2.2 Cas des pays francophones (exemple de La Côte
d'Ivoire)
a) - Présentation des pays francophones
d'Afrique
Un pays dit francophone est un pays dont une grande partie de la
population parle le français. Les pays francophones d'Afrique sont ceux
où la langue officielle est le français.
Nous avons 31 pays africains qui sont issus de la colonisation
française.
Certains ont adopté la langue française comme
langue officielle et d'autres ont privilégié leurs langues
locales et en second lieu la langue française.
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Graphique 3 : Les pays francophone d'Afrique
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La Côte d'Ivoire fait partie des pays francophones et
fait l'objet de notre étude sur le développement des Technologies
de l'Information et de la Communication.
Elle est située dans l'hémisphère nord
entre le Tropique du Cancer et l'Equateur. Elle donne sur l'Océan
l'Atlantique dans le Golfe de Guinée. Plus précisément,
ses coordonnées sont comprises entre 10° et 4° de latitude
nord et 10° et 0° de longitude ouest.
La Côte d'Ivoire a 3 110 kilomètres de
frontières communes avec 5 pays :
- le Libéria à l'Ouest, 716 km
- la Guinée un peu plus au Nord, 610 km
- le Mali, 532 km et le Burkina Faso, 584 km
- le Ghana à l'Est, 668 km
Capitale administrative : Yamoussoukro (environ 120 000
habitants)
Capitale économique : Abidjan (environ 1 850 000
habitants)
b) - Historique et développement des TIC en
Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire est l'un des rares pays africains
à avoir commencé la promotion et l'utilisation des Technologies
de l'Information et de la Communication dès les années 70. A cet
effet, elle a créé la Commission Nationale pour l'Informatique
(CNI), le Secrétariat Général de l'Informatique (SGI) et
la Commission Ministérielle de l'Informatique(CMI).
Le Conseil national de la normalisation qui fut
créé en vue, entre autres objectifs, de normaliser la
terminologie de TI, des appels d'offres en TI et autres activités
connexes.
Le Centre Informatique Régional de Côte d'Ivoire
(CIRC), placé sous la tutelle du Ministère de l'enseignement
technique et de la formation professionnelle, était chargé des
TIC dans les secteurs de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Les principales institutions actives en matière de réseaux et de
TIC sont:
- Institut National Supérieur de l'Enseignement
Technique (INSET) à Yamoussoukro, est également l'administrateur
du domaine de premier niveau (TLD).
- Institut National Polytechnique Houphouët-Boigny
(INP-HB) et l'autre centre majeur de réseautage dans le secteur
académique;
- Institut Africain pour le Développement Economique et
Social (INADES) gère des centres d'information informatisés et
participe à la formation en TIC.
La libéralisation des services à valeur
ajoutée a permis aux prestataires de services Internet privés
d'entrer sur scène. Il en existait 6.AfricaOnline
étant le plus ancien et le plus important d'entre eux. Les
autres Fournisseurs d'accès à Internet étaient :
Acces Telecom (Globe Access) qui est une joint-venture avec la
société française Omnes; Netafric
; Comafric (Comett); AfNet et CI-Telecom
(Aviso).
Longtemps secouée par la crise politique, La Côte
d'Ivoire met en oeuvre d'ambitieux projets IT pour rattraper son retard dans le
domaine des TIC. Il s'agit de lancer une stratégie nationale dans
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les domaines prioritaires pour créer les conditions
d'une économie numérique. Ainsi rentrent en jeu les grands
contrats de partenariat avec le géant MICROSOFT Afrique afin de soutenir
les projets <<e-éducation>> et
<<e-gouvernement>> .Entre autres projets d'automatisation
de l'administration de l'Etat, les besoins des marchés
d'équipements, d'infrastructures, de logiciels de gestion . . .
connaitront une accélération très rapide dans les
prochains mois.
Autrefois considérée comme le poumon
économique de l'Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire
représentait près de 40% de l'activité économique
de l'Union Economique et Monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA)
composée de 8 pays. Mais la longue crise politique a quelque peu
freiné ce dynamisme économique.
Le mobile ne connait pas la crise. Véritable indicateur
de la vitalité économique des pays, le secteur des TIC a
été fortement impacté par cette crise à bien des
égards. Même si les TIC ont généré
près de 1,3 milliard d'€ de chiffre d'affaires au cours de
l'année 2008-2009, représentant ainsi 6 à 8 % du PIB
ivoirien, force est de constater qu'un grand nombre de projets
d'investissements dans le secteur ont été gelés ou
reportés du fait de l'incertitude entretenue par cette situation
politique qui a précédé la longue crise
postélectorale.
Graphique 3 : Évolution du nombre de lignes
de téléphone fixe (beige), mobile (bleu) et d'utilisateurs
d'internet (rouge) : 1998-2007 Source: UIT
En revanche, le secteur mobile n'a pas connu la crise avec un
taux de pénétration qui s'établit à près 80%
(16 millions d'utilisateurs mobile sur une population totale de 20 millions
d'habitants) malgré la trop forte atomicité du marché
mobile du fait de la présence de 7 opérateurs de
télécommunications. Les investissements avoisinent aujourd'hui
les 150 millions d'€. En principe, ces investissements devraient
normalement doubler, mais les insuffisances liées notamment au cadre
réglementaire inadapté aux enjeux du développement d'une
économie numérique freinent les investissements.
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A cela s'ajoute aussi un retard important dans la mise en
oeuvre des réseaux de nouvelle génération de service (NGN,
3G...). « Du coup, l'offre de services de contenus locaux est
resté très faible », diagnostique André
Apete, directeur de cabinet du ministre ivoirien de la Poste et des
TIC à l'occasion d'une communication à CCI de Paris sur les TIC
en Côte d'Ivoire.
La pénétration d'Internet reste également
très faible dans les foyers, et les entreprises
ivoiriennes. Si le réseau mobile connait un vrai
dynamisme malgré la crise, l'Internet, lui, tarde à
décoller avec seulement 5,3% de pénétration pour la
téléphonie filaire.
A ce jour, on ne dénombre que 100 000
téléphones fixes avec une timide offre ADSL qui s'établit
à 60 000 abonnés. Cette offre reste très dépendante
de l'opérateur historique, Côte d'Ivoire Télécom. Le
taux d'équipement informatique est faible entrainant ainsi une
insuffisante appropriation par les populations et groupes sociaux de
l'utilisation des TIC en général, sans parler des
problèmes récurrents de cybercriminalité.
Conclusion
La Côte d'Ivoire pays de l'Afrique francophone disposait
des stratégies pour l'émergence des Technologies de l'Information
et de la Communication.
Malgré la crise qui a affaiblit son économie et
le retard accumulé dans l'évolution de certains secteurs, ce pays
reste déterminé à apporter de très grandes
innovations.
Cependant, beaucoup reste à faire du côté
des stratégies de prix et de sensibilisation car l'internet reste encore
un outil de luxe pour la population.
Ainsi, la Cote d'Ivoire reste encore sous l'emprise des outils
anciens (téléphone filaire, analogique, réseau GSM) pour
l'établissement de ces communications d'entreprise.
Nous allons voir par la suite le cas du développement
et des applications des Technologies de l'Information et de la Communication
dans les pays anglophones, plus précisément au Ghana.
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