2. Recommandations et
suggestions
En Côte d'Ivoire, toutes les entreprises actives sont
assujetties à des lois et règlements traitant
spécifiquement ou indirectement de l'environnement. En pratique, la
conformité d'une entreprise par à rapport à ces
dispositions législatives et règlementaires, s'acquiert
généralement par une gestion adéquate des substances
potentiellement polluantes. Ainsi, à des degrés divers toutes les
entreprises font de la gestion environnementale. Mais, il reste fréquent
qu'elles ne le fassent que de façon fragmentaire, au cas par cas, non en
prenant en compte les aspects environnementaux totaux et les impacts de leurs
activités, mais uniquement par souci de conformité avec la
réglementation en vigueur. Alors qu'une performance environnementale
accrue se traduit pour une entreprise donnée, par différents
types de valeurs ajoutées. Celles-ci peuvent se concrétiser aux
travers de bénéfices pour l'image de l'entreprise
(réduction des atteintes à l'environnement), d'avantages
concurrentiels, ou par la valeur ajoutée relative à
l'évitement des coûts, associés aux externalités.
Par ailleurs, un impact environnemental peut être à priori,
révélateur de pertes, de gaspillages ou d'utilisations impropres
d'une ou de plusieurs ressources pris dans leur sens le plus large :
écologiques (ressources renouvelables et non renouvelables),
financières, techniques, organisationnelles et humaines.
L'optimisation des ressources constitue dès lors un
choix stratégique impérieux. Dans ce contexte, l'implantation
d'un système de gestion environnementale, apparait comme un
précieux outil d'optimisation autant des ressources que des processus.
Il ne requiert pas une restructuration profonde et totale des processus,
procédés, et activités du jour au lendemain, mais se
définit plutôt comme une approche graduelle, consistant à
implanter des mesures de gestion environnementale par modules ou par projets,
en identifiant dans chaque cas, les meilleurs effets de levier pour faire
progresser l'entreprise à son propre rythme. Un système de
gestion environnementale est un outil efficace de protection de
l'environnement, qui s'intègre au système de gestion
générale de l'entreprise. Il permet ainsi une progression
à la mesure des besoins et des moyens de l'entreprise. Le système
de gestion environnementale fournit des moyens afin de parvenir et d'aller
au-delà de la conformité réglementaire de base à
laquelle est sujette l'organisme. Il inclut plusieurs stades de progression,
allant de la réduction des impacts, à la gestion
écologique, stade très avancé de gestion environnementale.
Ce dernier stade se caractérise par une intégration
quasi-idéale de l'environnement aux activités de
l'entreprise : minimisation optimale des impacts, gestion
écologique des produits, écologie industrielle,
« dématérialisation » de la production,
etc...
Cependant, un système de gestion environnementale
efficace exige la mobilisation de l'intelligence de l'entreprise afin
établir les liens entre les impacts et les activités qui en sont
la source ou y contribuent dans leur forme actuelle. Une réponse
à cette exigence est apportée par la présente analyse
environnementale. Elle a permis d'identifier, notamment pour le système
de production de la SODECI, tel que mis en oeuvre à la station
Nord-Riviera, les principaux secteurs à prioriser pour de futures
actions environnementales. L'étude révèle que ce
système se caractérise comme faiblement impactant pour
l'environnement, et offre en outre, peu de possibilités d'optimisation
au vu de la situation actuelle et des existants du pays. En effet, les actions
possibles dans les principaux secteurs générateurs d'impacts,
identifiés par la présente analyse, demeurent clairement
limitées par leur adéquation avec le contexte
socio-économique ou technologique de la Côte d'Ivoire.
Réduire l'empreinte environnementale des activités
d'approvisionnement en eau potable, passe nécessairement par la
réduction de la consommation énergétique notamment celle
des phases de pompage de l'eau souterraine. Cet objectif pourrait être
atteint par la réduction des flux entrants dans le système, donc
des volumes pompés, notamment à partir de méthodes telles
que le traitement des eaux usées et leur réinjection dans le
cycle anthropique de l'eau. Cette alternative, bien que plausible, d'un point
de vue environnemental, arbore toutefois, une viabilité sociale et
économique relativement minime. En effet, même en Europe, la
consommation d'eau potable issue du traitement des eaux usées, ne jouit
pas encore de l'engouement total des collectivités. De plus, la mise en
oeuvre de technologies de traitement des eaux usées se
caractérise par des couts très élevés et une
technicité pointue, qui s'avèrent globalement inaccessibles aux
états pauvres et sous-développés, et confèrent de
fait, un caractère inapproprié à cette option.
Dans la même ligne, il apparait également,
irréaliste de préconiser l'usage de sources
énergétiques renouvelables (éolien, solaire, etc.) ou le
recours à des procédés alternatifs à faible
consommation d'intrants chimiques (filtration membranaire, ozonation, etc..),
sans tenir compte de l'environnement technologique et des capacités des
décideurs en charge de l'approvisionnement en eau. La plupart de ces
stratégies alternatives en dehors des difficultés d'accès
qu'elles présentent pour les pays sous-développés, peuvent
induire par ailleurs, des transferts substantiels de pollution comme l'atteste
les travaux de BEAVIS et al. (2003). Ces auteurs ont
démontré à partir de la comparaison de différentes
techniques de désinfection utilisées pour la production d'eau
potable et le traitement des eaux usées, que le recours à
l'irradiation aux ultra-violets en vue de réduire l'utilisation des
désinfectants chimiques et leurs impacts subséquents, se
traduisait par une augmentation de la consommation énergétique,
concourant finalement à un impact environnemental global beaucoup plus
important.
Toutefois, certains points d'actions bien que peu influents
sur la charge globale du système, sont susceptibles d'être
réformés afin d'accroitre l'acceptabilité environnementale
du système de production étudié. Ces axes
d'améliorations ont été développés
conformément à deux enjeux environnementaux majeurs à
savoir :
- la réduction des émissions vers le milieu
naturel, à travers l'optimisation de la gestion des boues de
traitement ;
- et l'optimisation de la gestion des déchets
solides ;
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