assurer la mobilité urbaine à l'intérieur
du "Grand Cotonou" à l'instar de l'expérience du Petit Train Bleu
(PTB) de la ville de Dakar, constitue une piste à explorer pour la
relance du ferroviaire urbain. La desserte ferroviaire de Cotonou jusqu'aux
frontières Bénin-Togo, Bénin-Nigéria, pays
limitrophes, pour le transport de voyageurs pourrait être
développée.
L'intérêt qu'accordent aujourd'hui les
responsables politiques béninois à la relance du ferroviaire est
une initiative à laquelle l'Etat nigérien doit s'associer.
3.2.4. Menaces
La plus grande menace qui pèse sur le transport
ferroviaire béninois est le déséquilibre structurel des
trafics import/export. En effet, l'analyse structurelle du trafic portuaire
montre que le Bénin importe beaucoup plus qu'il exporte (cf. Annexe).
Par ailleurs, l'analyse catégorielle du trafic à
l'export, montre l'insuffisance des produits de rente. En dehors du coton, dont
le tonnage est lié aux aléas climatiques, le Bénin
n'exploite plus de produits miniers qui de par leur nature sont des produits
pondéreux indispensables pour la relance du transport ferroviaire (C.
Hocquard, 2006).
3.3. Programme
intégré de relance à court terme (PIRCT)
Selon les diverses fiches élaborées par la
Direction Générale de l'OCBN, le programme à court terme
de relance du ferroviaire béninois (DG/OCBN, 2008) peut être
axé sur trois composantes, à savoir :
· Composante 1 : Réhabilitation des
infrastructures ferroviaires de l'axe Cotonou-Parakou 438 km ;
· Composante 2 : Réhabilitation des dessertes
ferroviaires urbaines de Cotonou et de Porto-Novo (y compris le futur
aéroport) ;
· Composante 3 : Mise en concession du transport
ferroviaire de marchandises.
La composante 1, dont l'objectif principal est de rendre plus
compétitif le port de Cotonou à travers l'amélioration du
niveau de service du réseau ferroviaire, prévoit les actions
ci-après :
Volet 1 : Réhabilitation de la voie
ferrée
a) Partie voies
Dans ce volet le projet consiste en la mise en oeuvre des
actions prioritaires ci-après :
· remplacement des rails de 22 kg/ml, déjà
usés (sur 200 km) ;
· renouvellement de voie, traverses et ballast sur les
zones les plus défectueuses (PK 7 à PK 106) ;
· reprise des travaux de plateforme sur toute la zone de
la Lama (zone argileuse) : 15 km ;
· ballastage complémentaire et bourrage lourd dans
les zones à insuffisance de ballast (10 km entre Godomey et Pahou, 20 km
sur le parcours Pahou-Toffo, 10 km entre Agouagon et Savè), soit 40
km.
b) Partie génie civil :
· remplacement des traverses en bois des ponts sur le ZOU
et l'OUEME;
· remplacement des tabliers des ponts des PK 175+750 et
185 ;
· réfections diverses (construction de radiers,
murs en ailes, renforcement des culées, consolidation des buses et
ponts) ;
· réhabilitation des bâtiments de l'atelier
matériels Cotonou ;
· réhabilitation des bâtiments des gares de
Cotonou, Bohicon, Dassa et Parakou.
c) Partie télécommunication,
signalisation et sécurité:
· remise en état des équipements
téléphoniques des gares
· remplacement du support physique par un système
de radiocommunication ;
· abonnement au réseau GSM par le système
de lignes groupées
· installation de barrières automatiques à
tous les passages à niveau.
Volet 2: Acquisition de matériels et remise en
état des locomotives, engins et machines outils
a) Acquisition de matériels
· acquisition de 20 appareils de voie ;
· acquisition d'une bourreuse ;
· acquisition de 2 draisines ;
· acquisition de 6 locomotives.
b) Remise en état des locomotives, engins et
machines outils
· réparation de locomotives (2);
· réparation des engins de terrassement (4);
· réparation de machines-outils de
chantiers : boulonneuses, scieuses, meuleuse, perceuses etc.
La réalisation de cette composante sur l'apport
financier des deux Etats (Bénin, Niger), permettra de revaloriser le
patrimoine de l'entreprise ferroviaire afin de parvenir à sa mise en
concession effective. Les deux autres composantes doivent faire l'objet d'une
étude approfondie pour éviter l'éternel recommencement qui
a conduit le secteur dans sa léthargie actuelle.
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